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Affaire des caricatures du prophète: Macron s’excuse sans s’excuser

Pour la première fois depuis le début des manifestations anti-françaises liées à ses déclarations défendant le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression, le chef de l’État s’exprime dans une interview, ce samedi.

 

Dans un entretien accordé à la chaîne qatarienne Al Jazeera, samedi 31 octobre, le président français Emmanuel Macron cherche à «expliquer sa vision de manière apaisée», indique son entourage à franceinfo. Il s’est exprimé sur les caricatures, mais aussi au sujet de l’appel au boycott des produits français et sur les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Cette interview de 55 minutes, enregistrée vendredi en fin d’après-midi à l’Élysée, a été diffusée à 17 heures (heure de Paris) sur cette chaîne qui émet en plusieurs langues, dont l’arabe et l’anglais, et qui a une large audience dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb. C’est la première interview accordée par le président français, depuis le début des manifestations anti-françaises, liées à son discours défendant le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression, prononcé le jour de l’hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité par un terroriste islamiste à Conflans-Sainte-Honorine. Franceinfo liste trois aspects à en retenir.

Sur la campagne de boycott
Le président français a estimé que cette campagne «est indigne et je la condamne. Mais elle est faite par certains groupes privés parce qu’ils n’ont pas compris et qu’ils se sont reposés sur les mensonges, sur les caricatures, parfois par d’autres dirigeants. C’est inadmissible».
«Dans beaucoup de pays qui ont appelé au boycott» des produits français, «il n’y a plus de presse libre, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de possibilité de caricaturer, pas seulement le prophète ou Dieu ou Moïse, mais les dirigeants mêmes du pays», fait-il remarquer. Revenir sur ce droit en France reviendrait à «instaurer» une «forme d’ordre moral ou d’ordre religieux», avertit Emmanuel Macron, en regrettant que «beaucoup de pays dans le monde» aient «renoncé à la liberté d’expression, ces dernières décennies, parce qu’il y a eu des polémiques, par la peur, par le chaos des réactions». «Contrairement à ce que j’ai beaucoup entendu et vu sur les réseaux sociaux, ces derniers jours, notre pays n’a de problème avec aucune religion», a insisté sur son compte Twitter Emmanuel Macron, dans un message également écrit en arabe.

S’agissant du président Erdogan
Le président français, Emmanuel Macron, dans l’interview qu’il a accordée à Al Jezera, a estimé que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le défenseur du prophète et de la foi, le commandant en chef de la Ouma islamnique, avait un «comportement belliqueux avec les alliés de l’Otan». De quoi faire sourire beaucoup de musulmans qui trouvent inacceptable l’attitude conciliante à la limite complice de leurs dirigeants envers Macron !
Le président Macron souhaite que les «choses s’apaisent» et que le président de la Turquie «ne dise pas de mensonges». Il a également demandé «que le président turc respecte la France, respecte l’Union européenne, respecte ses valeurs, ne dise pas de mensonges et ne profère pas d’insultes», en pleines tensions diplomatiques entre les deux pays.

Sur les caricatures
Après l’annulation, par le Pakistan, d’un contrat pour AirBus d’un milliard 500M d’€, le Koweït, le Qatar, l’Iran, la Turquie, l’Algérie, plusieurs pays musulmans, à travers le monde, ont pris des mesures de rétorsion contre la France et entendent maintenir une campagne de boycott considérant que les excuses de Macron doivent être présentées aux mosquées, associations humanitaires fermées, bref à la Communauté musulmane du monde entier.
Dans une interview accordée ce samedi après-midi à la chaine de télévision qatarie, Al Jazeera, le président français, Emmanuel Macron, attaqué de toutes parts, revient sur l’affaire des caricatures. Macron a dit comprendre que des musulmans soient « choqués » par les caricatures de Mahomet. Il a affirmé que ses “propos sur les caricatures ont été déformés et les musulmans ont cru que je supportais ces dessins’’. Il dit qu’il comprend qu’on puisse être choqué par des caricatures, mais qu’il n’accepterait jamais qu’on puisse justifier la violence.
Le président français, Emmanuel Macron, a dénoncé des «manipulations» de ses propos sur les caricatures de Mahomet et jugé «inadmissible» la campagne de boycott des produits français.
Il en profite également pour réaffirmer sa volonté de lutter contre le terrorisme sur le territoire national, et se défend de vouloir stigmatiser les musulmans. Une réponse à tous les chefs d’État ou de gouvernement qui l’ont accusé de telles intentions, ces dernières semaines. Et qui ont alimenté, à la fois, la campagne de boycott qui vise la France, et la campagne de haine qui cible le président.

Emmanuel Macron : « On m’a fait dire que je soutiens les caricatures… »
« On m’a fait dire que je soutiens les caricatures humiliant le prophète, je n’ai jamais dit ça. D’abord, parce que ces caricatures sont importantes pour tous les musulmans qui nous écoutent. Ces caricatures, elles sont dans toutes les religions. Il n’y a pas spécialement une caricature contre une religion plus qu’une autre. Et au-delà de ça, tous les dirigeants.
La deuxième chose, j’ai dit que je protège ce droit, parce que c’est mon rôle que je considère que dans la société, nous devons accepter ménager ce respect de chacune envers chacun. Mais, il ne m’appartient pas à moi, en tant que président de la République, d’amoindrir ce droit parce que certains sont choqués. C’est ça que je voulais que vous compreniez. Parce que, en ce moment-là, j’instaurais dans mon pays une forme d’ordre moral ou d’ordre religieux. Je dirais aux gens qui écrivent, qui dessinent, vous n’avez pas le droit de faire ça parce que ça choque d’autres. Et de proche en proche, la liberté d’expression se réduirait, parce qu’elle devrait être l’espace qui fait que, en quelque sorte, on parle plus les uns des autres. Et c’est toute la difficulté du projet qui est le nôtre collectivement, je pense, qui est le projet des lumières, des valeurs que nous portons. Qui n’est pas seulement de coexister côte à côte. Mais qui est d’accepter de nous commenter les uns des autres, mais dans le calme, dans le respect auquel je crois. Et parfois, nous moquer les uns des autres, quelle que soit notre religion ou nos philosophies. Mais d’accepter de le faire dans un cadre de respect, dans un cadre pacifique.
Et par rapport à la phrase que vous citiez, les réactions du monde musulman ont été dues à beaucoup de mensonges et au détournement que j’ai évoqué. Le fait que les gens ont cru comprendre que moi j’étais favorable à ces caricatures. Je leur dis, ce n’est même pas la question. Moi, je suis favorable à ce qu’on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays. Parce que je pense que c’est important, c’est un droit, ce sont nos libertés. Je comprends que ça puisse choquer, je respecte cela, mais il faut en parler. Il faut construire cet espace de respect et de compréhension mutuelle. Mais je pense que la solution n’est pas d’interdire ce droit. Et la solution est encore moins de justifier quelques violences au nom cette question. Nos libertés, nos droits, je considère que c’est notre vocation de les protéger », s’est-il défendu.

Aucune excuse de Macron
Après les nombreuses manifestations dans des pays musulmans survenues après son soutien aux caricatures lors de son discours d’hommage à Samuel Paty, le président français tente de répondre et d’apaiser les tensions.
Selon l’entourage du président de la République, l’objectif de ce long entretien est de chercher à «expliquer sa vision de manière apaisée » avec la volonté de démontrer que « ses propos sur la lutte contre les séparatismes sont déformés et ceux sur les caricatures souvent caricaturés »
Selon l’entourage du président Macron, il s’agit non de présenter des excuses, mais de « contrer les contre-vérités, plutôt que de les laisser prospérer et réexpliquer les fondements du modèle républicain».
Dans l’entretien, Emmanuel Macron souligne notamment, selon Al-Jazeera, que les caricatures n’ont pas été publiées par le gouvernement, mais par des journaux libres et indépendants.
Le 22 octobre, au cours de l’hommage national à Samuel Paty, le chef de l’Etat avait déclaré: «Nous défendrons la liberté (…) et nous porterons la laïcité, nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent ».
Ses propos avaient déclenché un flot de critiques dans de nombreux pays à majorité musulmane, où des appels à boycotter les produits français et à manifester ont été lancés.

CARICATURE : Le Premier ministre canadien Justin TRUDEAU prend ses distances avec la position du Président français Emmanuel MACRO
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a défendu vendredi 30 octobre, la liberté d’expression tout en estimant qu’elle n’était «pas sans limites» et ne devait pas «blesser de façon arbitraire et inutile» certaines communautés…»Nous nous devons d’agir avec respect pour les autres et de chercher à ne pas blesser de façon arbitraire ou inutile ceux avec qui nous sommes en train de partager une société et une planète».
Trudeau plaide pour un usage «prudent» de la liberté d’expression. «Dans une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos mots, de nos gestes sur d’autres, particulièrement ces communautés et ces populations qui vivent encore énormément de discriminations».
Source, Paris Match

Affaire des Caricatures au Mali : Macron enfonce la France
La colère des musulmans est légitime, partout sur la planète, le monde musulman s’indigne et proteste. Les appels au boycott de produits français se sont multipliés dans plusieurs pays après l’émoi suscité par les propos d’Emmanuel Macron, qui a promis lors d’un hommage au professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste, de ne pas « renoncer aux caricatures » de Mahomet.
L’Organisation de coopération islamique, qui réunit les pays musulmans, a déploré « les propos de certains responsables français […] susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes ». Notre pays, le Mali, où la France est super-présente, à travers la Force Barkhane, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, n’est pas resté en marge de la protestation et de l’indignation contre les propos du président français, Emmanuel Macron.

Le HCIM donne le ton
Après Bamako mercredi après-midi où un meeting a eu lieu dans la grande mosquée de Bamako, les démembrements du Haut conseil islamique, à travers tout le pays, manifestent.
Les suites de la publication des caricatures du Prophète Mahomet (PSL) par le Magazine Charlie Hebdo et les commentaires du Président français Emmanuel Macron.
À l’appel du Haut Conseil Islamique du Mali, de nombreux fidèles musulmans ont pris d’assaut la grande mosquée de Bamako pour un meeting de protestation.
Les organisateurs entendaient réagir contre la sortie du Président français, Emmanuel Macron sur la caricature du Prophète Mohamed (PSL).
Comme à chaque regroupement de religieux, la cérémonie a commencé par la lecture de versets du Coran, suivie par une déclaration qui condamne la publication des caricatures et les propos et commentaires tenus par le Président Emmanuel Macron.
L’imam Mahmoud Dicko, présent à la rencontre, rappellera que ce dessin n’est point illustratif de la réalité, mais choque «tout de même» de même la spiritualité de tout musulman épris de paix et de justice. Invitant les fidèles musulmans au calme et à la retenue, l’Imam Mahmoud Dicko mentionnera que «le nouvel ordre mondial d’exercice des libertés invite tout un chacun à un respect des libertés fondamentales des fidèles de chaque religion tout en évitant de heurter les sensibilités de tout un chacun». Aucun droit ne doit servir de tremplin à la stigmatisation d’une religion au détriment d’une autre»….avant de conclure.
Les initiateurs de la rencontre n’excluent pas un boycott éventuel des produits français.

D’abord jeudi à Kidal
Quelques centaines d’hommes, de femmes et d’enfants se sont rassemblés jeudi matin 29 octobre 2020 dans le cadre d’une manifestation organisée par la Coordination des associations islamiques de Kidal. Objectif : répondre à l’appel contre la France lancé par le Haut Conseil Islamique du Mali après la publication des caricatures du Prophète.
« Tout sauf le messager d’Allah », proclamaient les banderoles en bleu, blanc et rouge. À Kidal, le portrait d’Emmanuel Macron et le drapeau français ont été brûlés tout comme devant la grande mosquée de Bamako mercredi dernier.

Tombouctou, la Sainte
Après Kidal, Tombouctou, la ville des 333 Saints entre dans la danse, avant-hier vendredi 30 octobre contre la France et son président.
Ils étaient des milliers à envahir la place Sankoré pour dénoncer les propos du président français sur les caricatures du prophète Mohamed (psl). Tombouctou, dans sa diversité ethnique, linguistique et culturelle, était unie ce jour autour d’un idéal, la religion musulmane et son prophète, Mohamed, pour dire non à cette liberté d’expression qui divise et sème la haine.

Kayes, la rebelle
Après Tombouctou hier, le haut conseil régional de Kayes a organisé à la Tribune, ce 31 octobre 2020, une manifestation contre la caricature du prophète Mohamed ‘’Kissi nii nema bè a éyé’’.
Près d’un millier de fidèles musulmans ont pris part à cette grande manifestation à l’appel du Haut conseil Islamique pour montrer leur indignation suite à la caricature du prophète Mahomed et appeler la France au respect de l’islam et de son prophète.

LA RÉDACTION

Source : INFO-MATIN

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