En marge de sa visite officielle à Prétoria, ce vendredi, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, s’est prononcé lors d’une conférence de presse sur l’Affaire des 49 mercenaires. Devant la presse internationale, il a dit : «je déplore l’arrestation des soldats ivoiriens au Mali. En réalité, ils étaient 50 soldats, il y a un qui n’était pas en bonne santé. Il s’agit de la 8e rotation des soldats ivoiriens dans un cadre des Nations unies pour la surveillance du camp allemand », a d’abord fait savoir le président Alassane Ouattara qui ajoute que «la Côte d’Ivoire ne peut pas du tout s’investir dans une tentative de déstabilisation d’un pays quelconque et surtout d’un pays voisin ».

Le chef de l’État ivoirien a aussi exhorté les Nations unies à faire toute la lumière sur cette affaire : « c’est aux Nations unies de faire la transparence totale dans cette affaire ; c’est pour cela que j’ai eu un entretien avec la Vice-secrétaire général Mme Amina le mardi dernier. Et tout le monde regrette cette situation, je pense qu’il faut qu’il y ait un dénouement rapide ».

Avant cette clarification onusienne, que le président ivoirien lève lui-même sa propre contradiction. En effet, dans son communiqué publié le 12 juillet 2022, le Conseil national de sécurité (présidence ivoirienne) affirmait que les 49 militaires ivoiriens étaient déployés dans notre pays « en vertu d’une convention signée, en juillet 2019, entre la Côte d’ivoire et l’Organisation des Nations Unies, et conformément à un contrat de sécurisation et de soutien logistique signé avec la Société Sahel Aviation Service (SAS), des militaires ivoiriens sont présents à l’Aéroport de Bamako ».

Dix jours plus tard, le président Alassane Dramane Ouattara affirme qu’«il s’agit de la 8e rotation des soldats ivoiriens dans un cadre des Nations unies pour la surveillance du camp allemand». Soit, ils sont à Bamako pour sécuriser la base logistique de la Société Sahel Aviation Service (SAS) soit ils sont là pour surveiller le camp allemand. Mais il est connu de tous que l’Allemagne n’a pas de camp à l’aéroport de Sénou.

Or, les Nations-Unies étaient déjà sorties de leur silence, à travers le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, qui avait déclaré que non seulement les 49 soldats ivoiriens ne font pas partie des éléments nationaux (NSE) destinés au soutien des contingents de la Minusma, mais l’ONU n’aurait jamais accepté au sein de la Minusma le type d’armes qui les accompagnaient. Toutes choses qui jettent un pavé dans la marre ivoirienne.

Si le porte-parole de l’ONU, Farhan Haq, reconnaît que la Côte d’Ivoire en 2019 avait formulé une requête de déploiement d’éléments nationaux de soutien (NSE) et que cette requête avait été approuvée par l’ONU il émettra cependant un bémol en rajoutant qu’aucun contingent ivoirien n’avait par la suite été déployé. De plus, expliquera Farhan Haq, il n’existe aucun contrat liant les soldats ivoiriens à la Compagnie aérienne SAS contrairement aux allégations du côté ivoirien. Alors après ces précisions, ADO attend quoi de l’ONU ?

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin