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AFFAIRE DE L’AÉROPORT: LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION NE S’ESSOUFFLE PAS

Après avoir envoyé en prison le gentleman farmer Bakary Togola, le procureur en charge du Pôle Économique et Financier, Mamoudou Kassogué et son équipe ont mis le grappin sur quatre responsables de l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako.

Il est reproché aux prévenus la disparition de la bagatelle de 800 millions de francs CFA. C’est une investigation  du Bureau du Vérificateur qui a décelé l’énorme trou et qui l’a documenté méticuleusement dans un rapport circonstancié.
Selon des informations qui ont pu suinter, le caractère délictueux des agissements des quatre personnes mises en cause n’est pas contestable. Il s’agirait bien d’un mécanisme crapuleux qui n’aurait pu fonctionner sans une vraie complicité entre les différents conjurés dans l’affaire. Écritures comptables vagabondes, quelque peu feutrées, dissimulations de recettes, surfacturations et autres méthodes de détournements auraient permis en un temps considérable de saigner abondamment l’aéroport international non seulement du montant retenu par le Bureau du Vérificateur général, mais aussi, sans préjudice d’autres manquements, de sommes plus considérables qu’il appartient désormais à la justice de mettre en évidence.
C’est dire combien le procureur Kassogué et son équipe sont à bénir et à soutenir, comme ils l’ont d’ailleurs sollicité à l’entame de l’affaire Bakary Togola. Il est à saluer que, jusque-là, le magistrat commis pour traquer la corruption et la délinquance financière tient parole. Dans la foulée, il a fait diffuser un appel à témoins pour que tous ceux qui seraient détenteurs de preuves dans la rocambolesque affaire des « avions militaires cloués au sol » se manifestent à son parquet afin que la justice passe. Signe qu’il ne ménage ni son temps ni son énergie pour accomplir sa mission avec hauteur et abnégation, advienne que pourra. Ni chantage ni menace ne le détourneront donc de la ligne tracée.
Il est tout autant à saluer, une fois n’est pas coutume, que des leaders religieux musulmans qui ont pignon sur rue ont aussi donné de la voix pour condamner d’avance tout interventionnisme en faveur des personnes prévenues, qu’elles en attente d’être prises dans les filets du Pôle Économique et Financier ou qu’elles s’y démènent déjà. Le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Ousmane Madani Haïdara, conseille même au président de la République de laisser agir la justice en toute liberté et rigueur, de sorte que « les voleurs vomissent ce qu’ils ont mangé », car « le malheur du pays actuellement, c’est le vol, la corruption ».
Dans le contexte que nous vivons et qui voit la justice prendre ses responsabilités de façon résolue, l’on apprend que le président de la plateforme contre la corruption, Pr Clément Dembélé, aurait bénéficié lui-même d’un marché douteux pour une opération de formation non avérée. La machine ne peut plus être arrêtée. Ou ne doit plus être arrêtée.
Jules Traoré

Source: Le Combat

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