Après la sortie du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) qui montre patte blanche de la gestion des 93 millions de F CFA reçus sur plus de 360 millions de nos francs décaissés par l’Etat, le ministre doit saisir la balle au bond pour expliquer le gap de 200 millions de FCFA. Il doit cet exercice à sa promesse d’instaurer une gestion vertueuse pour, dit-il, que des « responsabilités soient suffisamment situées ».
« L’Etat n’est pas un guichet automatique pour dépenser gratuitement de l’argent », a pesté le ministre de la jeunesse et des sports, Abdoul Karim FOMBA lors la conférence de presse mensuelle de son département, pour exiger la gestion saine du fonds public.
A cette tribune dénonçant la piètre participation des athlètes maliens aux Jeux Olympiques Paris 2024, pour le ministre FOMBA, il est nécessaire de « situer les responsabilités » au sein du Comité dont la gestion s’apparente, selon lui, au fonctionnement d’un grin.
Depuis, cette sortie fait le tollé et suscite beaucoup d’indignations pour certains responsables sportifs estimant que le ministre, habitué à des communications ratées, a manqué d’approche. Pire, il est en train de porter un coup au partenariat avec les organisations sportives.
Ciblé et attaqué par le ministre de la jeunesse et des sports qui jette l’opprobre sur le CNOSM qui a aussi profité de sa conférence de presse du mardi 27 août pour montrer patte blanche sur le choix des athlètes ayant représenté le Mali, mais également sur sa gestion financière.
Pour l’information du ministre de la jeunesse et des sports, le trésorier du Comité national olympique et sportif du Mali, Abdoulaye COULIBALY, a affirmé qu’ils n’ont reçu que 22% de l’argent débloqué par l’Etat dans le cadre de la participation du Mali aux JO Paris 2024 où des athlètes de notre pays ont compéti dans 5 disciplines.
« Sur les 360 millions de F CFA de l’Etat versés au ministère des sports, le comité a reçu 93 millions FCFA, à travers trois ordres de virement », a précisé le trésorier en brandissant les preuves de ces transactions. Or, il ressort de plusieurs sources que le département de sports aurait annoncé avoir remis 300 millions de F CFA au CNOSM.
Après ces déclarations qui constituent un droit de réponse au ministre de la jeunesse et des sports se disant strict sur la gestion saine des deniers publics, la balle est dans le camp de M. FOMBA pour justifier l’utilisation des 200 millions de F CFA de gap.
Au nom de la transparence et de la redevabilité, il doit sortir, comme lors de sa dernière conférence de presse, pour expliquer aux Maliens la gestion de la somme qui a été versée à son département pour assurer la participation du Mali à cette rencontre internationale.
A l’image du Comité national olympique et sportif, il est tenu aussi du droit de redevabilité de la gestion du denier public.
Ainsi, il est attendu au test de « sinceromètre » avant de monter, à son tour, sur l’arbre de la transparence.
Par ailleurs, maintenant qu’il rêve de voir des athlètes de notre pays gagner au moins une médaille lors des Jeux Olympiques, qu’il investisse, dès à présent, en faveur de la promotion et du développement des sports dans le pays.
Les victoires ne se décrètent pas, elles se gagnent lorsque les conditions sont créées.
A défaut d’avoir mis en place ces conditions, le ministre FOMBA demande-t-il une mission impossible aux fédérations dont des athlètes peinent à avoir des équipements pour s’entraîner. Lors des compétitions de haut niveau, il n’y a pas de complaisance.
PAR SIKOU BAH
