Depuis un certain, le ministère de développement industriel va de mal en pis. Et pour cause, son laxisme qui laisserait transparaitre sa complicité passive dans le dossier lié à la cession à Oumar Aboubacar Niagandou dit petit Barou du local qui abritait le bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRMN). S’ajoute à cette tourmente, la polémique d’une ampleur rare liée à la persistance du ministre Mohamed Ag Ali à vouloir maintenir Mme Guindo Nanamoye Mahamane au poste de directrice générale adjointe du BRMN. Contre quoi s’insurge-t-on à juste raison ?
Par arrêté 4389/MDI-SG du 06 décembre 2016, Mme Guindo Nanamoye Mahamane s’occupe du poste de directrice générale adjointe du bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRMN). Le couac ambiant c’est que cette nomination qui porte la signature de Mohamed Ag Ahmedou secrétaire général du ministère de développement industriel serait une violation flagrante des principes fondamentaux relatifs à la création, à l’organisation et au fonctionnement des établissements publics à caractère administratif (EPA).
En effet, le BRMN en tant qu’EPA n’aurait jamais fait de recettes propres et son personnel est payé grâce au budget d’Etat. En conséquence, depuis un an, il n’arrive pas à trouver un salaire pour cette dame à l’âme charitable nommée, dit-on dans les coulisses, en raison de ses relations supposées ou réelles avec Mohamed Ag Ali ministre de développement industriel.
Comme si cela ne suffisait pas, les approches les plus inimaginables envisagées afin d’obtenir la régularisation de cette situation tant au niveau de la direction des ressources humaines du département de tutelle qu’au cabinet du ministère de la fonction publique ont reçu « un Niet » catégorique et bien assourdissant. Pis, le conseil d’administration du BRMN ne serait pas prêt à accepter la nécessité d’un tel recrutement encore moins une femme à ce poste.
Cependant, des questions et non les moindres sont posées. Pourquoi et sous quelle pression, Mamadou Kéita qui dirigeait le bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRMN) avait pu signer un contrat avec Mme Guindo ? Que faisait-il pour trouver l’enveloppe mensuelle de 900 000 FCA destinée à son adjointe ? Kéita à la retraite en fin décembre 2017, son successeur continuera-t-il de donner cette somme à Mme Guindo en guise de son salaire ? En quoi, cette femme est-elle utile pour ce service ?
Ces interrogations qui n’auront certainement pas de réponses valent leur pesant d’or quand on sait qu’il existe un cas précédent loin d’être solutionné. Il s’agit de trois agents non fonctionnaires qui avaient travaillé en 2013 au BRMN en qualité de contractuels. N’ayant perçu aucun salaire, l’un d’entre eux, en l’occurrence, Yahiya Souleymane Touré spécialiste en diagnostic a porté plainte en justice réclamant ses droits, dommages et intérêts.
La première grosse datée du 04 mars 2016 délivrée par la chambre sociale de la cour d’appel de Bamako a condamné le BRMN à lui payer 854 708 f au titre de ses deux mois d’arriérés de salaire. L’ire, c’est que jusqu’à ce jour, cette somme bien que dérisoire n’a pu être réunie faute de ressources propres. Finalement, le BRMN a sollicité l’implication de la direction générale du contentieux de l’Etat qui recevrait sans cesse les demandes de règlement à l’amiable de la part du cabinet SCPA Doumbia/Tounkara qui s’est constitué pour le compte de Touré. C’est pour éviter la répétition de ce genre de feuilleton judiciaire que certains proches de Mohamed Ag Ali ministre de développement industriel s’insurgent contre le maintien de Mme Guindo.
Par ailleurs, à cause de l’amateurisme et de la précipitation des manœuvres chargés d’effectuer le déménagement du BRMN dans un autre local situé à ACI 2000, certains matériels auraient été endommagés. Là aussi, un doigt est pointé sur Mme Guindo Nanamoye Mahamane directrice générale adjointe du bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRMN). Elle est soupçonnée d’avoir attribué le marché du transport des matériels à son grand frère dont le coût aurait été financé par petit Barou pressé d’entrer en possession de ce bâtiment qu’il prétend l’avoir acheté.
En fait, dans une correspondance adressée au redouté Pôle économique et financier, la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique (DNTCP) aurait décliné sa responsabilité en soutenant n’avoir reçu un quelconque centime lié à ce qui est destiné à la part de l’Etat. C’est pourquoi, ce temps-ci des avocats seraient de plus en plus fréquents dans ses bureaux afin de régulariser cette situation dans le but de pouvoir réunir les pièces légales afférentes à l’acquisition par petit Barou du local qui abritait le bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRMN).
Enfin, le 08 janvier 2018, le secrétaire général du ministère de développement industriel a prié Mamadou Kéita le DG sortant du BRMN à élaborer les documents relatifs à la passation de service. Que se prépare-t-il discrètement ? Les jours à venir nous en diront plus.
D Kéita
La Sirène