La page de la Cédéao est-elle tournée à jamais pour le Burkina, le Mali et le Niger ?
En se rendant le 30 mai chez les présidents de transition du Mali et du Burkina Faso, après avoir fait le tour dès le 18 avril des présidents dits ‘’démocratiquement élus”, Bassirou Diomaye Faye avait déclaré que c’était de son propre chef qu’il venait plaider la cause de la Cédéao menacée de désintégration.
Ses interlocuteurs l’ont reçu et écouté par courtoisie, sans toutefois lui donner la moindre illusion de changer d’avis. Que peut-il espérer des dirigeants de l’Aes a présent qu’il a le feu vert de discuter avec eux en sa qualité de “co facilitateur’’ désigné cette fois-ci au même titre que le président togolais, Faure Gnassimbé, à l’issue du 65è Sommet ordinaire de la Cédéao le 7 juillet dernier?
C’est bien ce qu’on est curieux de savoir. Les missionnaires réussiront-ils à faire revenir le triumvirat à la maison ou négocieront-ils les conditions de son départ ?
Si les avantages qu’offre l’appartenance à l’organisation sous- régionale sont rappelés et la perspective de les perdre brandie comme un épouvantail aux partants, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. L’attitude hostile des ‘’élus démocratiquement’’ plutôt inspirée par l’Elysée, qui ne s’en cache d’ailleurs pas, est pour beaucoup dans la rébellion des pays déterminés à briser la chaîne esclavagiste ‘’macronienne’’.
La preuve, ce sont les décisions iniques, ces “sanctions injustes, inhumaines illégitimes et illégales” infligées au Burkina Faso, au Mali. La menace d’intervention militaire contre les autorités de la transition nigérienne pour rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir est restée au stade des intentions, à cause de la réaction énergique d’Assimi Goïta et d’Ibrahim Traoré.
Les trois mousquetaires entendent aller loin. Pour se positionner par rapport au nouvel ordre mondial en gestation et bien en profiter.
Mohamed Koné