Par le biais d’un discours à la nation, le 3 juillet 2023, le président sénégalais Macky Sall annonçait sa fameuse décision qu’il dit longuement et mûrement réfléchie de ne pas être candidat à la prochaine présidentielle prévue pour le 23 février 2024 et cela même si la constitution dont on connaît la nature lui en donne le droit.
Voilà donc la grande triste raison d’une acclamation volage et d’une réjouissance choquante du peuple sénégalais et par extrapolation du continent. Décidément, la singularité de l’Afrique en termes de gouvernance s’enracine par l’entremise de la naïve crédulité d’un modèle de citoyenneté qui ne sait plus quand s’indigner et quoi applaudir.
Si, en effet, un soulagement mêlé à une satisfaction (qu’on espère pas de leurre) se lit sur les visages au Sénégal, bien inspiré qui pourra déceler la pensée du président de la République en exercice qui pourrait ne pas manquer de subterfuges pour concocter un plan on ne peut plus calculateur pour sa succession. Son principal opposant et ennemi juré, en la personne d’Ousmane Sonko, conscient de son rôle dans un jeu d’échec politique amorcé, a annoncé à son tour les couleurs par de sérieuses menaces à l’endroit de ses bourreaux s’il devenait inéligible pour la future présidentielle.
Par ailleurs, les soubresauts qui se dessinent au sein du parti présidentiel «Alliance pour la république» auxquels jouxtent les très possibles candidatures de Karim Wade et Khalifa Sall en disent long sur l’orage qui se profile à l’horizon d’une succession qui risque de produire des étincelles par la faute du jeu politique tordu d’un Macky Sall, lequel ne mérite peut-être pas les félicitations quelque peu irréfléchies de la société civile «Africaniste».
Somme toute, si la réjouissance du peuple sénégalais est compréhensible, suite à cette adresse à la nation du chef de l’Etat, rien n’augure ipso facto d’un probable dénouement positif à la prochaine présidentielle, au regard des combinatoires inédites et contre-nature pour faire échec à la popularité dévastatrice du candidat du PASTEF.
Seydou Diakité
Source : Le Témoin