S’il y a une formation politique difficile à lire aujourd’hui, c’est bien l’ADP-Maliba. Le parti a organisé à Bamako, le week-end dernier, son premier congrès ordinaire, avec, selon les chiffres donnés par le parti, 2000 participants.
Le parti qui est née récemment a fait un score honorable à la présidentielle 2018, en parvenant à se classer 3è. Au moment, où, logiquement, on pensait qu’il allait appeler à voter pour l’URD, il a joué à la neutralité. Et pendant toute la crise post-électorale, on n’a pas senti ADP-Maliba, au point que pour tous les analystes, le parti avait décidé de rejoindre la majorité.
La crise a commencé avec la composition du gouvernement. Amadou Thiam, l’enfant terrible du parti, celui par qui il a d’ailleurs été présent sur le terrain, a fait son entrée dans le gouvernement. Aussitôt, le parti s’est fendu d’un communiqué pour dire qu’il n’est pas dans le gouvernement. A l’annonce de son congrès, toutes sortes de déclarations ont circulé, obligeant la nouvelle direction, jusqu’ici inconnue au bataillon, à monter au créneau pour “démentir“, “rectifier“, “préciser“.
Et, ce à quoi tous les observateurs s’attendaient est arrivé : à l’issue de son congrès, le parti semble vouloir s’inscrire dans une opposition radicale. Il s’oppose à une prorogation du mandat des députés sans rien proposer à la place et d’autres mesures du genre.
A n’en pas douter, ADP-Maliba compte sur l’échiquier politique nationale. La bataille du président Aliou Boubacar Diallo pour exister lui fait adopter une mauvaise posture et dérouter toute lecture. ADP-Maliba n’a rien à engranger en ramant à contre-courant. Par contre, en se faisant force de proposition, le parti pourrait prendre date pour l’avenir.
Alexis Kalambry
Mali Tribune