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Adama Djongon, président du Festival International de la Caricature et Bande dessinée de Bamako : « C’est un bon début »

La deuxième édition du Festival International de la Caricature et Bande dessinée de Bamako (FESCAB) a eu lieu du 22 au 24 novembre, au Musée national. Organisé par L’entreprise Triple A et le journal L’Espoir, elle avait comme partenaires, entre autres : Le Royaume de Belgique, le ministère de la Culture, la Coopération allemande, l’Union européenne, ONU Femmes, E-aprint et renouveau TV. Le thème portait sur « Femme et Développement. »

Au programme, figuraient des expositions, une caravane, des concours, des conférences et des portraits. Parmi les dessinateurs maliens, les organisateurs avaient retenu : Madou qui s’est distingué avec ses caricatures à la une du Canard Déchaîné, Zoromé, Kays, Bruno, Doula, Sirko et Dembélé. Vadot représentait la Belgique, Gloz, le Burkina-Faso et Oscar, la Guinée. Le président du FESCAB, Adama Djongon, a soutenu que l’initiative est une aventure qui s’est confrontée à plusieurs difficultés, parce que la caricature était très mal connue au Mali et l’espace était pratiquement inexistant. Il a remercié la ministre de la Culture et la Belgique, pour leur appui. Il s’est réjoui de la progression de quelques jeunes qu’ils sont arrivés à faire émerger du domaine. Aujourd’hui, a-t-il dit,  ils s’expriment et s’affirment auprès des médias et des ONG.
« C’est un bon début », a-t-il ajouté. Le Représentant de l’Union Européenne, l’Ambassadeur, Alain Holleville, a déclaré que Le FESCAB, qui est à sa seconde édition, est une très belle initiative à laquelle l’U.E et ses Etats membres ne pouvaient que répondre  favorablement. Il a indiqué : « La caricature et la bande dessinée constituent un vecteur de dialogue interculturel entre les peuples et un outil  de démocratie qui peut contribuer à pointer les mots d’une société, à en  parler et à les affronter. »
Il faut signaler que l’U.E. apporte un appui conséquent au secteur de la culture au Mali. Le Secrétaire Général  du ministère de la Culture, Andagoli Guindo, a affirmé qu’après le succès de la première édition, ils sont venus pour la 2ème  fois, célébrer la fête de la caricature et de la bande dessinée. Pour lui, l’objectif de la valorisation de la caricature et de la bande dessinée s’inscrit dans la dynamique des industries culturelles. Il a jugé le thème : « Femmes et Développement », pertinent, car, il  met la femme au cœur de la société. Il les a assurés de l’accompagnement du ministère de la Culture.
Lors de la cérémonie de clôture, le directeur du journal L’Espoir, Amagono. Saye a remercié les participants et les partenaires. Des cadeaux ont été donnés aux lauréats des différents concours.

B.D. /Canarddechaine.com

Adrien Théâtre, Ambassadeur du Royaume de Belgique au Mali : « Je suis ici, parce que la Belgique est le pays de la Bande dessinée »

Au cours du Festival International de la Caricature et de la Bande dessinée de Bamako, nous avons recueilli l’avis des grands partenaires de l’évènement, en l’occurrence, l’Ambassadeur de l’Union européenne, Alain Holleville,  l’Ambassadeur du Royaume de Belgique au Mali et son Premier Conseiller. Lisez leurs réactions !

Adrien Théâtre, Ambassadeur du Royaume de Belgique au Mali

 

Je suis le premier ambassadeur résidant à Bamako, parce que mon gouvernement a décidé que dans chaque pays partenaire, on mettait un ambassadeur résidant. Je suis ici, parce que la Belgique est le pays de la bande dessinée, n’ayons pas peur de le dire, j’ai grandi avec la bande dessinée, en allant dans les bibliothèques et nous sommes de fervents lecteurs. Est-ce que la bande dessinée, c’est le bon moyen pour lire, ou est-ce que vous préférez, peut-être, lire Stendal ou des auteurs classiques ?  Il faut mélanger les deux, c’est comme quand on va au cinéma, il faut de temps en temps, des ouvrages sérieux, de temps en temps, des bandes dessinées, un peu plus légères. Nous sommes ici parce que l’année passée, c’était la première édition du FESCAB que la Belgique avait, bien entendu, supportée, et vu le succès de la première édition, des collègues, des amis se sont joints à nous : de l’Education, de l’Union européenne et de l’Ambassade de la République  Fédérale d’Allemagne. Cette année, nous sommes déjà trois, nous bénéficions également du haut patronage  de son excellence, Mme la ministre de la Culture. Pour répondre à votre question sur l’avenir de la bande dessinée au Mali, je dirais que c’est pour tout le monde. Chacun construit son avenir. Je prends le cas par exemple, d’Alphadi, qui est d’un pays voisin, qui est créateur  de mode et qui est à des festivals de réputation mondiale. Il est parti de rien, donc c’est la même chose pour tout le monde, vous partez de rien, ou vous partez d’une famille aisée, mais l’objectif c’est  d’arriver, c’est de croire en vos possibilités. Pour ça, il faut naturellement un système d’éducation qui vous aide à vous développer et avoir un esprit d’entrepreneur, d’abord. Donc être très fort, parce que Picasso, avant de faire ses dessins, on avait un peu de difficultés à comprendre ce qu’il dessinait, mais, il était d’abord un très bon dessinateur et un très bon peintre classique.

Fredéric Ceuttens Premier conseiller de l’Ambassade de Belgique au Mali

 

Si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que la Belgique appuie pour la deuxième année consécutive le Festival de caricature et de bande dessinée de Bamako. L’année passée, nous l’avons appuyé, nous étions les seuls, parce que la Belgique, c’est un grand pays de bande dessinée et cette année, nous l’appuyons encore avec d’autres partenaires qui se sont  joints à nous : l’Allemagne, l’Union européenne, l’ONU femmes, parce que, le thème, c’est le dessin, qui est toujours une spécialité belge comme les Schtroumpfs que vous pouvez voir derrière moi  ou Lucky Luke, etc. mais le thème de cette année, c’est « Femmes et Développement » et le genre, c’est une thématique importante pour la Belgique dans son partenariat depuis trente ans avec le Mali, raison pour laquelle, nous contribuons financièrement en étant présent physiquement au festival,  cette année.

Alain Holleville, Ambassadeur de l’Union européenne

 

C’est un peu paradoxal d’utiliser les mots pour parler de ce qui n’a pas besoin de mots, c’est-à-dire, le dessin, le portrait, la caricature, même s’il y a aussi, des dessins avec du texte. Donc, j’ai envie d’être court, mais dire quand même qu’il y a beaucoup de talents, que ça permet de faire passer  beaucoup de messages, qui peuvent être des messages d’amusement, de joie, mais  aussi des messages politiques. Je pense que c’est un des atouts du dessin, on dit souvent qu’on peut beaucoup mieux exprimer en un dessin, des choses, qu’avec de longs discours, de longs  mots. C’est vrai que, nous, les diplomates, on est plutôt sur le registre des mots, mais les créateurs et les artistes, chacun a son domaine. Celui d’aujourd’hui, le dessin, la caricature, c’est projeter la réalité telle qu’il la voit avec ses excès. C’est la définition de la caricature. Je rappelle que la caricature  vient d’un mot latin qui veut dire chargé c’est  à dire qu’on accentue les traits pour faire ressortir la profondeur de la réalité.
Propos recueillis par Baba Dembélé

 

Source: Le Canard Déchaîné

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