Concernant la mission de l’ONU au Mali, le président de la République n’est pas du tout content. Bien au contraire, il affiche une déception complète et adresse des critiques non dissimulées contre la force onusienne. “A quoi bon faire du maintien de la paix alors que nous menons une guerre régionale contre le jihadisme ? Sans un mandat plus offensif, que nous réclamons à cor et à cri, la Minusma, qui est l’une des missions de l’ONU enregistrant le plus de pertes humaines, se contente aujourd’hui de faire dans le social”, regrette-t-il. L’ONU appréciera.
Le président de la République oppose “un non ferme” à toute négociation avec les jihadistes, plus encore un dialogue direct avec le chef touareg malien Iyad Ag Ghali, fondateur d’Ançar Eddine en 2012 et à la tête de la coalition du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), officialisée en mars 2017. Il profite de la question de nos confrères du journal Le Monde pour régler son compte avec l’imam Dicko. “Pas question ! Le président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, avait reçu mandat de l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga [avril-décembre 2017] de conduire une mission de bons offices dans le Centre et le Nord du pays. Je l’assume en tant que chef de l’Etat, mais j’étais bien loin de l’approuver. Nous avons mis fin à cette mission”. Entre les deux hommes qui se présentaient mutuellement comme des amis, la rupture est désormais consommée.
SITUATION SECURITAIRE : “Ce ne sont que des phénomènes sporadiques”, selon IBK
Toujours avec nos confrères du Monde, IBK pense que la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée. Quant aux attaques de plus en plus fréquentes dans le Centre du pays, où de nouveaux groupes sont apparus, il répond que “non, il n’y a pas de groupes armés à proprement parler. Ce ne sont que des phénomènes sporadiques, avec des engins explosifs improvisés au passage de troupes de l’armée ou de la mission des Nations unies. C’est, selon moi, une excroissance de ce qui se passe dans le Grand Nord. La présence de l’armée malienne a été renforcée. Le 18 février, un chef local d’une unité combattante dudit Front de libération du Macina a été arrêté, il se trouve entre les mains de nos services. L’armée marque des points”.
PRBLEME AU SEIN DE L’ARMEE : IBK donne presque raison aux 36 gendarmes
Le chef de l’Etat n’a pas la même appréciation que certains officiers de l’armée concernant la désertion de 36 gendarmes qui ont abandonné leurs positions au centre le mois dernier. Pour IBK, “il n’y a pas eu de désertions. Il s’agit d’éléments restés trop longtemps en poste et, comme beaucoup d’armées dans le monde, nous avons des problèmes de rotation des effectifs. Nous venons d’ailleurs d’acquérir un avion de transport des troupes grâce aux Français. Quant à la vidéo, c’est un cas singulier : un élément qui avait participé au coup d’Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo [en mars 2012]. Et ce cas est actuellement entre les mains de la justice”. Cette sortie risque de compliquer la gestion du dossier.
Rassemblés par MDK
Source: L’Indicateur du Renouveau