Lors de la séance d’interpellation du gouvernement, le Général Sada Samaké a accusé publiquement Youssouf Fofana d’avoir fait abandon de poste le 19 juillet 2013. Ce dernier affirme le contraire et dément les « allégations » du Ministre.
Le jeudi 04 décembre, le gouvernement était devant les élus de la nation pour une séance d’interpellation portant sur des sujets d’actualité. Lors de cette session, le Ministre de la sécurité intérieure a été interpelé par Oumar Mariko sur les problèmes qui secouent la police nationale. A la question du député de savoir ce que général Sada Samaké « reproche à ces agents sujets de harcèlements », le ministre a pointé du doigt certains éléments du Syndicat national de la police (SNP), victimes de leur proprement comportement. Ils ont été sanctionnés pour abandon de poste. Notamment l’adjudant Youssouf Fofana, secrétaire général du SNP. Selon le ministre, ce dernier a abandonné son poste le 19 juillet 2013. Approché par nos soins, l’adjudant Youssouf Fofana affirme que le Ministre a tenu des contrevérités à son sujet. « Je n’ai jamais abandonné mon poste. J’ai été suspendu de mes fonctions le 17 juillet 2013. Comment celui qui a été suspendu peut faire l’objet d’abandon de poste ? », s’interroge-t-il. Comme preuve, il sort une correspondance portant le bordereau de suspension dument signé par le directeur régional de la police de Sikasso, le contrôleur général Abdoulaye Danfaga, datée du 16 juillet 2013.Dans cette correspondance n°0884 /DRPN-SIK, le directeur régional enjoint au commissaire de police du 2ème arrondissement de Sikasso de faire remplacer Youssouf Fofana jusqu’après exécution de la sanction.
Il a aussi fait savoir que le ministre a fait foi à des rumeurs l’accusant d’avoir porté la main sur son commissaire. « Je n’ai jamais touché mon commissaire », a-t-il juré. Par ailleurs, il affirme que le ministre dit n’avoir reçu aucune notification de l’affiliation du SNP à la Cstm alors qu’ils lui ont fait parvenir une notification en bonne et due forme. « J’ai reçu beaucoup de correspondances du ministre m’invitant à des réunions, en qualité de secrétaire général de la police, auxquelles j’ai participé », a-t-il soutenu. Ne voulant souffrir d’aucune contestation, dit-il, le ministre de l’intérieur Sada Samaké a créé un nouveau syndicat au sein de la police pour les neutraliser. Par ce fait, dit-il, le Ministre a semé la graine de la discorde au sein de la police nationale. « Je suis syndicaliste et je ne fais que défendre uniquement les intérêts matériels et moraux de mes éléments. Si c’est ma seule personne qui est visée par cet acharnement, je suis prêt à me défendre jusqu’au bout mais pas dans le mensonge », a t-il conclu
B. SIDIBE