Écroué au camp I de la gendarmerie de Bamako, puis déféré à la Maison d’arrêt de Koulikoro depuis un certain temps, le sergent de police bombardé commissaire par l’ex-junte militaire, Siméon Keïta va être situé sur son sort aujourd’hui vendredi, à l’issue de l’audience de la Cour d’assises de Bamako, dont les travaux ont démarré depuis le 17 novembre dernier.
L’ancien Secrétaire général du Syndicat national de la police, Siméon Kéita, répondra des actes qui lui sont reprochés ainsi que 7 autres co-accusés dans le même dossier. Les faits. En 2012, un combat de leadership éclate au sein du Syndicat national de la police (SPN), provoquant de nombreux troubles dans la capitale. Le putsch du 22 mars 2012 et les troubles du 30 avril 2012 accentuent la crise au sein du SPN.
Les membres du bureau du SPN, conduits par Siméon et son adjoint, feu Sirima Fané, possèdent des armes de guerre enlevées des magasins d’armements de la police et des casernes militaires, et déposées au Groupement Mobile de Sécurité (GMS), quartier général du SPN. Proches de l’ex-junte militaire, alors toute-puissante, Siméon et autres s’adonnent, selon les magistrats instructeurs, à des “exactions” à travers Bamako : patrouilles clandestines, interpellations sommaires, enlèvements, séquestrations, extorsions de biens publics et privés. Malgré les instructions des autorités légitimes, Siméon et autres refusent de rendre leurs armes.
Pour mettre fin à ces agissements, la hiérarchie militaire ordonne une mission de désarmement. Une force mixte conduite par le chef de bataillon de l’armée de terre, Sékou Sylla, prend d’assaut, dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 avril 2013, le GMS. Malgré les sommations, des membres du groupe de Siméon font de la résistance.
L’un d’eux, l’élève-commissaire Mahamadou Youba Diarra, faisant usage de son arme, tue le soldat de 2ème classe, Daouda Adiawiakoye, du 312ème Régiment inter-arme de Kati et blesse Baba Ousmane Traoré de la Compagnie de Circulation routière (CCR). La force d’intervention mixte arrive tout de même à maîtriser le SPN et ses leaders. À la suite de l’enquête, certains sont relâchés et d’autres poursuivis en justice. Ainsi, Mahamadou Youba Diarra sera inculpé pour «meurtre du soldat Daouda Adiawiakoye et blessures par balles sur Baba Ousmane Traoré de la CCR».
Siméon Kéïta et Sirima Fané, leaders du SPN, sont inculpés de «forfaiture, atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, troubles graves à l’ordre public, détention illégale d’armes de guerre, association de malfaiteurs, violences et voies de fait, vols qualifiés et complicité de meurtre». Les nommés Sékou Maïga, Drissa Samaké dit Roger, Fodé Samba Diallo dit Jet Lee, Yaya Niambélé, Souleymane Cheick Fissourou Hamidou Togola sont aussi inculpés pour les mêmes charges.
Aujourd’hui, il s’agit pour Siméon Keïta et les autres d’éclairer les juges avec des arguments solides sur les charges qui pèsent sur eux.
Affaire à suivre !
- TOURE
Source: Le Reporter