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Accord avec le MNLA de Ouaga à Koulouba : le Mali dit non au chantage financier

 

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Les négociations de paix qui se déroulaient jusque-là à Ouagadougou, au Burkina Faso, sont en transport à Bamako. En effet, depuis une heure environ, le Président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda TRAORE, est entouré d’une bonne palette de négociateurs africains, européens et onusiens pour se pencher sur ce qu’on pourrait appeler le pré-accord de Ouaga.

Outre le Président de la République, il y a autour de la table le Premier Ministre malien, Diango CISSOKO, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Tiéman H. COULIBALY, son homologue burkinabè, Djibril Yipènè BASSOLE, Tièbilé DRAME, le négociateur en chef côté malien, le chef de la MISMA, le Général Pierre BUYOYA, le chef de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Bert Koenders, le représentant spécial de l’Union européenne pour la région du Sahel, Michel Reveyrand de Menthon, le représentant de la CEDEAO au Mali, Cheaka Abdou TOURE et quelques autres collaborateurs.

Le consensus est obtenu sur tous les sujets entre la délégation gouvernementale malienne et les rebelles du MNLA/HCUA, sauf deux : « l’impunité judiciaire » pour les criminels de guerre à Aguel-Hoc, Gao et Tombouctou ; et le terme « Azawad », honni par le peuple malien. Ce qui a provoqué l’ire de nos amis Européens dont les propos ont été rapportés par notre confrère, Rfi, hier mercredi.

 En effet, alors qu’à Bruxelles, New York et Addis-Abeba, tout le monde a les yeux rivés sur Bamako, témoigne Rfi, un négociateur européen menace en ces termes : « Si le Mali est trop gourmand, il prendra la responsabilité d’un échec lourd de conséquences ». Un diplomate, également européen, renchérit avec un chantage qui ne dit pas son nom : « Toute aventure militaire compromettrait les engagements financiers de la communauté internationale ». 

La synthèse réalisée par le médiateur de la CEDEAO, en la personne de Blaise COMPAORE, sur la base des deux documents présentés par les protagonistes de la crise malienne, après quatre jours de travaux, porte sur 4 points essentiels: le Mali « un et indivisible », avec le caractère « laïc et républicain » de l’Etat ; la tenue de l’élection présidentielle le 28 juillet 2013 sur l’ensemble du territoire national, y compris à Kidal ; le retour « graduel et encadré » de l’armée nationale à Kidal, même si cela s’apparente à un « cantonnement de fait », sous couvert des forces onusiennes de la MINUSMA ; le cantonnement des combattants rebelles, même si ces derniers ne sont pas « désarmés ».

Si le MNLA/HCUA, par la voix de son négociateur en chef, Mamadou Djéri MAIGA, s’est dit prêt à parapher ce préaccord, ce n’est pas le cas pour le gouvernement malien dont le mandataire, Tiébilé DRAME, est retourné à Bamako, mardi dernier, pour « consultations » avant toute signature.

Selon des sources concordantes et proches des négociations, Bamako souhaite des amendements au texte « synthétique » du médiateur burkinabè sur 2 points importants à ses yeux, à savoir : « l’impunité judiciaire » pour les criminels de guerre à Aguel-Hoc, Gao et Tombouctou ; et le terme « Azawad » qui n’a aucun répondant « historique ni politique » au Nord du Mali, par le passé d’avant colonisation française. 

En effet, 6 membres influents du MNLA/HCUA, par ailleurs députés à l’Assemblée nationale, sont dans le viseur du ministère de la justice qui a même introduit une demande le levée d’immunité parlementaire à leur encontre.  

« J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, pour attribution, la lettre n°0025/MJ-SG du 22 mars 2013 par laquelle le ministre de la Justice, garde des sceaux, sollicite la levée de l’immunité parlementaire des honorables Hamada Ag BIBI, Algabass Ag INTALLA, Deity Ag SIDIMOU, Mohamed Ag INTALLA, Atta Ag HOUD et Ibrahim Ag Mohamed ASSALEH, députés à l’Assemblée nationale du Mali, tous mis en cause dans des procédures pendantes devant les juridictions compétentes pour des infractions prévues et punies par le code pénal », a écrit le Premier ministre Diango CISSOKO, le 15 avril 2013, au président de l’Assemblée nationale par intérim, Younoussi TOURE, également chef du parti URD.

Or, tous les Maliens sont unanimes sur un point pour éviter la récidive en matière de rébellion armée dans notre pays : plus d’impunité pour qui que ce soit, tout le monde étant égal devant la loi.   

En ce qui concerne le vocable « Azawad », c’est une « construction politique » qui date de la rébellion de 1990, argumente avec justesse le gouvernement malien ; alors qu’il ne correspond à aucune réalité historique étatique d’avant la colonisation française qui a occupé le pays dans les années 1900. 

En cela, le gouvernement reste conforme à une résolution de l’Assemblée nationale dont les députés ont opposé à l’unanimité, avec 121 voix, une fin de non-recevoir à la création de l’État fantoche de l’Azawad, le 6 avril 2012, par les rebelles du MNLA qui ont déclenché les hostilités militaires le 17 janvier avec l’attaque de la ville de Ménaka. 

Le premier argument des députés, c’est que le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, ndlr) n’a été mandaté par personne, parmi les populations cosmopolites du nord, pour réclamer quoique ce soit en leurs nom et place.

Secundo, les rebelles du MNLA sont minoritaires dans la communauté touareg ou tamasheq dont ils se réclament, celle-ci étant elle-même minoritaire dans cette zone qui couvre les 2/3 du pays, c’est-à-dire les régions de Kidal, Gao et Tombouctou, où vivent d’autres nomades et des sédentaires: Arabes, Maures, Armas, Peuls, Songhoys, Bozos, Bellas, Bambaras, Gourmantché, Mossi, etc.  

Tertio, l’Azawad ne couvre qu’une petite entité géographique entre Tombouctou et Bourem, et non les 3 régions du Nord citées plus haut. 

Quatrièmement, l’Azawad n’a jamais existé historiquement comme une entité politique, contrairement aux Empires du Mali, du Songhoy , du Pacha, de Ségou et du Macina par exemple. 

Cinquièmement, ce n’est pas exact de soutenir qu’aucun effort de développement n’a été entrepris pour les régions du Nord ces dernières années; tout comme l’intégration dans la fonction publique et le corps habillé est un démenti cinglant de l’exclusion de la communauté touarègue dans la gestion des affaires publiques. 

Mieux, aucun pays ni aucune organisation internationale n’a reconnu le prétendu État de l’Azawad après sa proclamation artificielle sur un site internet. 

C’est pourquoi, les députés avaient appelé à l’union sacrée pour recouvrer l’intégralité du territoire national par tous les moyens possibles, en maniant à la fois le bâton et la carotte.

Par Seydina Oumar DIARRA-SOD

Source: info-matin

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