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Accident d’un camion-citerne, mercredi soir, à Niomirambougou: Plusieurs concessions parties en fumées, des familles sans abri et sans vivres

Un camion-citerne, en provenance de Dakar ( Sénégal) s’est renversé le mercredi 11 novembre dernier, vers 20 heures, à l’entrée du quartier de Niomirambougou, en Commune III du district de Bamako. Si le drame n’a pas engendré de perte en vie humaine, selon les premières informations, plusieurs concessions sont, en revanche, parties en fumée. Tous les biens des occupants ont été incendiés. Des membres des familles touchées, dont de nombreux enfants et des femmes, dorment dans la rue depuis cette tragédie.

 

La route Bamako-Dakar, notamment au niveau du tronçon Samé-Niomirambougou, tous deux quartiers de la Commune III, est connu pour être l’une des plus accidentogènes de la capitale. Cette voie est fréquentée surtout par les gros porteurs acheminant les marchandises, à destination ou à partir du port de Dakar. Outre cette fréquentation par les gros porteurs, la route, au niveau de Samé se singularise par son étroitesse et surtout une pente étendue dont la descente est problématique pour ces engins, toujours surchargés.

Selon la règlementation, les camions ne sont autorisés à circuler au centre-ville qu’à partir de 22 heures. Mais tel n’est pas le cas sur l’axe de Samé où, dès le début de soirée, ils occupent la voie, contraignant les paisibles usagers à faire des acrobaties pour regagner leur domicile après une journée de labeur.

Le mercredi soir, c’est vers 20 heures qu’un camion citerne rempli de gazoil, en provenance de Dakar, a perdu le contrôle à l’entrée du quartier de Niomirambougou, près de l’immeuble Maya. Selon des témoins, ils sont été alertés par le grand fracas du camion, qui venait de rater l’entrée d’un petit pont juste en face de l’immeuble ci-dessus cité. Des pneus du véhicule auraient explosé. Lancé à vive allure, le chauffeur n’a pas pu maitriser le mastodonte  qui s’est renversé devant des concessions.

Les nombreuses personnes présentes sur les lieux ont aussitôt pris leurs jambes à leur cou. Ce fut ensuite un véritable sauve-qui-peut quand le chauffeur et son assistant (apprenti), ayant réussi à s’extirper du camion, ont alerté que la cargaison était du gasoil.

Des éléments  de la Protection civile se sont rapidement rendus sur place pour maitriser l’incendie, aux environs de 22 heures. Ceux de la police nationale étaient aussi présents pour assurer la sécurité et orienter la circulation des usagers.

La protection civile et la police à pied d’œuvre

Le lieutenant Colonel Adama Diatigui Diarra, de la Protection civile, tout en assurant que l’incendie a été vite maitrisé par ses éléments, précisera qu’il n’y a pas eu beaucoup de blessés, expliquant que  » nous avons immobilisé 5 à 6 camions citernes modernes, toutes remplies d’eau, qui nous ont  permis de maitriser la situation « , avant de lancer un appel afin qu’une attention particulière soit accordée au déplacement des véhicules de pompiers à Bamako, dont la circulation est très difficile.

Hier matin, le constat était désolant. Plusieurs concessions étaient parties en fumées, des résidents ne savent à quel saint se vouer, tandis que des femmes et des enfants, éperdus, avaient  trouvé refuge sous le hangar de l’immeuble Maya.

Des concessions entièrement calcinées

Abdoulaye Coulibaly est  vendeur de pièces détachées dans un kiosque installé à proximité des concessions incendiées. Le camion-citerne s’est renversé juste devant son commerce.  » On était assis tranquillement ici vers 20h heures. La citerne a dérouté et est tombée juste devant moi. Une partie de mon corps a même été aspergé de gasoil. Le véhicule n’a frôlé qu’une personne, qui a été légèrement blessée. Mais nous avons constaté qu’une fois le camion tombé, le carburant a commencé à couler. Les gens ont commencé à quitter les maisons. J’ai pu me mettre à l’écart avant que l’incendie n’éclate. Nous n’avons pas enregistré de perte en vie humaine, mais nous constatons qu’au moins trois concessions sont touchées. Vous pouvez constater de vous-même. Ma boutique a été entièrement incendiée. J’ai rien récupéré « , a déclaré Abdoulaye Coulibaly. Il en a profité pour lancer un appel aux autorités :  » nous demandons aux autorités de trouver une solution à cette route. Les accidents des gros porteurs sont courants à ce niveau. Récemment encore, un camion, transportant du ciment, s’est renversé presqu’au même endroit « .

Une autre victime, Nouma Traoré de renchérir :  » hier soir, après le boulot, j’étais à la maison. Brusquement, j’ai entendu le fracas du camion qui tombait. A ce moment, j’étais en train de dïner avec ma fille. Mon épouse était allée à la boutique avec notre dernier enfant, qui aura bientôt un an. Dieu merci, ils n’ont rien eu. Je suis sorti pour voir. J’ai aperçu le camion à terre.  Avant que  l’incendie n’éclate, les gens ont commencé à fuir les lieux. J’ai pu seulement récupérer mes deux téléphones et ma fille avant de passer par le mur. Et le camion a pris feu, qui s’est vite repandu dans la maison.  A part mon téléphone et ma fille, je n’ai rien récupéré tout a été incendié. Je porte toujours les mêmes habits avec lesquels j’ai travaillé hier. Tous les biens ont été brûlés. Mes économies sont toutes parties.  C’est ce matin que mon patron, de passage, m’a remis 2 000 FCFA, que j’ai donnés à madame pour les enfants. Hier soir, j’ai dû la laisser passer la nuit chez sa sœur, qui n’est pas loin de nous. Et je suis allé passer la nuit chez un ami. Dieu merci, il n’y a pas eu de perte en vie humaine ».

Tout comme lui, Lassine Diarra, une autre victime, a perdu tous ses biens. Sa maison est partie en fumée.  » J’avais même en garde l’argent de certaines connaissances. Au moment de l’accident, mon épousé et les enfants étaient chez leur grand-mère. Mais après, on est venu constater que tout a  brûlé « .

Hier matin, à notre passage, un important dispositif policier était visible sur place. Les parents et connaissances des victimes venaient leur apporter leur soutien. Certaines dames cherchaient encore à récupérer les débris de certains ustensiles.

Selon les informations, le maire de la Commune III s’est rendu sur place, avec certains agents du service social pour apporter leur concours. Mais aucun appui en nature ou en argent n’était encore fait.

Il faut souligner que, face à la multiplication des accidents sur la cette route, les autorités du pays ont envisagé l’aménagement de la route Niomssombougou-Safo-Banconi qui, une fois achevée, devrait servir d’alternative aux camions en provenance de Sénégal. Malheureusement, les travaux de cette route, lancés depuis 2017, par le président de la République de l’époque, trainent encore, au grand dam des résidents de Dialakorodji et environs, qui se battent tous les jours contre les poussières et autres désagréments pour rallier le centre-ville.

YC

Source: l’Indépendant

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