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Accès des femmes à la terre : PLAIDOYER POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI FONCIÈRE AGRICOLE

L’organisation internationale de campagne et de plaidoyer, «One», a organisé mercredi à Bamako, une table ronde entre acteurs étatiques et non étatiques pour contribuer au développement d’une stratégie de plaidoyer afin d’avancer dans la mise en œuvre de la Loi foncière agricole. Plusieurs représentants de la Commission développement rural de l’Assemblée nationale, des experts internationaux, les différents ministères concernés (Agriculture, Pêche et Elevage, Femmes) et des membres d’associations de femmes agricultrices, des jeunes ruraux, ont pris part à la rencontre.

L’équipe de «One» a déjà lancé dans notre pays la campagne «La pauvreté est sexiste». Il s’agissait, à travers cette initiative, de plaider pour le respect des engagements pris par le Mali en matière d’agriculture et d’autonomisation de la femme. Cette campagne a eu des résultats encourageants, car elle a favorisé l’adoption, en mars dernier, de la Loi portant sur le foncier agricole (LFA). Elle a été adoptée par l’Assemblée nationale à l’unanimité et promulguée par le président de la République, en avril 2017.
Première loi malienne spécifiquement consacrée au foncier agricole, elle introduit d’importantes innovations en faveur de la reconnaissance et de la protection des droits fonciers des communautés locales et des exploitations agricoles familiales. Cette loi, une fois appliquée, donnera l’opportunité aux femmes et aux jeunes d’avoir 15% des terres aménagées, ce qui est une première dans notre pays.
Cependant, depuis l’adoption de la loi, le décret d’application se fait désirer. Il s’avère, donc, nécessaire d’offrir un cadre de dialogue et de plaidoyer avec toutes les parties prenantes afin d’échanger sur les attentes et les mesures à prendre afin de permettre une mise en œuvre efficace de la loi, bénéficiant aux femmes et aux jeunes.
Les femmes, dans notre pays, constituent le plus grand nombre de la main d’œuvre agricole. Malgré tout, très peu parmi elles sont propriétaires de leur exploitation agricole et un faible pourcentage leur est alloué. Dans notre pays, la part actuelle du budget de l’agriculture octroyée aux femmes tourne autour de 7% et les surfaces octroyées aux femmes sont de 8%. Face à cette situation, plusieurs organisations et partenaires au développement se sont investis pour inverser la tendance et faciliter l’accès des femmes et des jeunes à la terre et au financement.
La rencontre a été présidée par le secrétaire permanent du Comité exécutif du Conseil supérieur de l’agriculture, Salim Cissé. C’était en présence de la représentante régionale pour l’Afrique francophone de «One Africa», Mme Oulie Kéita, de la présidente du groupe de plaidoyer pour les objectifs du développement durable de «One», Me Saran Kéita.
Pour Oulie Kéita, cette rencontre permettra de vulgariser la nouvelle loi foncière, de créer le dialogue autour d’un plaidoyer efficace pour sa mise en œuvre. Il est donc question, à travers cette initiative de son organisation, de donner une plateforme aux parties prenantes de s’imprégner de la politique de l’Etat en matière agricole de façon générale et de l’importance du rôle de la femme et des jeunes dans l’agriculture. La représentante de « One » espère qu’à l’issue de la rencontre, une stratégie de plaidoyer sera dégagée pour une adoption rapide du décret d’application.
Le président de la Commission développement rural et environnement à l’Assemblée nationale, Drissa Tangara, s’est réjoui de la tenue de cette rencontre. Il a invité les uns et les autres à s’impliquer dans le processus pour une meilleure mise en œuvre de la loi et à s’assurer que la part réservée aux femmes et aux jeunes leur revienne. Il a, par ailleurs, exhorté toutes les parties à soutenir « One » dans son combat. En effet, le député Drissa Tangara reste convaincu qu’une synergie d’actions entre «One» et les partenaires est importante pour faire avancer les «choses». Il a assuré «One» de l’accompagnement et du soutien de l’Assemblée nationale, à travers la commission qu’il préside.
Cette table ronde a été une rencontre interactive entre les différentes catégories d’acteurs. A l’issue de la session, plusieurs recommandations ont été faites à l’endroit des acteurs pour un plaidoyer efficace susceptible d’accélérer la mise en œuvre de la loi foncière.

Mariam A. TRAORÉ

 

Source: Essor

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