Le petit Larousse désigne la crapule comme l’individu sans moralité, capable des pires bassesses. Au sens littéraire, le terme désigne l’ensemble des gens qui vivent dans la débauche et la malhonnêteté. Rocambole fait référence à ‘’Les Exploits de Rocambole, roman de Pierre Alexis de Ponson du Terrail paru en 1858-1859, adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télévision. A travers ses péripéties extraordinaires voire invraisemblables, le héros se paie bien de têtes. C’est le cas du sieur Samaké. Allez savoir pourquoi il reste impuni ! Mystère et boule de gomme dans le landerneau judiciaire malien.
Nous avons dénoncé quelques hauts faits du sieur Aboubacar Sidiki Samaké, espérant ainsi l’inciter à faire amende honorable en réparant les préjudices qu’il a délibérément causés à son prochain. Le sieur Samaké adore la belle vie, ce qui n’est pas grave en soi. Mais, curieusement, au lieu de ‘’transpirer’’ pour en avoir les moyens, il a jeté son dévolu sur l’argent facile. Surtout l’argent de sa victime !
Sa proie une fois ciblée, il l’approche pour lui demander, voire la supplier de lui consentir un prêt. Un prêt, ça se rembourse. De son propre chef, il propose à son créancier un remboursement avec tel montant à telle date. C’est à l’échéance convenue que la pauvre et naïve victime découvre alors qu’elle s’est fait avoir. Non pas par un emprunteur ordinaire, mais par un escroc de la pire espèce. Car le sieur Samaké ne rembourse ni ce qu’il a pris, encore moins ce qu’il a promis de payer. Plus grave, il menace sa victime de la faire passer pour un usurier, délit prévu par le législateur malien et puni par le juge. L’usure ?
Constitue un prêt usuraire, édicte le code pénal malien, ‘’tout prêt ou toute convention dissimulant un prêt d’argent consenti, en toute matière, à un taux effectif global excédant, à la date de la stipulation, le taux de l’usure’’. Lequel est déterminé par le conseil des ministre de l’UMOA..’’
Il ne s’agit nullement, dans les actes du sieur Samaké, d’usure de la part de ses créanciers qui sont plutôt ses victimes. Mais bien d’escroquerie. ‘’Le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. » En France, l’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende. En Chine, l’escroquerie peut être passible de la peine de mort. Au Mali, l’escroc nargue ses victimes…
Ce n’est pas tout : il arrive qu’au moment de prendre son argent, le sieur Samaké paie sa victime en monnaie de singe en lui donnant un chèque en bois, autre délit sanctionné par les voies de droits pour peu que les acteurs s’assument. C’est le cas de Boukader Haïdara, à qui il a remis deux chèques sans provisions, dont nous avons publié les fac similés. L’émetteur du chèque est sanctionné par une interdiction bancaire. Il peut faire l’objet d’une poursuite pénale, selon le code pénal du Mali.
Pour la suite judiciaire de l’affaire, Boucader s’est fait délivrer, par Ecobank, un Certificat de non-paiement. Quant à son bourreau, qui n’est pas à une contradiction près, il a tenté de redorer son blason en faisant des ‘’confidences’’ à un ‘’apprenti-sorcier’’ ignorant la loi sur la presse et irrespectueux de la confraternité recommandé par la déontologie du métier. A moins qu’il ne s’en fiche ! Le voleur qui crie : ‘’au voleur !’’ Au même moment, il envoie un texto à Haïdara pour lui donner -pour la énième fois- l’assurance de lui restituer ses sous.
A cause de ces multiples violations de la loi pénale au préjudice d’innocents, le sieur Samaké n’a sa place qu’en prison. Il a déjà fait l’objet de plusieurs plaintes au Camp I de la gendarmerie. Il a été déféré à la prison, précisément le ‘’lycée technique de Bamako-coura ou la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour ne pas la nommer.
Innombrables sont ses victimes à l’instar de Boukader Haïdara, de Modibo Diaouné (des dizaines de millions), de Doucouré (70 et 52 millions) d’Aboubacar Doumbia (une affaire de titre foncier). Ou encore des victimes comme l’opérateur économique Samassa, dont l’immeuble au boulevard Cheick Zayed est sur le point d’être vendu par une banque de la place….ou comme ce vendeur de véhicules au parking du Badialan…des affaires sur lesquelles nous reviendrons.
Affaire à suivre
Drissa Togola
Source : Le Challenger