Aboo Afrhipop, Aboubacar Doumbia de son vrai nom, est un artiste issu des quartiers populaires de la banlieue ouest-parisienne (Trappes 78). Aboo est originaire de Bamako. Il est le cadet d’une fratrie d’artistes. Ce jeune qui vit en France, il se veut un modèle d’une jeunesse de la banlieue consciente et porteuse de message d’espoir. Il y a deux ans et demi qu’il a quitté sa terre natale avec sa famille pour s’installer en France et rejoindre son père qui préparait leur arrivée depuis près de 3 ans. C’est dans ce nouveau pays qu’il apprivoise doucement le français et apprend à jouer avec les sens et les sonorités de cette nouvelle langue.
Éducation stricte et sévère. Amour et valeurs essentielles comme le respect, l’honnêteté ont bercé toute son enfance. Avec divers diplômes en poche, il travaille d’abord comme inférieur informatique. Mais très vite, ses racines matérielles de la famille des griots (Gardiens de l’histoire ancestrale transmise par les chants et contes) et sa passion pour la musique le rattrapent.
Aboo ne pouvait pas aller sans faire la musique qui est dans son sang, cette musique coule dans ses veines, il tente de la faire sienne au début par le ‘’Rap’’. C’est ainsi qu’à partir de 1997, il s’illustre avec quelques passages Radio, des collaborations avec d’autres groupes ainsi que des prestations scéniques…
Par la suite, Aboo s’est cherché et s’est alors dirigé vers un autre type d’expression qui fait de lui l’artiste qu’il est aujourd’hui, forte de sa propre identité et couleur d’esprit. Sa musique peut se qualifier par un subtil mélange racines africaines et modernité, groove et mélodie, world et Hip-hop, mais surtout mixité et culture de la différence, d’où il puise toute sa force artistique. Avec ce mélange, pour ne pas dire une combinaison, c’est une toute nouvelle exploration musicale, qu’il a lui-même appelée “AFRHIPOP”… Un mélange de racines, de Hip-hop et de culture populaire !
Parlant de sa présence en France, il nous dira qu’il est basé à Trappes (78), une ville ou a émergé beaucoup d’artistes ou de sportifs à l’image de Jamel Debouzze , Omar Sy, Nicolas Anelka , la Fouine ou encore Issa Doumbia «Mon jeune frère». Avant de venir en France et même en France, Aboo a eu plusieurs diplômes : C.A.P, B.E.P, B.A.C électrotechnique, BTS Technico, Commercial et diplôme d’ingénieur informatique M.C.S.E, mais autodidacte dans les domaines de la production audiovisuelle et musicale.
Pour ce qui est de la musique Rap, il nous explique comment en est venu : «J’ai commencé le rap en 1997, mais très rapidement, j’ai compris qu’il me fallait trouver la façon dont je pouvais m’exprimer le plus librement possible, artistiquement parlant. J’ai donc créé ma propre identité musicale : L’AFRHIPOP». Au sujet de son petit nom, Aboo, il voulait rester simple avec un nom d’artiste. C’est ainsi qu’il a choisi Aboo Afrhipop, très proche du diminutif de son nom vrai prénom (ABOU) additionné à son univers musical (AFRHIPOP). C’est comme ça qu’en 1997, il entame une carrière musicale avec son premier texte construit et conscient (LETTRE A ALGER).
C’est en 2001 qu’il a vraiment commencé à se professionnaliser et à rencontrer des producteurs. «Mais, c’est vraiment grâce au grand Salif Keïta et autre Sékouna Bambino que j’ai découvert et apprécié la musique malienne. Et que j’ai compris qu’il fallait que je me serve de mes racines pour réussir à mettre mon pays et ma musique en avant», confie-t-il. Comme tous jeunes artistes, Aboo avoue rencontrer des difficultés parce que le métier d’artiste n’est pas facile, et demande de la créativité, de la détermination et du courage. Alors que tout cela demande beaucoup de sacrifices et d’énergie.
Par ailleurs, Aboo a autoproduit deux albums qui sont disponibles sur toutes les plateformes de téléchargement à travers le monde comme itunes. Un en 2007 “ABOO le nouveau souffle de L’AFRHIPOP” et le suivant en 2011 “AFRHIPOP COLOR’S”. Il est actuellement sur la préparation de son prochain projet avec son propre Label HOME XIII Productions et son studio d’enregistrement STUDIO 223… «Ma plus grande satisfaction, c’est d’être Malien et de jouir de l’éducation et les valeurs de respect que m’ont inculqué mes parents dans l’espérance de présenter fièrement ma terre natale et mes aînés», déclare-t-il.
Dans l’avenir, Aboo compte faire découvrir sa musique à tous les Maliens. Il veut venir au Mali faire une série de concerts avec ses musiciens. Et des artistes locaux aussi et internationaux. Déjà, il collabore et travaille avec Yeli Fuzzo du 223. Il fait aussi partie de Littke Dan, un grand représentant du Raggae Word music. Lequel a pour idée de reverser ses fonds à l’association AADEFA de Madame Doumbia Soumano Moussoundy, sa mère, qui, grâce à son association, œuvre pour le forage de points d’eau potable.
Comme cela a été dans le village de Faradala. Et l’amélioration du confort de vie des démunis. «Je compte créer aussi des collaborations avec des artistes locaux de la scène montante malienne pour permettre une diffusion et une vente numérique de leur musique en France et à travers le monde. Le monde via son Label HOME XIII PRODUCTIONS», ambitionne Aboo. Et plus tard, il espère bien s’installer à mi-temps entre la France et le Mali pour développer et permettre l’exposition internationale de la musique malienne et la langue bamanakan.
Aboo est marié et père de deux enfants. «Je vous remercie de l’intérêt que vous avez pu me porter et je suis très impatient de venir au Mali. Pour montrer aux Maliens toute ma créativité et ma fierté d’être Malien, surtout rappeler à tous qu’il nous faut revenir fort de ce que nous avons appris à l’extérieur, pour enrichir notre terre natale de toutes les choses positives que nous pouvons lui apporter, pour lui rendre toute la richesse et la force qu’elle me donne».
Kassim TRAORE
Source: Le Reporter