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ABFN: un nouveau siège à 2 milliards

L’annonce a été faite, hier, par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, M. Housseini Amion GUINDO, qui a effectué une visite de travail dans les locaux de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN). La visite avait pour objectif de s’enquérir des défis de l’agence, afin d’en trouver des solutions idoines. La visite était guidée par M. Abdrahamane Oumarou TOURE, Directeur Général de l’ABFN.

Le ministre GUINDO a, dans une interview, à la presse, a expliqué les vrais motifs de cette visite.
« Nous sommes ici ce matin pour appréhender les difficultés et les opportunités et de voir ensemble, comment dans les jours à venir, faire en sorte que nous puissions avancer dans la mise en œuvre de la mission qui est assignée à l’ABFN par les plus hautes autorités du Mali ».
À l’issue de la visite, le ministre s’est dit préoccupé par l’exiguïté des locaux : « mon premier constat est que les agents sont dans un local qui est étroit. Mais le gouvernement du Mali a déjà pris les dispositions en mettant à notre disposition une somme d’environ 2 milliards de francs CFA pour la construction et l’équipement d’un nouveau siège très bientôt », a-t-il annoncé la bonne nouvelle.
Selon lui, la volonté politique de sauver le fleuve Niger a été largement exprimée. C’est pourquoi, poursuit-il, trois départements ministériels conjuguent leurs efforts pour sauver cette source vitale.
« C’est ainsi qu’à travers un arrêté interministériel signé des ministres des Mines et du Pétrole, de l’Administration territoriale, de la Sécurité et celui en charge de l’Environnement que l’orpaillage par drague, qui constitue un grand problème pour le fleuve Niger, a été interdit. Ensuite, en rapport avec nos partenaires, notamment la Banque mondiale, nous sommes en train d’entreprendre le curage sur le chenal, dans un premier temps à Macina et à Diafarabé. Les activités sont en cours, car les financements sont déjà disponibles », a-t-il dit, avant d’expliquer que cette phase est incluse dans un vaste plan de curage du fleuve pour la navigabilité et autres activités du fleuve Niger, à partir de la frontière de la Guinée jusqu’à la frontière avec le Niger.
« Notre visite s’inscrit aussi dans le cadre de la mise en œuvre de ces programmes pour un résultat escompté. Il s’agira pour nous en tant que département de tutelle de voir comment nous pouvons les appuyer ; pour mener cette mission à bon port », a expliqué le ministre GUINDO.
Pour le dragage du lit du fleuve dont il été question pendant cette visite, le ministre de l’Environnement a levé toute équivoque.
« L’orpaillage par drague sur le fleuve Niger a été suspendu jusqu’à nouvel ordre. En la matière, la responsabilité de l’équipe des membres du gouvernement a été engagée devant le ministre en charge des Mines et du Pétrole. Nous l’accompagnons avec le ministère de la Sécurité, celui de l’Administration pour que cesse définitivement le dragage dans le lit du fleuve ».
Comme pour répondre à ceux qui accusent le gouvernement d’être trop laxiste avec les orpailleurs chinois, M. le Ministre s’explique : « Nous avons fait le constat que certaines dragues appartenant aux Chinois sont encore sur le fleuve, mais pas opérationnel. Il nous été reporté que ceux qui ont monté ces dragues ne sont plus sur place et que les démonter pose problème. Je pense que l’ABFN, en rapport avec les autres Départements concernés, ont mis hors d’état de fonctionner ces dragues-là. Dans les jours à venir, nous allons essayer de faire un tour pour voir l’effectivité de ces mesures ».
Le ministre reconnait toutefois que le déguerpissement des dragueurs est une opération qui n’est pas facile, parce que des habitudes se sont installées.
« Donc avec le temps, la sensibilisation, dans le sens du civisme, mais aussi l’application stricte de la réglementation en vigueur, nous allons pouvoir endiguer ce fléau qui menace plus de 15 millions de personnes. Car, c’est sur ce fleuve Niger que Bamako, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao s’approvisionnent en eau potable. C’est vital pour toutes ces populations, que ce soit en termes de consommation ou pour l’aménagement des terres irrigables. C’est vraiment pour un intérêt général que nous luttons contre ces appareils dévastateurs de l’environnement », a-t-il martelée.

PAR CHRISTELLE KONE

Source: info-matin

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