Redouté par les uns par sa rigueur et admiré par les autres pour son sens élevé de l’Etat, de droiture et d’intégrité, Abdoulaye Idrissa Maiga, qui fait déjà l’unanimité au sein de sa grande famille politique, apparaît, aux yeux des observateurs de l’échiquier national, comme l’homme ou cet oiseau rare capable de remettre le Mali sur les rails à un moment où l’heure semble être grave et les défis énormes.
Dans le milieu des observateurs et analystes politiques, nombreux sont ceux qui ne sont pas surpris du choix porté par le président de la république, Ibrahim Boubacar Kéïta, sur la personne du tout nouveau Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga pour conduire l’action gouvernementale en lieu et place du grand serviteur et commis de l’Etat, Modibo KEITA, démissionnaire. Un choix politique avisé et responsable du chef de l’Etat qui est échu non seulement à un membre de son bord politique (même s’il est aujourd’hui le président de tous les Maliens) de surcroit un fidèle parmi les fidèles, mais surtout à un homme politique de compétence avérée et de probité irréprochable.
Faut-il rappeler également que cette nomination découle de la volonté présidentielle à donner un coup d’accélérateur dans la mise en œuvre de son programme présidentiel. Certes, les épreuves qui attendent le nouveau Premier ministre ne sont pas insurmontables, mais il va falloir compter sur le caractère urgent de certains dossiers aussi et surtout des impondérables du moment. Sans compter que le changement promis par le Président IBK et tant souhaité par le peuple malien n’a pas été véritablement amorcé par les gouvernements précédents. Du coup, le nouveau titulaire de la Primature doit agir vite et très vite afin de relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté.
S’il est un comportement répréhensible et exécrable que les Maliens reprochent à nos hommes politiques, c’est bien la démagogie, la fourberie, « faire le contraire de ce que l’on dit et dire le contraire de ce que l’on fait ». Or, à l’unanimité, l’une des qualités reconnues au nouveau locataire de la Primature est, selon son entourage et ses proches collaborateurs, son « dire vrai », « son parler franc » son rejet de la duplicité, son engagement à tenir ses promesses.
Autre raison qui a plaidé à la nomination du natif de Gao et membre influent du bureau politique national du Rassemblement pour le Mali, c’est le fait qu’il partage beaucoup de qualités, de vertus et de valeurs avec le président IBK : grand patriote ayant le sens élevé de l’Etat, un respect profond pour la chose publique. Des qualités, il les a prouvées quand il fut successivement ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement ; ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales ; et ministre de la Défense et des anciens combattants, des départements, que celui dont on appelle affectueusement Aliou, a dirigé avec des mains de maître.
En appelant son ancien directeur de campagne à prendre les rênes de la Primature en cette période d’ébullition sur le front social marqué par des revendications catégorielles sur fonds de débrayages et de grèves illimitées, IBK s’appuie ainsi sur la forte personnalité d’un homme de rigueur et surtout de fermeté de la trempe de l’ancien ministre de la Défense en vue de désamorcer la crise dont les seules victimes ne sont autres que les populations à la base.
L’on se rappelle que les partenaires sociaux, d’une manière générale pour la première année de mandat du Président IBK, ont été très compréhensifs en accompagnant ses actions.
Avec les gouvernements précédents, ils ont eu l’impression et le sentiment que leurs préoccupations n’étaient pas prises au sérieux par le gouvernement. D’où, les mouvements d’humeur en cours et des grèves de certaines organisations corporatistes, notamment les agents de la santé et les syndicats enseignants.
Un épisode triste qui a même amené le Président à se saisir du dossier, lors de la cérémonie de clôture des travaux de la conférence d’entente nationale, en rappelant les responsabilités de chacun dans la construction de l’édifice nationale et du devenir des populations.
Le réveil du front social est une préoccupation que le nouveau chef de l’exécutif doit prendre très au sérieux. C’est pourquoi le Président IBK a fait appel à l’actuel premier vice-président du RPM, à son expérience, à sa capacité d’écoute et à sa sagesse aux fins de calmer les ardeurs dans un dialogue constructif.
Sur ce plan, le nouveau PM, en fin connaisseur des dossiers, doit être à la hauteur de la tâche qui l’attend en s’attelant à renouer le fil du dialogue avec les acteurs sociaux et à regagner la confiance de ceux-ci.
La réforme de l’administration est un vaste chantier aux aspects multiples et complexes que nul ne saurait ignorer. Elle est aussi une quête permanente de performance à laquelle tout citoyen avisé ne saurait se déroger. L’adéquation entre la vision de l’administration et les exigences d’un monde en perpétuelle mutation apparaît toujours comme un défi à relever parce que faisant d’elle le levain à une démocratie vraie, par conséquent plus proche des usagers.
Sur ce domaine, le nouveau Premier ministre qui bénéficie d’un préjugé favorable fondé sur sa maîtrise des rouages de l’Administration malienne, son intégrité morale à toute épreuve et son culte du travail méthodique et bien fait, plaident en sa faveur pour mettre de l’ordre dans la « maison » et tout en remettant la machine de l’Administration sur les rails.
En tout état de cause, avec Abdoulaye Idrissa Maiga aux commandes, le peuple dispose donc de motifs de satisfaction, jusqu’à preuve du contraire, avec ce grand commis de l’Etat, un cadre réputé compétent, probe et rigoureux comme on en recherche souvent sous nos cieux.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin