Créée en août 2013, l’association “Siguida Yeelen” se bat pour le développement socioéconomique et culturel du Mali. Pour en savoir davantage sur ladite association, nous avons rencontré son premier vice-président, Abdou Coulibaly. Ce brillant gestionnaire nous a tout dit sur son association, ses objectifs, les actions qu’ils ont menées, les difficultés auxquelles ils sont confrontés et sa proposition de sortie de la crise sociopolitique à laquelle le pays est confronté depuis quelques semaines.
Aujourd’hui-Mali : Parlez-nous de l’Association Siguida Yeelen?
Abdou Coulibaly: Siguida Yeelen est une jeune association qui a vu le jour en 2013 dans la Commune rurale de Kalaban Coro. Elle a été créée dans le but d’appuyer le gouvernement en l’occurrence les élus locaux (les mairies) dans leurs activités de développement. C’est dans ce cadre que nous nous sommes réunis pour mettre en place cette association.
Quels sont les objectifs et les domaines d’intervention de l’Association ?
D’abord, l’association “Siguida Yeelen” est un regroupement de développement communal et national. Pour le moment, nous n’avons pas un domaine précis d’intervention. Nous intervenons dans tous les domaines, que ce soit de l’éducation, la santé, le sport, etc. Nous essayons d’apporter des solutions aux problèmes des populations locales parce que notre association est composée par ces mêmes populations. Donc, dès que les populations sont confrontées à des difficultés, nous discutons avec elles afin d’apporter de solution adéquate à travers nos moyens financiers. C’est-à-dire avec les moyens de bord.
Peut-on savoir quelques-unes de vos actions ?
Vous savez, après la création de l’association “Siguida Yeelen”, nous avons débuté avec l’assainissement, surtout assainir les goudrons et faire le curage des caniveaux dans la Commune rurale de Kalaban Coro. Après cela, nous nous sommes appuyés sur le volet formation et cela sur toute l’entendue du territoire national. Cette formation est destinée à des femmes et des jeunes sur la fabrication du savon à savoir savon dur, savon liquide, savon artisanal (gabancourouni) et de l’eau de javel. La formation est assurée par l’un des meilleures spécialistes de la savonnerie au Mali. C’est un chimiste qui a plus de 30 ans d’expérience dans le métier. En plus de cette formation sur la savonnerie, nous avons formé d’autres femmes sur la transformation des céréales.
Aujourd’hui, je peux dire que nous intervenons dans plusieurs domaines comme la construction des routes, des marchés, des mosquées, etc. par exemple, de chez moi à Nyamana vers la route de Ségou. Quand vous dépassiez le goudron pour aller chez nous, la route était impraticable, mais avec l’appui de l’association “Siguida Yeelen”, nous avons pu aménager un tronçon de 2 km. Nous avons aussi pu donner un marché aux femmes de mon secteur à Nyamana parce que les habitants de ce secteur sont très loin du grand marché de Nyamana. C’était très difficile pour les femmes d’aller jusqu’au grand marché de Nyamana pour faire leurs achats. Après un moment, nous avons été délogés de ce marché par les autorités communales et le propriétaire du terrain. Et sur fond propre, l’Association a pu obtenir un terrain afin de l’aménager tout en construisant des magasins et des hangars en tôle pour les femmes. Aujourd’hui, Dieu merci ces femmes mènent leurs activités génératrices de revenus sans problème. Parmi nos activités, nous avons également pu faire des forages parce que quand nous partons souvent dans certains villages de la Commune de Kalaban Coro, c’est le problème d’eau qui se pose. Donc, nous avons construit deux (2) forages à Nyamana, (2) forages à Kabala, (2) forages à Kalaban Coro et en collaboration avec le village de Massalabougou, nous avons pu réaliser un dispensaire dans ce village.
A un moment donné, Nyamana était confronté à un problème de cimetière. Il y avait des gens malintentionnés qui voulaient morceler le cimetière, l’Association est intervenue en cherchant un avocat pour défendre le village. Avec l’aide de Dieu, le village a eu gain de cause dans cette affaire. Aujourd’hui, nous sommes en train de construire une mosquée dans un des secteurs de Nyamana. En plus de cela, nous organisons régulièrement, chaque année au mois d’août, une journée de reboisement et de consultation gratuite. Cette journée de reboisement est organisée dans les cercles de Fana, Dioila, Kouri, Kita, Bla et Niono. Quant à la consultation gratuite, elle est organisée dans la Commune rurale de Kalaban Coro où nous faisons le tour des villages de la commune. Nous appelons un cardiologue qui fait la consultation et en même temps sensibiliser les habitants sur l’hypertension et le diabète. Au cours de cette journée de consultation, nous distribuons des médicaments antipaludéens aux populations.
Enfin, nous avons beaucoup travaillé dans le domaine sportif. L’Association organise régulièrement des compétitions de football dans la Commune. Il y a également des gens de bonne volonté qui organisent des compétitions de football en mon nom et cela partout au Mali. Bientôt, nous allons lancer une compétition de football dans mon cercle qui est le cercle de Bla. Vous savez, nous intervenons beaucoup dans le domaine sportif parce que nous avons compris que le sport est un vecteur de cohésion sociale.
Aujourd’hui, quelles sont les difficultés auxquelles l’association est confrontée ?
Effectivement, dans toute chose il y a des difficultés. Je peux dire que c’est à l’arrivée de la pandémie de Covid-19 que nous avons été confrontés à certaines difficultés. Cette maladie a donné un coup de frein à nos activités. Sinon, à part cela, nous n’avons pas de problème. Nous nous entendons avec toutes les autorités, qu’elles soient communales ou locales. Nous sommes libres de mener nos activités sans problème. D’ailleurs, je profite de cette interview pour remercier le gouvernement du Mali parce que nulle part nous avons été empêchés dans nos activités, que cela soit à Bamako ou à l’intérieur du pays.
Avez-vous un message à l’endroit des jeunes afin qu’ils s’impliquent davantage dans le développement de leurs communautés ?
J’ai un grand appel à lancer à l’endroit de la jeunesse malienne afin qu’elle sache que le Mali lui appartient. Je lui demande de se réveiller, de se donner la main, de se concerter afin qu’ensemble nous puissions bâtir un grand Mali. Il est important de savoir que personne ne viendra bâtir ce pays à notre place. Que les jeunes sachent que si le Mali marche, cela va marcher pour nous tous.
Depuis quelques semaines, notre pays traverse une crise sociopolitique. Alors quelles propositions faites-vous pour une sortie de cette crise ?
Vous savez, la situation actuelle du pays est vraiment déplorable. Je profite de cette occasion pour demander aux uns et aux autres de considérer ce pays avant tout. Que les gens sachent que ce pays est plus que tout. Nous avons eu combien de républiques avant l’actuelle république. Elles sont toutes parties, mais le Mali reste. Que les gens comprennent que si le Mali prospère, il prospère pour nous tous. Que les gens sachent que rien ne vaut le dialogue, qu’on accorde l’action à l’acte, comme nous avions si bien dit que le Mali est un pays de Dialogue. Réalisé par Mahamadou TRAORE