Aussi, la politique a-t-elle pris un autre sens, au gré des divisions et des rancœurs entre individus hissés aux sommets par la volonté de changement exprimée par le peuple. Les intérêts économiques, personnels et individuels ont vite pris le pouvoir sur la vision d’un Mali libre, indépendant et prospère. La politique est devenue une histoire de familles, de clans, dont la composition et la logique sont des défis au bon sens et au patriotisme… et même à la génétique.
La médiocrité et le sous-fifrisme se sont installés. Et pour se maintenir, ils ont désormais pour appui le grand n’importe quoi mêlant délation, mensonges, hypocrisie, campagnes de dénigrement ou alors de déification. La justice, grande perdante de la démocratie, a vu ses rangs et surtout ses réservoirs grandir jusqu’à en déborder (comme l’attestent les nombreux juristes, spécialistes du droit et autres formés) pendant que la justice perdait son sens.
Nous savons tous que dans les démocraties, celles que nous citons et admirons, la justice est un cinéma avec plein de blablas, de sous qui virevoltent et qui ne punit quasiment jamais les nantis coupables. C’est mon point de vue, de citoyenne ne cherchant pas des marchés, un poste ou une protection. Nos pères se sont sacrifiés pour ce pays qui, pour eux, correspondait à un idéal. Voir tout ce cinéma, tous ces grands spécialistes avec leurs immenses carnets d’adresse, et palper la misère grandissante de mon peuple ! C’est une réalité que je vis. Une réalité qui me pousse à poser la question suivante : pour toi, c’est quoi le Mali ? Une illusion ? Une vache laitière ? Un laboratoire pour expériences débiles ?
KKS