La première foire internationale chinoise des importations, c’est à Shanghai que ça se passe jusqu’à samedi. 3 000 entreprises et près de 130 pays y sont représentés, dont de nombreuses capitales africaines. Objectif : rééquilibrer la balance commerciale et pourquoi ne pas profiter de la guerre économique que se livrent la Chine et les Etats-Unis pour combler l’appétit chinois en matière de produits agricoles.
Dégustation de café façon « grands crus » sur le stand du Kenya. Nairobi est venu en force à cette première foire chinoise des importations. Le président kenyan, le ministre du Commerce et des représentants des secteurs agricoles. Walter Ruigu est un intermédiaire installé à Pékin. Voilà 9 ans que le jeune directeur de Camal Trade Investment aide les entreprises kenyanes, sud-africaines et zambiennes à exporter en Chine.
Aujourd’hui, Walter défend le thé violet venu du Kenya auprès d’une classe moyenne chinoise avide de nouveautés : « Il y avait une grande demande pour les minéraux, le pétrole, etc. L’économie chinoise commence à changer : par exemple, on a vu une croissance de plus de 45% pour le vin venu d’Afrique du Sud. Maintenant beaucoup de Chinois commencent à importer du thé kényan. Les plus grands exportateurs de thé sont ici à la foire : Ketepa Tea, kericho gold ou Melvins Tea, ils sont tous ici. »
Tout le monde est là, pareil pour les oléagineux dont la Chine est boulimique. Depuis le début de son bras de fer avec Washington, Pékin boycotte le soja américain et cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement. Sur le stand de l’Éthiopie, nous avons rencontré un importateur, Chen XuWhan, de l’entreprise Dafa
« Nous recherchons essentiellement à importer du soja. La guerre commerciale avec les Etats-Unis a renforcé la demande des importateurs chinois pour les produits agricoles. Le problème, c’est de pouvoir répondre à la demande. Pour les pays en développement, la technologie ne suit pas toujours. Pour l’instant, nous importons de petites quantités, 200 à 300 tonnes par mois mais notre objectif est de passer à 2 000 tonnes par mois. »
L’Éthiopie plus connue pour ses fèves d’Arabica, a reçu l’homologation des autorités chinoises pour son soja après le sommet Chine-Afrique de septembre dernier : produits agricoles, produits manufacturés. A Shanghai, les exportateurs africains entendent profiter du changement de modèle de croissance chinois, pour monter en gamme dans leur offre comme nous l’explique ce représentant du secteur sud-africain de la défense
« Nous avons réalisé que la plupart des pays africains exportaient des minéraux, mais pas de produits finis, des produits à haute valeur ajoutée. Le secteur de la défense en Afrique du Sud est l’un des rares sur le continent à proposer ce genre de hautes technologies, et c’est ce que nous sommes venus promouvoir ici. »
Une chine qui est passée en quelques années de l’atelier du monde à une société de consommateurs avides de nouveauté. Ce mardi, le gérant du grand marché Xin Fadi de Pékin nous a dit avoir signé un contrat portant sur un milliard de dollars d’importations de fruits, notamment en provenance d’Afrique du Sud.
RFI