Au lendemain des attentats du 13 novembre, le président François Hollande a appelé de sesvœux la formation d’une grande coalition contre l’organisation Etat islamique (EI). Depuis, laFrance, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, mais aussi la Russie ont renforcé leur engagement militaire contre l’EI en Syrie.
L’Allemagne envoie 1 200 soldats
Vendredi 4 décembre, le Bundestag a voté (sur 598 députés s’étant exprimés, 445 ont voté pour, 146 contre et 7 se sont abstenus) en faveur d’une participation militaire à la coalition internationale contre l’EI en Syrie. Le gouvernement prévoit d’envoyer au maximum 1 200 soldats en 2016, répartis comme suit :
- six avions Tornado de reconnaissance — ils ne largueront aucune bombe — avec 400 à 500 soldats affectés ;
- un avion ravitailleur avec 150 soldats affectés ;
- une frégate destinée à protéger le porte-avions français Charles-de-Gaulle avec 300 soldats affectés ;
- 50 soldats envoyés au QG de la coalition contre l’EI.
Cet engagement est un tournant en Allemagne, car c’est la première fois depuis l’arrivée d’Angela Merkel au pouvoir, en 2005, que le pays prend part à un conflit armé.
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La France intensifie ses frappes
La France est engagée depuis le 19 septembre 2014 dans la coalition contre l’EI. Dans un premier temps en Irak, puis en Syrie, à partir du 27 septembre 2015. Depuis les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, Paris a intensifié son rôle au sein de la coalition. Actuellement, la France mène 5 % des bombardements contre 80 % pour les Etats-Unis.
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- 3 500 militaires sont mobilisés ;
- Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes, dont la plupart en 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».
- Le porte-avions Charles-de-Gaulle, déployé en Méditerranée orientale depuis son départ de Toulon le 18 novembre, a fait passer ponctuellement le nombre de chasseurs engagés de 12 à 38.
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Le Royaume-Uni étend ses bombardements à la Syrie
La Chambre des communes a adopté, par 397 voix contre 223, jeudi 3 décembre, une motion qui permet d’étendre à la Syrie les frappes aériennes contre l’EI qu’elle effectue depuis plus d’un an déjà en Irak. Dans la foulée du vote, les premières frappes de la Royal Air Force étaient menées.
- Quatre avions de combat Tornado GR4 basés à Akrotiri (à Chypre) ont effectué les premières frappes qui visaient une installation pétrolière ;
- Le ministre de la défense, Michael Fallon, a annoncé l’envoi de huit bombardiers supplémentaires à Chypre pour participer aux raids.
Les Etats-Unis envoient des forces spéciales
Engagés militairement en Irak depuis le 8 août 2014, les Etats-Unis sont à la tête de la coalition internationale contre l’EI — née en septembre 2014 — et mènent 80 % des frappes en Syrie et en Irak. Washington compte envoyer plus de soldats sur place pour des opérations de formation :
- Washington compte actuellement 3 500 soldats, qui ne sont pas impliqués dans les combats, en Irak et environ 50 en Syrie ;
- Une centaine d’hommes membres des forces spéciales vont être envoyés en Irak et en Syrie. Selon la Maison Blanche, elles permettront d’améliorer la collecte de renseignement, la coordination des forces locales et la précision des raids aériens ;
- Le porte-avions Harry Truman est attendu en Méditerranée.
La Russie ouvre une deuxième base
Moscou est engagé en Syrie depuis le 29 septembre 2015 aux côtés du président syrien Bachar Al-Assad.
- Une centaine d’avions russes sont déployés ;
- Une deuxième base a été ouverte dans le centre de la Syrie, sur l’aéroport d’Al-Chayrat, situé à 40 kilomètres au sud-est de Homs ;
- Une coordination des renseignements s’effectue depuis septembre entre la Russie, l’Iran, la Syrie et l’Irak.
Les autres pays engagés en Syrie et en Irak
- La Turquie a lancé ses premiers raids en Syrie le 28 août et autorise les Etats-Unis à utiliser sa base d’Incirlik ;
- Plusieurs députés néerlandais ont appelé à rejoindre la campagne de bombardements contre l’EI en Syrie. Quatre avions d’assaut F 16 néerlandais ont bombardé les djihadistes de l’EI en Irak depuis octobre 2014 ;
- Le Danemark intervient en Irak ;
- l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis n’effectuent des frappes qu’en Syrie. Les trois monarchies du Golfe sont moins actives depuis leur engagement en mars au Yémen contre la rébellion chiite soutenue par l’Iran ;
- le Canada a annoncé, sans calendrier, vouloir cesser ses frappes mais renforcer ses forces spéciales au Kurdistan irakien (69 hommes actuellement).
Source: lemonde.fr