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À la Une: un nouveau coup dur pour le pouvoir malien

Alors que le président IBK est plus que jamais la cible du mouvement d’opposition M5-MFP qui réclame sa démission, voilà que plusieurs hauts responsables de l’armée et des services de renseignements se retrouvent sur la sellette…

 

Ces hauts gradés sont accusés par des experts de l’ONU d’avoir compromis l’application de l’accord de paix d’Alger, en dépit d’appels pressants de la communauté internationale pour résoudre la crise, et d’avoir indirectement provoqué des massacres de civils. Ces accusations émanent d’un rapport remis au Conseil de sécurité le 7 août dernier et qui a fuité dans la presse.

Le Monde Afrique notamment a pu s’en procurer une copie. Le Monde Afrique qui cite le cas du général Kéba Sangaré, chef d’état-major de l’armée de terre et commandant du quartier général des forces conjointes pour les opérations de la région centrale, depuis relevé de ses fonctions. D’après le rapport onusien, cet officier supérieur a commis une lourde faute qui a conduit au massacre du village d’Ogossagou dans le centre du pays. 35 civils assassinés et 19 toujours portés disparus… C’était le 14 février dernier.

 

Des villageois livrés à un sort funeste ?

« « Plus de dix heures avant les meurtres, peut-on lire dans le rapport cité par Le Monde Afrique, le général Kéba Sangaré a été appelé à plusieurs reprises et a reçu des messages l’informant de la menace, de la préparation et du début du massacre dans le village d’Ogossagou ». Pourtant, alors qu’il « avait le pouvoir de décision et l’autorité ultime pour ordonner à l’unité de l’armée postée au village de ne pas quitter le lieu le 13 février 2020 avant l’arrivée de l’unité de remplacement », celle-ci est bel et bien partie. En effet, précise Le Monde Afrique, depuis le premier massacre (de l’année précédente dans ce même village), une unité des Forces armées maliennes devait y être postée nuit et jour pour rassurer les villageois. « En réalité, les militaires ont abandonné la population » le 13 février, observe une source des droits humains à Mopti. Partis à 17 heures, les soldats n’ont été relevés que le lendemain matin, vers 8 heures, alors qu’il était déjà trop tard. »

 

Qui plus est, relève encore Le Monde Afrique, « outre la responsabilité du général Sangaré à Ogossagou, le rapport pointe ses « décisions douteuses » dans le déploiement de l’armée reconstituée prévue par l’accord d’Alger, signé en 2015 entre l’Etat malien et les groupes rebelles du nord. Afin d’aider au retour de l’État dans ces zones, les parties s’étaient entendues pour que les bataillons soient composés à ratio égal d’anciens membres de la rébellion, de l’armée malienne et des groupes armés pro-gouvernementaux. Ce qui n’est aujourd’hui pas le cas, notamment au niveau de la chaîne de commandement. »

Un rapport biaisé ?

Le quotidien malien Le 22 Septembre dénonce pour sa part « un rapport biaisé et truffé de contrevérités » : concernant les accusations à l’encontre du général Kéba Sangaré, Le 22 Septembredéplore qu’« un officier de valeur soit pointé du doigt, écrit-il, concernant les massacres d’Ogossagou, à travers des informations partielles et parcellaires, sans le nécessaire recoupement. (…) Heureusement que ce rapport n’a pas (encore) été adopté par l’ONU, poursuit Le 22 Septembre. Tiébilé Dramé, le chef de la diplomatie malienne, saura sans doute comment démonter les contrevérités entrecoupées dans ce volumineux document. »

Et puis de son côté, le gouvernement malien se dit « mécontent » de l’élaboration de ce document « à son insu ». C’est ce que rapporte le quotidien L’Indépendant. Le gouvernement malien qui rappelle qu’il a « toujours bien collaboré avec le groupe d’experts de l’ONU et qu’il a été toujours informé, en temps réel, de l’élaboration des différents rapports. C’est pourquoi, le gouvernement malien, rapporte encore le quotidien bamakois, se dit aujourd’hui « très étonné » qu’un tel document, d’une grande importance, ait été élaboré et qu’il ne l’apprenne qu’à travers les médias. »

Source: RFI

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