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A la loupe : Piques et répliques

Les récents actes terroristes contre les forces armées et la Mission onusienne au Mali n’ont pas fait que des victimes parmi les civils ou dans les rangs des militaires maliens et des casques bleus. Ils ont aussi attisé le clivage entre deux entités différentes et sont sur le point de rapprocher deux clans, qui, jusqu’au 20 juin dernier, se regardaient en chiens de faïence.

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A l’occasion de ces attaques terroristes, la majorité et l’opposition ont brillé dans ce qu’elles savent faire le mieux : la ponte de communiqués laconiques pour déplorer les morts et condamner leurs bourreaux. Chacune veut exceller dans cet exercice vain qui énerve l’opinion publique, laquelle est fatiguée de n’entendre que des mots et assister aux pleurnicheries alors que depuis longtemps place devait être faite aux actes. A ce jeu, l’URD de Soumaïla Cissé, officiellement chef de l’opposition, et Choguel Kokala Maïga, porte-parole du gouvernement, se lancent des piques par médias interposés. Si le ministre contrôle les médias d’Etat et peut en faire ce que bon lui semble, comme dans les années 90 où le même Choguel Kokala Maïga était interdit de médias publics parce que les maitres du pays, essentiellement Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Kéita, ne voulaient pas qu’on leur dispute leur pouvoir.

L’opposant d’hier

Si ces deux hommes, après avoir été trahis par les membres de leur imposante famille politique, ont connu des fortunes diverses, ils ont également connu l’opposition. C.K. Maïga avant Ibrahim Boubacar Kéita et Soumaïla Cissé, lequel en est à son dur apprentissage, alors que les deux autres se retrouvent au sommet. Le porte-parole du gouvernement est en train de faire subir à Soumaïla Cissé ce que lui-même a vécu. Est-ce de bonne guerre ? Non !, même pour le semblant de démocratie que nous vivons. Mais si le président de l’opposition n’a pas accès aux médias publics, il peut toujours se rabattre sur les médias privés. Il ne s’en prive pas et fait comme le président de la République. Lui aussi a ses porte-paroles.

Jeudi dernier, ils étaient face à la presse pour se plaindre d’être censurés et calomniés, parce que leur communiqué condamnant les différents actes terroristes n’avait pas été lu sur les antennes de l’Ortm et parce que ministre Maïga leur prête l’intention de faire de cette affaire de Rharous un fonds de commerce public. Et d’affirmer qu’ils vont « continuer à jouer [leur]  rôle de parti politique de l’opposition en critiquant les dérives du pouvoir et faire des propositions » Tout cela serait fort noble et louable si l’opposition faisait des critiques constructives et des propositions concrètes. Le Mali se trouve à un moment important de son histoire, il est évident qu’il a besoin de tous ses fils pour s’en sortir. Il est vrai que l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita n’a pas été des plus heureuses et qu’il a régulièrement commis des erreurs de casting dans la formation de ses gouvernements, mais il ne s’agit de lui mais du pays. Alors, pondez autant de communiqués que vous pouvez, mais aidez votre pays par des actions concrètes ou fermez-là.

Nomades et sédentaires

Le deuxième résultat notable de ces actes terroristes, c’est le rapprochement entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme des mouvements républicains. Depuis que leurs membres ont eu ce qu’ils voulaient (en termes d’espèces sonnantes et trébuchantes, de promesse de postes haut placés, etc.) groupes nomades et sédentaires ont décidé de travailler de concert dans les différentes structures mises en place pour la mise en œuvre et le suivi de l’Accord issu du processus d’Alger. Même s’ils n’ont pas les mêmes sponsors ni les mêmes intérêts, ils ont pris conscience de n’avoir qu’un seul et même ennemi. Cet ennemi commun est le terrorisme qui entrave toute action de développement dans le pays et qui, malheureusement, est en train de se généraliser dans ses manifestations. Il est le seul qui vaille d’être combattu. Opposition et majorité gagneraient beaucoup à sortir de leurs sordides calculs politiciens, à oublier leurs petites personnes pour ne penser et panser que le pays. Pendant 25 ans, ils ne pensent qu’à eux, faisant et défaisant les alliances pour se maintenir au pouvoir ou garder le nez hors de l’eau, il est temps qu’ils pensent à faire enfin quelque chose pour leur pays.

Cheick TANDINA

 Source: Le Prétoire
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