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À fleur de vérité : Un cousin confronté à un autre

Contrairement à mes habitudes, j’ai décidé, cousin, de te faire lire la conviction d’un de mes collaborateurs. Après tout, ce qu’il exprime, ce ne saurait être qu’un point de vue, non une certitude. Mais son opinion semble être justifiée et objective au regard des faits.

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Il s’est permis d’avoir un regard croisé sur mon grand cousin, premier président de la République, et mon cousin adoré, l’actuel. Autant le savoir avant de commencer la lecture, cousin adoré, il ne t’a pas raté.

«…entre le très regretté Modibo Kéita et Ladji Bourama, c’est comme le cavalier et son ombre, le réel et le virtuel, la réalité et le mirage. À l’analyse, nous ne trouvons rien de particulièrement commun à part le nom de famille : Kéita !  Mais, si le premier avait réellement la trempe d’un Mandé Massa (empereur du Mandé), l’autre tente désespérément de l’incarner. Ceux qui ont connu Modibo Kéita disent que l’homme n’était pas très volubile. Il était sobre et modéré, préférant l’action à la parole, malgré son éloquence et sa prestance. Tout le contraire d’IBK qu’on connaît sur la scène politique. L’actuel président parle et promet beaucoup et agit très peu. Il est vrai que les deux hommes n’ont pas accédé au pouvoir dans le même contexte politique et socioéconomique. Mais le plébiscite d’IBK en 2013 repose sur un élément essentiel : cette impression d’un vrai leader rigoureux doté de la poigne nécessaire pour redresser le pays après la grave crise qu’il a traversée de janvier 2012 à août 2013. C’est malheureusement sur ce point que Ladji Bourama est en train de décevoir le plus les Maliens. Au point que beaucoup de ses admirateurs se demandent aujourd’hui s’ils n’ont pas voté pour «un tigre en carton» ! Sans compter que le légendaire «Kankelentigui» (homme de parole) a du mal à traduire ses promesses en actes concrets. Tout le contraire d’un Modibo Kéita réputé pour sa probité morale, sa rigueur dans la gestion, l’humilité dans son train de vie (l’actuel locataire de Koulouba se définit comme un bourgeois). Un homme d’Etat, un citoyen d’honneur, un enseignant rigoureux, qui a toujours incarné le vrai modèle et la bonne référence pour ses collègues et surtout pour ses élèves. Modibo Daba s’est aussi distingué par la clarté de sa vision (politique, sociale, économique, culturelle, sportive). En sciences politiques comme en management, la vision renvoie toujours à des valeurs claires et courageusement assumées. Et s’il y a réellement un fossé entre IBK et Modibo Kéita, c’est sans doute celui de la vision, donc des valeurs…». «…De l’indépendance à nos jours, Ibrahim Boubacar Kéita a sans doute battu tous les records en matière de scandales politico-économiques en un laps de temps. Ce qui fait que sa gouvernance brille par son manque de lisibilité en termes de valeurs prônées. En effet, on constate amèrement que le fossé est maintenant énorme entre son discours et les actes posés. IBK est subitement devenu ce souverain aux multiples visages qui promet vite sous le coup de l’émotion. Il faut alors aisément comprendre que ses promesses soient rarement tenues, car oubliées une fois que l’émotion est passée.»

Ça fait mal, mais je partage ce point de vue de mon collaborateur. J’aurais souhaité qu’il en soit autrement, désolé cousin, «y a pas photo», «y a pas match» entre vous deux. Tu en es certain, même si tu es incapable de l’exprimer. Cependant, tu as toute mon admiration.

Issiaka SISSOKO

source : Le Reporter

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