NOTE TRIMESTREIELLE DE LA MINUSMA
812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme recensés entre mars et janvier 2022
Daniela Kroslak et Guillaume NGEFA, respectivement représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU, et directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection, ont présenté, par visioconférence, la note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire de la Minusma. C’était le lundi 30 mai 2022. Dans cette note, qui fait froid dans le dos, la Mission Onusienne a recensé au total 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire.
Dans sa présentation de note, Guillaume NGEFA, directeur de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma a fait savoir que les enquêtes de la Minusma ne sont pas des enquêtes criminelles. A l’en croire les enquêtes consistent à voir le comportement qui a été développé, et quelle convention des droits de l’homme a été violée. « Quand nous menons nos enquêtes, nous récoltons toutes les allégations possibles qui peuvent être assimilées aux violations des droits de l’Homme », a-t-il expliqué.
En effet, le commentaire du gouvernement a été inclus dans note publiée qui couvre la période de mars à janvier 2022. Le gouvernement dans sa note a réaffirmé à son engagement à s’acquitter de ses obligations internationales. « Dans nos enquêtes nous bénéficions de la coopération et de collaboration des autorités surtout dans la lutte contre l’impunité »,a-t-il indiqué
Durant la, la MINUSMA a recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire. « Ces données documentées représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. Le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324% », a précisé M. Guillaume NGEFA.
Intervenant à son tour, la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU, Daniela Kroslak a déploré que Les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenne, Koro, Mopti, Ségou) restent les plus affectées par les différents actes de violence. « La situation sécuritaire s’est également considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka en raison d’affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le salut de l’Azawad-Daoussahak, Groupe d’auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) », a-t-il dit.
Selon la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU, dans le sud du pays, la situation sécuritaire est demeurée également préoccupante notamment dans les régions de Koutiala, Nara et Sikasso. « La période a aussi été marquée par une série d’incidents dans la zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie, y compris le meurtre d’environ 52 civils mauritaniens », a-t-elle ajouté.
Enfin, le rétrécissement continu de l’espace civique et du débat démocratique ainsi que la restriction dans l’exercice des libertés publiques ont soulevé de vives préoccupations aussi bien de la part de l’Expert Indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, que de la Commission nationale des droits de l’homme du Mali, ainsi que de nombreuses organisations de promotion et de défense de la liberté d’expression et d’information.
La MINUSMA a noté, entre autres, que les autorités maliennes de transition ont annoncé avoir ouvert une enquête sur les allégations des violations des droits humains signalés à Moura du 27 au 31 mars 2022. « A la date de la publication de cette note, la MINUSMA n’avait toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête sur la situation de Moura. En dépit de la requête faite en ce sens par la MINUSMA en date du 1er avril 2022 », a-t-elle regretté.
Ainsi, la MINUSMA a reconnu les efforts des autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre l’impunité qui ont annoncé l’ouverture de plusieurs enquêtes sur des allégations de violations de droits de l’homme et des atteintes à ces droits réitère sa détermination et sa disponibilité à les appuyer afin que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice.
Seydou FANE
Source: Les Échos- Mali