Le Mali, à l’instar des autres pays du monde entier, a célébré, hier, jeudi 8 mars, la 24e édition de la Journée internationale de la femme. Le thème retenu cette année est «La femme, médiatrice pour la reconstruction de la cohésion sociale dans l’espace du G5 Sahel ». Un thème bien réfléchi compte tenu de l’actualité dans le Sahel en général. La zone devient de jour en jour le sanctuaire de toutes sortes de groupes djihadistes. Des groupes qui, d’ailleurs, promettent de former une coalition pour empêcher les soldats du G5 Sahel d’atteindre leurs objectifs de lutte contre le terrorisme. Cependant, cette commémoration se déroule à un moment où la femme malienne est exposée à de nombreux cas de violences. En trois ans, 3 femmes ont été assassinées par leurs conjoints.
La femme malienne fait face à plusieurs problèmes dont les violences conjugales, la sous-représentativité dans les instances de prise de décisions et la difficulté d’accès aux soins surtout dans les zones rurales. En plus, les cas de violence deviennent recrudescents. En trois ans, trois femmes ont été tuées par leurs propres conjoints à Bamako. L’association pour la promotion des Droits de la femme témoigne avoir reçu de janvier à décembre 2017, près de 300 dossiers des femmes et filles victimes des actes de violence. Dans le Nord et le Centre du pays se passent beaucoup d’actes répréhensibles. Il s’agit, entre autres, des cas de viol, d’agressions, d’assassinat, de harcèlements sexuels, de discrimination d’ordre socio-économique.
La journée internationale de la femme au Mali a été célébrée dans ce contexte. Et en plus du fait qu’elles ne soient pas assez représentées dans les instances de prises d’importantes décisions, les femmes luttent pour la préservation de certains droits élémentaires tels que l’accès aux services de santé ou aux terres cultivables.
Dans certaines Régions du Mali, les femmes parcourent des centaines de kilomètres au moment d’accouchement. La route n’est pas praticable dans une insécurité grandissante. Pour des femmes, malgré les nombreux efforts des autorités pour la protection et l’émancipation de la femme au Mali, le chemin à parcourir reste encore long.
Adama A. Haïdara
LE COMBAT