Il a également énuméré quelques-unes des nombreuses récompenses de l’artiste : trois Grammy Awards dont celui du meilleur album traditionnel de musique du monde décerné en 2006 pour « In the heart of the moon » avec Ali Farka Touré et Ry Cooder ; le Grammy Awards du meilleur album de musique traditionnelle remporté en 2011 pour « Ali and Toumani » réalisé avec Ali Farka Touré et plusieurs médailles d’or.Citant Francis Blanche pour rappeler que l’homme s’identifie aux membres du groupe auquel il appartient, le Premier ministre a déclaré : «Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es». Pour lui, ce groupe est constitué, entre autres, de géants de la musique tels que Kandia Kouyaté, Salif Keïta, Youssou Ndour, Ali Farka Touré, Cheick Tidiane Seck, Ry Cooder, Mathieu Chédid, Taj Mahal, Abdoulaye Diabaté.Selon lui, il existe trois types de soldats : «Dans la zone de turbulence où nous sommes, il y a d’abord les monè bo dewn, les militaires qui assurent notre sécurité à partir du front et grâce auxquels nous participons tranquillement à cette cérémonie ; ensuite les soldats de l’économie, les opérateurs économiques grâce auxquels nous subvenons à nos besoins alimentaires ; enfin les Niamakalas qui, d’habitude, encourageaient les soldats sur le champ de bataille en leur rappelant leur histoire pour qu’ils n’aient pas peur face à l’ennemi. Bravo à tous !»Il a aussi témoigné qu’en recevant en 2022 Sidiki Diabaté, fils du défunt, il lui avait dit que les autorités comptaient sur lui pour perpétuer la culture malienne. Sidiki avait pris l’engagement de respecter cette promesse et l’a effectivement remplie lors d’un spectacle à Bercy, en France, où il a hissé très haut le drapeau du Mali et, avec lui, de nombreux autres Africains.«Ce jour-là, j’ai compris que, dans la bataille que nous menons, les artistes, les hommes de culture ont joué pleinement leur partition. Ils sont nos vrais ambassadeurs à l’extérieur, en Europe et dans le reste du monde. Si chacun remplit sa partition, nous réussirons», a-t-il ajouté.La famille de feu Toumani Diabaté lui a également rendu un vibrant hommage. Selon la sœur aînée du défunt, Souadou Diabaté, «puisqu’on ne refuse pas de venir, on ne refuse pas de partir. Toumani n’est pas mort : il est allé en voyage pour se reposer». D’après Djélika Diabaté, fille de l’illustre disparu, son père a reçu plus de soixante distinctions grâce à dix-huit albums réalisés et cinq autres prêts à l’être. Son père incarnait, a-t-elle dit, de nombreuses valeurs dont la résilience, l’attachement à l’islam, l’entraide, la solidarité et surtout l’union au sein de la famille.Tous les intervenants ont remercié les délégations venues de nombreux pays parmi lesquels la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la France, les Etats-Unis d’Amérique.Feu Toumani Diabaté, né le 10 août 1965 et décédé le 19 juillet 2024 à Bamako, représentait la 71e génération des griots de sa famille ayant perpétué la kora depuis le 13e siècle avec l’ancêtre Djélimakan Diabaté, contemporain de Soundiata Keïta
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Source: primature