Dans une déclaration à la presse, le chef de l’Etat a aussi vivement condamné l’assassinat odieux de l’otage français, Hervé Gourdel

En marge de la 69è session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a participé hier au lancement du rapport du Programme de partenariat pour faire reculer le paludisme, présidé par notre compatriote, le Dr. Fatoumata Nafo, aujourd’hui candidate au poste de directeur régional de l’OMS/Afrique. La rencontre s’est tenue en présence du président rwandais, Paul Kagamé, du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et de plusieurs mécènes qui contribuent à la lutte contre cette maladie endémique.

Le rapport lancé s’intitule : « La contribution de la lutte contre le paludisme dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ». Le document révèle que ce sont plus de 3,3 millions de personnes qui sont décédées à cause du paludisme entre 2001 et 2012 dans les pays du Sud du Sahara dont 90% sont des enfants de moins de cinq ans. Si l’on remonte à 2000, le nombre de personnes tuées par le paludisme à travers le monde est de 15 millions dont la plupart sont des enfants.

Par ailleurs, précise le rapport, le paludisme et la pauvreté sont intrinsèquement liés. Combattre le paludisme est donc un moyen puissant de réduire la pauvreté extrême. Le document souligne que la lutte contre le paludisme est efficace principalement au niveau communautaire à travers l’éducation et la sensibilisation par les agents de la santé. Le rapport établit aussi que le combat contre le paludisme est l’un des meilleurs investissements au niveau de la santé publique et du développement tout court et contribue d’une façon générale à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

A l’issue de cette rencontre, la directrice exécutive du partenariat « Faire reculer le paludisme », le Dr.  Fatoumata Nafo s’est confiée à la presse sur les efforts déployés dans la lutte contre le paludisme. « Je suis très heureuse d’être là avec les leaders du monde, avec les présidents Paul Kagamé et Ibrahim Boubacar Keita, avec toutes les personnes qui font du plaidoyer pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement en matière de lutte contre le paludisme une expérience réussie du partenariat public-privé », a-t-elle indiqué. Pour le Dr. Fatoumata Nafo, il est nécessaire d’accentuer aujourd’hui la lutte contre le paludisme et d’autres maladies pour un monde meilleur.

Quant au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, il a particulièrement apprécié le travail effectué par notre compatriote à la direction exécutive du partenariat « Faire reculer le paludisme ». « Le Dr. Fatoumata Nafo fait un travail fabuleux. Je crois qu’aujourd’hui son ambition de servir l’ensemble du continent n’est pas une ambition démesurée. Elle est à la hauteur et c’est avec une grande fierté que je l’ai écoutée faire ce merveilleux discours en anglais. Je pense que tout l’auditoire était sous le charme. Donc je lui souhaite bon vent. Inch Allah nous gagnerons ! », a déclaré le président Kéita.

Le chef de l’Etat a ensuite pris part à une réunion de l’Internationale socialiste dans les locaux des Nations Unies en compagnie des présidents Jacob Zuma d’Afrique du Sud et Alpha Condé de Guinée. Aussitôt, cette réunion terminée, Ibrahim Boubacar Keita a présidé une autre rencontre de l’organisation GAVI (Alliance mondiale pour la vaccination et l’immunisation) qui aide notre pays à renforcer son système de santé. C’est dans ce cadre qu’elle vient d’introduire dans le Programme de vaccination nationale du Mali un vaccin contre le rotavirus, l’une des principales causes de diarrhée sévère. Dans l’après-midi, le président Kéita a participé à une rencontre de haut niveau destinée à mettre en place une stratégie propre à éliminer définitivement le Sida d’ici 2030 dans le monde entier.

Dans une déclaration à la presse, le chef de l’Etat a vivement condamné l’assassinat odieux de l’otage français, Hervé Gourdel. « Nous ne cessons de dire que nous sommes victimes du terrorisme international », a-t-il souligné avant de rappeler que le terrorisme ne concerne pas seulement le Mali. « Si nous ne faisons pas attention, nous aurons un réveil brutal. D’ailleurs, nous les avons vus à l’œuvre dans le nord du Mali et ils n’ont pas hésité à réclamer l’Etat islamique. Ce danger que nous dénonçons est bel et bien là. Et quand je vois aujourd’hui le choc que le monde entier a subi mercredi avec la décapitation de Hervé Gourdel, je crois que le temps n’est plus à de vains discours. Il faut que le monde s’unisse pour agir et bouter ce monstre là hors du cercle du monde civilisé, du monde des hommes », a-t-il martelé.

Le président de la République prononcera demain son discours à la tribune des Nations Unies avant de coprésider avec le secrétaire général Ban Ki-Moon une réunion spéciale de haut niveau sur le Mali.

Envoyé spécial

M. KEITA

SOURCE / ESSOR