22 septembre 1960, 22 septembre 2023, le Mali a célèbre les 63 ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Une première célébration sous la quatrième république, reflet de la gouvernance du socialiste Modibo Keita, premier président de la république et père de la Nation malienne.
Le Mali a célébré le vendredi 22 septembre 2023, le 63e anniversaire de son accession à l’indépendance dans un contexte particulier de refondation et de reconquête de la souveraineté de l’état. Une occasion pour le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, comme à chaque occasion, de s’adresser à la nation. Mais dans le contexte actuel de bouleversement de la situation socio politique dans le pays, l’homme est sur un vaste chantier de refondation de l’Etat. C’est pourquoi, tous les grands sujets avaient une attention particulière dans son discours. Le président a successivement touché les questions sécuritaires, économiques, éducatives, sanitaires ainsi que l’emploi des jeunes, et la diplomatie. Un véritable tour d’horizon qui traduit les grands chantiers de la transition comme succinctement détaillé lors de visite à Kayes en juillet dernier.
Du décryptage des 63 ans de l’indépendance du Mali on note 5 coups d’État en 1968, 1991, 2012, 2020 et 2022, successivement contre les présidents Modibo Keita, Moussa Traoré, Amadou Toumani Touré, Ibrahim Boubacar Keita et Bah N’Daw occasionnant ainsi 4 Républiques différentes.
Si l’insécurité et le terrorisme étaient parties intégrantes des causes de la plupart des récents mouvements d’humeur ayant conduit aux différents coups d’état, il ne faut cependant pas écarter la thèse du système de gouvernance en place à chaque fois et l’appartenance à un régime politique spécifique comme causes qui ont occasionnées les premiers coups-état.
C’est pourquoi d’ailleurs, depuis les derniers évènements sociopolitiques ayant placé le président Assimi Goïta à la tête du Pays le 24 mai 2021, les Maliens ont décidé de se pencher pour de vrai sur les causes profondes de ces crises et par ricochet le mode de gouvernance dont le Mali a véritablement besoin pour mettre définitivement fin à cette épidémie de coup d’état qui n’épargne même pas certains présidents dont le suffrage à l’élection n’a fait aucun doute.
Une vraie problématique dont les recherches de solution lors des consultations nationales, (Assises Nationales de la Refondation) ont posé l’impérieuse nécessité d’une nouvelle constitution afin de corriger les lacunes de l’ancienne en vigueur depuis 1992.
A côté des réformes politiques et institutionnelles pour doter le pays d’instruments aptes, la transition conduite par le colonel Assimi Goïta, celui dont la gouvernance ressemble plus à celle de Modibo keïta, sous les yeux des Maliens , a également instauré des principes de gouvernance solides basés sur le respect de la souveraineté du Mali, le respect de ses choix stratégiques et du choix de ses partenaires et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les prises de décisions.
Ainsi les accords de défenses et de coopération militaires avec l’ancienne puissance colonisatrice, (France), furent tous dénoncés suivis du retrait systématique de toutes les forces étrangères présentent au Mali aussi bien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme que pour le retour de la paix et de la réconciliation nationale.
La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nation unies pour la Stabilité au Mali (MINUSMA) est également en train de plier bagages conformément à la résolution 2690 mettant fin au mandat de la mission onusienne au Mali.
Parallèlement au retrait des forces étrangères, le partenariat avec la fédération de Russie a été revivifié et renforcé permettant au Mali de faire face seul aux défis sécuritaires avec matériels et équipements militaires fruits de ce partenariat.
Bien que perçu de l’extérieur comme un putschiste ayant foulé aux pieds toutes les relations du Mali avec la communauté internationale et l’ensemble des organisations régionales et sous régionale, les actions du président Assimi Goïta ne manquent de combler le souvenir nostalgique des partisans du régime socialiste de Modibo Keita.
C’est ce qui explique d’ailleurs toute la résilience et la forte vibration de la fibre patriotique actuelle malgré l’impact des différentes sanctions économiques.
Il faut noter que ces mesures extérieures du président Assimi sont accompagnées d’une politique interne intense de relance de certaines unités économiques et industrielles symboles du Mali sous le feu président Modibo Keita.
Bien que différent de lui de par son treillis militaire, le statut du Col. Assimi Goïta représente aujourd’hui beaucoup plus l’hériter du père de la Nation malienne, le président Modibo Keita.
Parmi les nombreuses actions posées par le jeune colonel, on note encore le rapprochement avec certains pays voisins tels que le Burkina Faso au point de poser la question du fédéralisme comme c’était le cas avec le Sénégal sous Modibo Keita en 1960. La seule pièce qui manque encore des actions du col. Assimi Goïta reste l’instauration de la monnaie malienne, le franc malien de Modibo Keita.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS