Pour le Roi Mohamed VI du Maroc dont c’était sa première fois de participer à une cérémonie d’investiture d’un président et que c’était aussi la première visite d’un roi marocain au Mali depuis 50 ans, il a d’abord rendu hommage aux chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, du Tchad et de la France pour les efforts déployés aux côtés du Mali frère, dans l’épreuve douloureuse qu’il vient de traverser.
« Si nous nous félicitons tous de la victoire collective sur les forces obscurantistes et séparatistes au Mali, nous sommes tous conscients de l’ampleur des défis qui l’attendent dans cette phase nouvelle de réconciliation et de reconstruction nationales : une réconciliation apaisée entre tous les fils du Mali, ouverte à toutes les sensibilités. La création d’un ministère en charge de la Réconciliation nationale et du développement des régions du Nord constituent les prémices mobilisatrices de cette réconciliation ; une reconstruction durable par la consolidation de ses institutions politiques, représentatives et sécuritaires, par la mise à niveau de ses infrastructures de développement et enfin, par la restructuration de son champ religieux. Tout cela, dans le strict respect de la pleine souveraineté et du libre choix des Maliens», a souligné le Roi Mohamed VI.
Pour le souverain marocain, la tradition et la pratique de l’islam au Maroc et au Mali ne font qu’un. Elles se nourrissent des mêmes préceptes du juste milieu. Elles se réclament des mêmes valeurs de tolérance et d’ouverture à l’autre, et demeurent le fondement du tissu spirituel continu qui a lié nos deux pays.
« Guidé par ce socle culturel commun et conscient des enjeux de sa préservation face à toutes les dérives, je me félicite de la signature d’un accord portant sur la formation, au Maroc, de 500 imams maliens, sur plusieurs années. Cette formation, effectuée en 2 ans, sera consacrée essentiellement à l’étude du rite malékite et de la doctrine morale qui rejette toute forme d’excommunication », a expliqué Mohamed VI avant d’ajouter qu’attaché à la coopération Sud-Sud, le Maroc ne ménagera aucun effort pour accompagner le Mali, pays frère et voisin, dans les secteurs socio-économiques que le Mali estimera prioritaires.