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5 juin: le gouvernement capitule

La CMAS, le FSD et le Mouvement Espoir Mali Kura (EMK) prévoient un grand rassemblement contre le régime IBK, demain vendredi 5 juin. Lors de la conférence de presse annonçant le ‘’rassemblement’’, le samedi 30 mai, les organisateurs ont clairement déclaré que l’objectif est de demander la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime. Cet objectif risque de porter du coup dur à la réussite du rassemblement qui divise les initiateurs. Pour preuve, dans un entretien accordé à Renouveau TV, l’Imam Mahmoud DICKO a clairement affirmé qu’il n’a jamais appelé à la démission du Président IBK. Alors qui veut donc détourner le combat de l’Imam DICKO qui, précise-t-il, est de défendre la République, la religion et les lois ?

 

Sur Renouveau TV, répondant à la question du journaliste sur l’objectif réel de la manifestation, l’Imam DICKO a affirmé qu’il n’a jamais parlé de démission du Président de la République, comme annoncé par les conférenciers le samedi passé. Il a rappelé son combat qui est de défendre la République, la religion et les lois du pays. Alors que lors de la conférence de presse du samedi, l’appel des conférenciers, censés porter la voix de l’Imam DICKO, était clairement à porte-à-faux des propos qu’il vient de tenir.

De la démission du Président IBK

Les trois organisations (CMAS, FSD EMK) ont lancé un appel à tous les Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora pour une grande mobilisation pour : ‘’le sursaut national face à une gouvernance chaotique et prédatrice, au risque de partition du pays, aux atteintes graves aux principes républicains et démocratiques, notamment la confiscation du vote des citoyens ; la reconstruction des forces armées et de sécurité, mieux recrutées, mieux formées et mieux équipées, dignes d’un Etat protecteur de ses citoyens et des institutions ; la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, son unité et le plein exercice de sa souveraineté sur toute l’étendue du territoire national ; une gouvernance vertueuse garantissant la paix, la sécurité, la justice et la réconciliation nationale, ainsi que la restauration de la confiance entre l’Etat et les citoyens ; une priorisation de l’éducation et de la santé ; la garantie de l’accès aux services sociaux de base et aux infrastructures ; la restauration de l’Etat de droit par la consolidation de la démocratie afin de permettre au Peuple malien de jouir librement de tous ses droits constitutionnels, y compris des élections régulières et crédibles se traduisant par une forte légitimité des institutions de la République ; la mise en œuvre de toutes les actions nécessaires pour la libération de l’Honorable Soumaïla CISSE, Chef de file de l’opposition républicaine, et de toutes les personnes enlevées et injustement privées de leur liberté ; un rassemblement des forces vives de la Nation afin de créer les conditions d’une union sacrée autour de l’idéal d’un Mali uni, prospère et respecté, à travers la rupture avec le système actuel’’.

Les conférenciers, dans leur déclaration, ont clairement indiqué que ‘’la réalisation d’un tel objectif exige la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita et de son régime dont la gouvernance a mis en danger de dislocation notre Pays et notre Nation’’.

Les conférenciers ont-ils pris la lourde responsabilité d’exiger la démission du Président IBK sans consulter l’Imam DICKO ? La question taraude Maliens depuis la sortie de Dicko sur Renouveau TV affirmant qu’il n’a jamais parlé de la démission d’IBK.

Déjà en mars dernier, lors d’un meeting au Palais de la culture, l’ancien Président du Haut conseil islamique du Mali avait lancé un message dans lequel il invitait ses militants à sortir ‘’avec des gourdins, des machettes…’’. Mais, après une convocation avortée, il a fait une adresse de clarification se faisant passer pour soucieux de la stabilité du pays. L’Imam Dicko a affirmé que ses propos tenus, lors du meeting en question, ont fait l’objet de manipulation. Il reste à savoir si la position de Dicko concernant la manifestation a été mal interprétée ou s’il a tout simplement reculé.

Marche du 5 juin, Boubou s’aplatit

Même s’il reste à trouver un point d’accord sur l’objectif du grand rassemblement de demain vendredi, la panique a déjà gagné les rangs du gouvernement. Les tractations sont en cours pour faire échouer le projet de ‘’rassemebelent’’ ou du moins en minimiser les conséquences.

Selon nos sources, dans cette veine, une réunion restreinte du gouvernement s’est tenue, avant-hier mardi, autour du Premier ministre Boubou CISSE. Une réunion qui a enregistré la participation des ministres du Clan Boubou.

L’ordre du jour portait sur le point de la situation politique et sociale en relation avec le projet de marche du 5 juin.

Acculés par la mauvaise gestion dans tous les domaines, le Premier ministre et son clan ont tout simplement décidé de s’aplatir en montrant patte blanche. Ils sont conscients qu’il n’y a rien à faire et que Dicko et ses partisans ont le contrôle de la rue. Donc la stratégie adoptée est de les ménager et surtout ne pas aller à l’affrontement avec eux.

D’ailleurs, face à la panique, le gouvernement a décidé de violer les dispositions prises par le Conseil supérieur de la défense, notamment celles relatives à la distanciation sociale (pas plus de 50 personnes) sous la haute présidence du président de la République. En d’autres termes, le conseil restreint réuni autour de Boubou s’en fout des décisions prises par le Président IBK tant qu’il s’agit de faire plaisir à Dicko.

Aussi, le gouvernement Boubou CISSE ignore les avis et les recommandations de la Cour constitutionnelle (couvrant ainsi la haute juridiction de ridicule) comme pour dire : de quoi elle se mêle Manassa, on va accorder l’autorisation, parce que c’est la séparation des pouvoirs, parce que c’est la démocratie, les gens ont le droit de marcher et de s’exprimer.

Il a été également instruit aux forces armées et de sécurité de ne pas mater la manif (c’est la substance de la lettre du Chef d’État-major). Une lettre qui donne l’impression que la grande muette s’affranchit de la tutelle politique et affiche une incompréhensible neutralité. Alors que dans un passé récent, le pouvoir se donnait le plaisir de mater toutes les manifestations qui dénoncent les tares du régime.

Le gouvernement a aussi ignoré l’appel subversif au renversement du régime. Ce qui peut s’assimiler à une forfaiture démocratique. Boubou CISSE et son équipe ont-ils eu si peur ou qu’est-ce qu’ils ont à gagner dans l’autisme face à cette escalade verbale des initiateurs qui appellent à la démission du Président.

Le Gouverneur du district de Bamako a ordonné le rassemblement malgré la mauvaise formulation de la demande qui ne précise pas la nature du rassemblement. Donc, désormais, il suffit de dire qu’on a un rassemblement pour avoir l’autorisation de faire une marche, un sit-in, ou un meeting comme on veut. Jusqu’où va-t-on montrer patte blanche ?

 PAR MODIBO KONE

Info-Matin

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