Comme prévu, la 4ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel s’est tenue ce mardi 6 février 2018 à Niamey, au Niger. Les dirigeants des 5 pays composant cette organisation sous-régionale ont répondu présents. Il s’agit du Malien Ibrahim Boubacar Kéïta – président sortant du G5 Sahel – du Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, du Nigérien Mahamadou Issoufou, du Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré et du Tchadien Idriss Déby Itno.
La Conférence a également enregistré les participations des représentants de la Française, de la République Fédérale d’Allemagne, du Royaume d’Espagne, République Populaire de Chine, République d’Italie, des Etats-Unis d’Amérique, Royaume d’Arabie Saoudite, Grand-Duché de Luxembourg, du Royaume des Pays Bas, du Royaume Uni, Emirats Arabes Unis, de la République du Soudan.
Au titre des Institutions et Organisations régionales et internationales, on peut noter la présence des représentants de l’Organisation des Nations Unies, de la Commission de l’Union Africaine, de Union Européenne (UE), de la Banque Mondiale, de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) , de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV), de l’Autorité du Liptako Gourma (ALG), de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) , de la Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), de la Mission multidimensionnelle
intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), de l’Organisation Arabe pour le Développement Agricole (OADA), de l’USAID, de la Banque Islamique de
Développement (BID).
Au cours de cette Session, les Chefs d’Etat ont passé en revue la situation
générale dans la région sahélo- saharienne. Les Chefs d’Etat constatent que, malgré les efforts importants déployés par les Etats membres pour instaurer la paix et la sécurité, la région reste confrontée à plusieurs défis en particulier les actes terroristes récurrents. Ils ont déploré la persistance de la crise libyenne qui continue de peser sur la paix et la stabilité des Etats voisins et de l’ensemble de la zone sahélienne.
Les Chefs d’Etat se sont félicités de la forte mobilisation de la communauté internationale en faveur de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) qui s’est traduite, notamment, par l’endossement du Concept Stratégique d’Opérations (CONOPS), par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine en sa 679èmesession du 13 avril 2017, l’adoption des résolutions 2359 du 21 juin 2017 et 2391 du 08 décembre 2017 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ainsi que les contributions au financement de ladite Force. Signalons qu’aujourd’hui près de 65 % des financements de 423 millions d’euros nécessaires ont pu être mobilisés. Ainsi, les promesses d’engagements disponibles s’évaluent actuellement à 294 millions d’euros.
Les Chefs d’Etat ont réitéré leur appel aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour examiner leur demande d’accorder à la Force conjointe du G5 Sahel un mandat sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies et ont plaidé en faveur d’une coopération plus étroite entre le G5 Sahel et les Nations Unies.
Les Chefs d’Etat espèrent que la prochaine de la Conférence Sahel prévue le 23
février courant à Bruxelles, sera l’occasion pour assurer un financement pérenne de la force conjointe du G5 Sahel. Ils ont ainsi invité les Institutions Financières Internationales à considérer le surplus de dépenses engendré par cette crise comme un choc identique à celui sur les matières premières et mettre en place des ressources additionnelles pour y faire face.
Convaincus que le Transsahélien, projet du chemin de fer du G5 Sahel est une priorité forte Les Chefs d’Etat ont invité les partenaires au développement à soutenir sa mise en œuvre. Par ailleurs, ils ont approuvé différentes mesures dont le Règlement organique de la Force Conjointe du G5 Sahel ; la décision portant création d’un Fonds Fiduciaire pour la Force Conjointe du G5 Sahel ; la décision portant création, organisation et fonctionnement des Comités de Soutien et de Contrôle de la Force Conjointe du G5 Sahel ; le manuel de procédures de gestion du Fonds Fiduciaire pour la Force Conjointe du G5 Sahel ; l’implantation de l’Académie régionale de police du G5 Sahel au sein de l’Ecole
nationale de police du Tchad ; le Règlement portant création, organisation et fonctionnement du Collège de Défense du G5 Sahel.
Aussi, ils ont entériné la nomination du Nigérien Maman Sambo Sidikou, en qualité de Secrétaire Permanent du G5 Sahel. Il remplace son compatriote NajimElHadji Mohamed. Les chefs d’Etat du G5 ont également instruit le Conseil des Ministres et le Secrétariat Permanent à prendre les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre de la feuille de route relative à la
suppression des frais d’itinérance au sein du G5 Sahel. De même qu’il l’ont invité à mener des réflexions permettant d’avoir des financements autonomes et pérennes pour les activités de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme dans les Etats membres du G5 Sahel ainsi que de diligenter un audit organisationnel du Secrétariat Permanent en vue de sa restructuration afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle. Le Conseil des ministres est aussi invité à renforcer la coopération avec l’Union Africaine afin de bénéficier de son expertise au G5 Sahel ; à poursuivre les discussions avec la MINUSMA sur l’accord technique MINUSMA-FC-G5S, en vue de sa prochaine signature ; à poursuivre les efforts tendant à accélérer l’ouverture effective du Collège de Défense, sans préjudice des préoccupations opérationnelles et à prendre les dispositions pour une bonne préparation de la réunion du 23 février 2018 qui devra prendre en compte le Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) du G5 Sahel.
Aussi, il est prévu d’organiser avec CILSS la table ronde pour le financement du PIP du G5 Sahel les 27 et 28 juin 2018 à Bruxelles. En outre, ils ont décidé de rendre opérationnel immédiatement le mécanisme de fonctionnement du fonds fiduciaire pour la Force Conjointe du G5 Sahel et d’enregistrer toutes les contributions des donateurs dans le Fonds fiduciaire pour la Force Conjointe du G5 Sahel.
Ils ont aussi salué les démarches entreprises par des pays amis pour bénéficier d’un Statut de membre Observateur, tout en leur faisant comprendre que cette disposition n’est pas prévu dans la Convention portant création du G5 Sahel ;
Après avoir remercié le président IBK pour les efforts consentis durant son mandat pour que le G5 trouve sa place dans le concert des grandes organisations, les Chefs d’Etat ont décidé que la Présidence en exercice du G5 Sahel sera assurée par M. Issoufou Mahamadou.
Signalons que le prochain Sommet ordinaire est prévu en février 2019, à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Source: kibaru