« Il faut un sursaut national pour sauver l’essentiel : le Mali ». C’est par ces mots, en substance, que le président du PASJ, Tiemoko Sangaré a motivé le soutien de la Ruche à la candidature d’IBK
Attendu avec beaucoup d’intérêt par les militants de l’ancien parti majoritaire, ainsi que par l’ensemble de la classe politique malienne, la grande confrontation entre Abeilles autour des approches électorales de 2018 a finalement connu son l’épilogue le samedi 19 mai à Maeva Palace de Bamako. C’était à la faveur des assises de la 3 ème conférence nationale extraordinaire, un rendez-vous politique assez déterminant pour qu’il mobilise dans les rangs des membres du Comité exécutif, des commissions spécialisées du parti, ainsi que des structures de Bamako, de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Les assises sont en effet intervenues à un épisode crucial du parcours d’un parti traversé par deux courants qui se tiraillent sur l’option à suivre pour la présidentielle 2018, mais aussi un parti où le sentiment militant n’occulte laisse pas la lecture rationnelle des mutations de la scène politique malienne, selon le Pr Tiémoko Sangaré. Une manière de motiver sans doute la préférence du CE à la carte de la réélection IBK, en lieu et place d’un nouveau processus de désignation d’un candidat à l’interne après le refus de Dioncounda Traoré”
Le président du PASJ en a même profité pour enseigner aux adeptes de la candidature interne qu’ “en politique, rien ne s’offre sur un plateau d’argent ; tout s’arrache de haute lutte, mais, avec des concessions mutuelles”. Et le Pr Sangaré d’expliquer dans la même veine que l’élection présidentielle de 2018 revêt des particularités pour la Ruche, ses partenaires ainsi que pour ses adversaires, au regard de sa complexité. Et pour cause, elle achève un mandat dont les Abeilles sont parties-prenantes et va en ouvrir un autre pour lequel elles devront opérer un choix éclairé. Comme pour affirmer que la réélection d’IBK recèle un enjeu pour la stabilité du Mali, il a ajouté que les consultations s’annoncent à un moment où la profondeur et la gravité de la crise dans notre pays réclament de tout homme politique soucieux du devenir du Mali de lui éviter une nouvelle aventure. Car les conséquences du choix sont susceptibles d’avoir des répercussions immenses sur l’avenir même du pays, l’option mérite de reposer sur l’entente et la solidarité.
– L’Adema transforme son soutien politique en soutien électoral à IBK et puis après?
Le rapporteur des assises, l’honorable Yaya Sangaré, pouvait se réjouir du fait que le soutien à IBK et à son parti, le RPM, a été décidé à la majorité des délégués présents. L’offre du CE est toutefois conditionnée à une kyrielle de recommandations. En effet, les militants invitent le CE à créer les conditions de soutien dans le cadre d’une coalition forte et porteuse. Ils l’invitent également à prendre part à l’élaboration de la plateforme politique qui va porter la candidature d’IBK et de préparer en même temps un projet électoral en vue des législatives, des régionale et locales à venir en veillant à préserver le leadership du Parti de l’Abeille sur l’échiquier politique nationale. Le CE est par ailleurs invité intégrer dans le programme commun de gouvernement les éléments du programme politique de l’Adema et à accélérer le processus de constitution du pole de gauche ainsi que de la grande famille Adema-PASJ. Pour ce faire, un dialogue politique doit être engagé dans les meilleurs délais avec IBK et les autres forces politiques qui le soutiennent, conformément aux clauses de la 15e conférence et de la retraite du Comité exécutif.
En décrochant ainsi le coup de piston de l’Adema, IBK prend du coup sa revanche sur une précédente conférence extraordinaire qui a mis un terme à ses six années de règne à la tête de ce parti. Même si le soutien officiel de son ancienne famille politique n’est pas forcément synonyme d’une adhésion à sa cause d’une majorité des militants Adema de base. En attestent tout au moins la vague de protestations conduites SOS-Adema au siège du parti et qui s’est poursuivie jusqu’aux portes de la 3ème conférence extraordinaire à Maeva Palace à de dénonciations et de contestations des décisions issues des assises.
Amidou Keita
Source: Le Témoin