Après six mois de suspension, les travaux du Comité pour le Suivi de l’Accord (CSA) ont repris ce jeudi matin sur la Colline de Badalabougou. C’était sous la présidence du nouveau président du CSA, Boualem CHEBIHI, non moins Ambassadeur de l’Algérie au Mali qui avait à ses côtés le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine BOUARE, et son homologue en charge de l’Administration, Boubacar Alpha BAH.
Cette rencontre qui arrive au lendemain de la 4e session du CSA de haut niveau tenue le 19 janvier 2020 à Bamako se voulait celle d’un retour à la normalité depuis la tenue de la dernière session en août 2019, a été finalement contrariée par la crise interne au sein de la Plateforme qui s’est invitée dans les débats.
A l’ouverture des travaux, la branche fidèle au secrétaire général du GATIA, Fahad Ag ALMAHMOUD, a quitté la salle pour protester contre la présence des Me Harouna TOUREH et ses partisans.
Cette rencontre était consacrée au suivi des conclusions de la 4e session du CSA de haut niveau tenue le 19 janvier 2020 à Bamako.
Au cours de cette session, les participants se sont penchés sur les questions relatives à la mise en œuvre des recommandations et des résolutions du DNI dans son esprit d’inclusivité.
De même, le déploiement des premières unités de l’Armée nationale reconstituée ; le lancement du Fonds de développement durable (FDD) ; l’amélioration et le renforcement de la coordination et la concertation inter-malienne sur la mise en œuvre de l’Accord ont été des questions abordées au cours de cette session. Sans oublier la participation des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord.
La tension née de l’annulation de la 38e session du CSA, initialement prévue le 17 septembre à Kidal, avait mis du plomb dans les ailes du processus. La relance dudit processus avait été à l’ordre du jour du Comité de Suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation lors de la quatrième session consultative de haut niveau, ce 19 janvier 2020 à Bamako. C’est dire que cette rencontre de ce jeudi était annoncée comme décisive dans la normalisation des réunions du CSA.
Mais, comme à chaque fois, les querelles intestines au sein des mouvements signataires sont venues plomber ces retrouvailles entre les acteurs.
Si hier, c’étaient les exigences de la CMA qui avaient été à l’origine de la suspension de ces rencontres indispensables pour la bonne mise en œuvre l’Accord, ce jeudi, c’est la Plateforme qui a fait parler d’elle. Pour cause !
Depuis un certain temps, chacune des trois composantes de la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 signataires de l’Accord d’Alger est traversée par une crise aiguë.
L’une des crises les plus connues de la Plateforme est celle du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), secoué par une guerre de leadership opposant certains de ses membres.
Par ailleurs, le Groupe Armé Touareg Imghad et alliés (GATIA) est également traversé par un vent de contestation, ses responsables étant solidaires d’une des tendances en conflit.
Autre mouvement de la Plateforme en crise, c’est la CMFPR des sédentaires qui s’est subdivisée en plusieurs tendances.
En juillet 2019, les deux ministres du Gouvernement et le Président du CSA Ahmed BOUTACHE, le Médiateur algérien, avaient organisé une réunion de plusieurs jours consacrée à la question à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako.
Compte tenu du fait que la Plateforme est pourtant incontournable de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le Gouvernement a proposé hier jeudi que les deux tendances soient représentées de manière équitable au sein des instances de mise en œuvre de l’Accord. Une proposition que le Médiateur algérien est chargé d’expliquer et de faire accepter aux deux protagonistes pour évider un nouveau blocage du processus.
Pour rappel, la 37E session du CSA avait lieu le 19 août 2019.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: Info Matin