Les participants à la rencontre en ont fait le constat. Et le rapport spécial du secrétaire
général l’ONU confirme des avancées notables au cours des six derniers mois.
Le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (CSA) a tenu, hier à l’ex-CRES de Badalabougou, sa 33è session ordinaire. Les travaux de cette rencontre se sont déroulés sous la direction du président du CSA, le diplomate algérien Ahmed Boutache, en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation, Lassine Bouaré, du Haut représentant du président de la République pour la mise en oeuvre de l’Accord, le général Mahamadou Diagouraga. Étaient aussi présents la représentante de la MINUSMA, Joanne Adamson, des représentants des mouvements signataires de l’Accord, en l’occurrence la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, ainsi que de nombreuses autres personnalités.
L’ordre du jour de cette session portait sur l’adoption du relevé de conclusions de la 32è session du CSA, la priorisation et l’agencement des actions prioritaires de la nouvelle feuille de route des parties maliennes pour la mise en œuvre de l’Accord, la communication du représentant du gouvernement, au nom des trois parties signataires, au sujet de l’évolution de la mise en œuvre de l’Accord.
Les travaux de la réunion ont également porté sur la présentation des rapports des sous-comités thématiques en complément à l’exposé présenté par le gouvernement et de la présentation de la thématique : «évaluation de la mise en œuvre du Pacte pour la paix signé en octobre 2018 entre les Nations unies et le gouvernement du Mali et mise en perspective du plan d’actions des parties maliennes».
Au sortir de la rencontre, tenue à huis clos, le président du CSA a indiqué que les échanges se sont déroulés dans de bonnes conditions et dans une atmosphère empreinte d’amitié et de fraternité. En outre, il a confié que les participants ont évoqué lors des travaux un certain nombre de questions qui sont inscrites dans la feuille de route de mars 2018. Il s’agit, a poursuivi Ahmed Boutache, des progrès qui ont pu être enregistrés dans l’intersession. Par ailleurs, le patron du CSA a déploré le fait que dans l’intersession, les réunions qui étaient prévues, n’ont pas pu se tenir pour des raisons objectives. «Néanmoins, il y a des progrès qui ont été enregistrés en relation notamment avec le Programme DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) qui sera finalisé d’ici deux semaines et fera l’objet d’un examen approprié au cours de la prochaine session du CSA», a annoncé M. Boutache.
De son côté, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a estimé que l’importance n’est pas nécessairement liée au nombre des activités.
Premièrement, a détaillé Lassine Bouaré, ce sont les avant-projets de textes sur la zone de développement économique. A ce propos, il a dit que dans le troisième pilier de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui porte sur les questions de développement économique, la thématique de cette zone de développement économique est fondamentale pour la simple raison qu’elle va servir de cadrage pour l’opérationnalisation du fonds de développement durable.
BASE DE DONNÉES – Deuxième chose qui mérite d’être soulignée également, selon le ministre Bouaré, est le quatrième pilier de l’Accord, à savoir les questions de justice et de réconciliation. A ce sujet, le ministre Lassine Bouaré a rappelé l’organisation récente par son département, en partenariat avec la commission Lois de l’Assemblée nationale, les mouvements signataires de l’Accord et les organisations de défense des droits de l’Homme, d’un atelier sur le projet de loi d’entente nationale. « Donc, il s’agissait d’organiser un débat ouvert, inclusif sur cette thématique pour voir en quoi le projet, aujourd’hui sur la table de l’Assemblée nationale, peut être amélioré pour qu’il soit un outil de résolution de ce problème de réconciliation, un outil dans lequel l’ensemble des acteurs puisse se reconnaitre », a expliqué Lassine Bouaré.
Par ailleurs, il a évoqué le rapport du secrétaire général des Nations unies qui fait le point de la mise en œuvre de l’Accord et qui constate qu’il y a des progrès depuis les six derniers mois. «Mais je pense que nous ne regardons pas ce qui a été fait quel que soit son importance. Nous regardons ce qui n’a pas été fait et c’est pour ça que nous redoublons d’ardeur, l’ensemble de la partie malienne avec l’appui de la médiation, pour aller de l’avant et faire en sorte que d’ici la fin de l’année, dans le timing accordé dans le cadre du Pacte pour la paix et la réconciliation, qu’on puisse atteindre les points de non-retour sur chacune des composantes», a précisé le patron du département de la Cohésion sociale.
Un autre point abordé lors de la réunion, selon M. Bouaré, a trait au DDR. A ce propos, il a expliqué que la constitution d’une base de données consolidées est en phase d’être terminée. Cette base de données est constituée sur les éléments armés et les armes, ainsi que leur répartition entre les différentes régions.
Quant à la représentante de la MINUSMA, elle a indiqué que la rencontre s’est effectivement penchée sur le rapport spécial du secrétaire général des Nations unies qui vient d’être publié et qui sera le sujet d’un débat le 29 mars prochain à New York, précédé d’une visite du Conseil de sécurité au Mali. Joanne Adamson a confirmé que le rapport mentionne des progrès dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
«Nous avons aussi évoqué la nécessité de regarder ce qui reste à faire, nous avons encouragé les parties maliennes à redoubler d’efforts pour se mettre d’accord dans plusieurs domaines. Nous avons aussi souligné l’importance du retour de l’administration sur le terrain, pour que la population malienne puisse bénéficier des services de base, comme la santé, l’eau, l’éducation et la justice», a recommandé Joanne Adamson.
Bembablin DOUMBIA
L’Essor