Comme prévu le 2e tour de la présidentielle au Mali s’est déroulé sur toute l’étendu du territoire, ce dimanche 12 août. Au total, ils étaient plus de 8 millions d’électeurs à être appelés aux urnes dans les plus de 23.000 bureaux de vote. Les électeurs avaient le choix entre le président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta, candidat à sa propre succession qui a recueilli plus de 40% des voix au premier tour et son principal challenger Soumaïla Cissé, chef de fil de l’opposition qui a recueilli un peu plus de 17% le dimanche dernier. Un remake de la présidentielle de 2013. Les résultats provisoires devraient être prononcés d’ici 4 à 5 jours par le ministère de l’Administration territoriale.
Rappelons que lors du premier tour, le 29 juillet, 871 bureaux (plus de 3%) étaient restés fermés en raison de violences, empêchant près de 250.000 Maliens de voter, surtout dans le Centre et le Nord.
Pour parer à toute éventualité, le ministère de la sécurité a annoncé le déploiement de quelque 36.000 militaires maliens, soit 6.000 de plus qu’il y a 15 jours. Le chef du gouvernement s’est lui-même rendu samedi à Mopti pour vérifier si “tout est en place” dans cette région en proie à des violences ethniques.
Pour autant des violences ont été signalées aujourd’hui encore dans de nombreuses localités du Nord et du Centre du pays empêchant plusieurs électeurs de se rendre aux urnes. Le président d’un bureau de vote à Arkodia, localité située dans le cercle de Niafunké, a même été tué par des individus armés qui ont également incendié tout le matériel électoral.
Si au premier tour de la présidentielle, le taux de participation s’élevait à près de 42%, pour ce second tour, ce chiffre devrait être revu à la baisse. Les électeurs n’étaient pas du tout mobilisés et dans les bureaux de vote, il y avait moins d’affluence qu’au premier tour. Une situation due à plusieurs raisons telles que les intempéries, les soupçons de fraudes, les menaces de violences, le manque de suspens puisqu’il n’y a que deux candidats contrairement au premier tour où ils étaient 24. Les candidats malheureux faiseurs de roi comme Aliou Boubacar Diallo (+8%) et Cheick Modibo Diarra (+7%) ont refusé de donner une consigne de vote.
Kibaru