Sans fichier électoral, l’insécurité généralisée, le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sans un membre de l’opposition, le retard pris dans les préparatifs du processus électoral, le vote des déplacés dans les pays voisins, la prise de Kidal par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), la recevabilité des candidatures de ceux-là mêmes qui constituent les causes profondes de cette crise sont autant de raison qui peuvent compromettre la tenue de l’élection présidentielle de juillet 2013.
C’est dans ces conditions explosives que les électeurs maliens seront appelés à désigner un nouveau président de la République le 28 juillet 2013. C’est du moins le constat à quelques encablures de la bataille électorale.
Appelée la présidentielle la plus ouverte, elle risquerait de plonger notre pays dans une autre crise politique sans précédent. La situation d’insécurité dans le Nord n’est pas de nature à arranger les choses. Si certains songent déjà à un report de l’élection présidentielle et d’autres à la tenue d’une concertation nationale, le président de l’ONG Médecins du Monde et non moins ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner sur RFI déclare que les Maliens regrettent le président Amadou Toumani Touré. Cette phrase de Kouchner n’étonne personne pour ceux qui connaissent les rôles joués par ce français et son ONG dans les crises à travers le Monde.
Au Mali, la France a mis en place un pouvoir ATT sans ATT, une raison toute trouvée pour Bernard Kouchner (ami intime d’un président de l’Afrique de l’ouest). Qui peut mettre des armes dans des cartons sous le vocable de l’humanitaire si ce n’est pas un médecin sans frontière ? Qui peut armer une rébellion contre un gouvernement légitime si ce n’est pas la France ? François Hollande n’a-t-il pas dit que la France a son candidat ! Dès lors pourquoi ameuter tout le monde ?
Deux éléments essentiels concourent dans le choix des futurs chefs d’Etat en Afrique : l’appartenance à la secte des francs-maçons, être favorable à l’homosexualité. Le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de l’Aménagement du Territoire et les partis politiques ont, après d’interminables rencontres, trouvé un consensus sur le nom d’un fichier électoral, avec des partis politiques (RAVEC). Or ce fichier, qui a fait l’objet de consensus, est à la base de fraudes massives depuis plus de dix ans.
Il a d’ailleurs même été qualifié par les responsables de l’organisation des élections «erronées». S’entêter à organiser sur la base de ce fichier, c’est ouvrir la voie à des contestations. Mais qu’à cela ne tienne !
L’élection présidentielle de juillet 2013 ressemble fort à une désignation du président de la République par la France et non à l’élection d’un président accepté par tous, après dix ans de pillage du pays en bandes organisées.
Yoro SOW