Les Experts du Comité de Suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger sont en conclave à Bamako, le 18 septembre dernier, pour non seulement évaluer le chemin parcouru après quelques années de sa mise en œuvre, mais aussi et surtout de rendre opérationnel le volet DDR. Quelle serait la directive politique de SBM susceptible de faire avancer le navire DDR qui est presque en arrêt ?
Les plus hautes autorités du pays, à travers le Directoire du Comité de Suivi de l’Accord, les membres du Gouvernement, les Représentants des Groupes armés signataires et les partenaires notamment la France et la MINUSMA vont se rencontrer à Bamako, dans la cadre de la 27e session. À travers cette rencontre, il y doit de poser la question et de jeter un regard rétrospectif sur le parcours effectué en termes d’actes concrets, à travers le document Accord de paix à la date actuelle ; le chemin restant ; les points d’amélioration dans le délai du quinquennat 2018-2023. Au-delà des avancées enregistrées à ce jour, à savoir la configuration et le redéploiement du MOC, l’installation des autorités intérimaires, l’installation du Gouverneur de Kidal par Bamako, l’Accord peine à répondre aux attentes de la nation. Mais qu’à cela ne tienne ; car, l’heure est de voir ce qui reste à faire pour l’opérationnalisation du nouveau processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Cette parenthèse non moins un maillon essentiel de la réussite de la mise en œuvre de l’Accord traine encore, malheureusement, le pas en mettant en cause la sincérité des parties signataires. À la faveur de cette 27e session du Comité de Suivi de l’Accord, il y a eu également une stratégie politique et réalisable aboutissant à l’opérationnalisation cohérente de cette condition DDR.
Par ailleurs, sur le terrain, dans le septentrion, force est d’admettre que la libre circulation des personnes et des biens demeure sous menaces improvisées des bandits à travers des embuscades. Raison pour laquelle, selon une source proche de la MINUSMA n’emprunte plus le couloir du Nord ; c’est-à-dire, Douentza-Hombory-Gossi pour se rendre à Gao et Kidal. En revanche, une déviation via le territoire burkinabè serait en cours de construction. À cela, s’ajoute le fait que des Maliens réfugiés dans les États voisins qui n’attendent que la paix pour regagner définitivement le bercail. À titre d’exemple, notons que, de 2012 à nos jours, plus de 24.000 de nos compatriotes sont réfugiés au Burkina Faso sans espoir de revoir un jour la terre de leurs ancêtres. En la matière, selon le Président IBK, lors de sa prestation de serment, le 4 septembre dernier, le terrorisme et son pendant, la criminalité, troublent la quiétude de bon nombre de Maliens dans certaines parties de notre pays et compromettent ainsi le développement national intégral. «Je poursuivrai les efforts pour faire de nos forces de défense et de sécurité une véritable force républicaine ; en les rendant pleinement opérationnelles pour contrer toute menace. Et, ce, de manière concertée avec nos partenaires en Afrique et dans le monde entier, notamment à travers le G5 Sahel, véritable outil régional de coopération pour la sécurité et le développement. Je serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos libertés et foulent aux pieds nos valeurs de tolérance. Tous ceux qui s’opposent à ces valeurs-là seront combattus. Et ils seront vaincus. Car, rien ne résistera plus à la volonté suprême d’un Peuple uni face au terrorisme » avait menacé le Président IBK. Mais, peut-on croire à ces propos venant d’un Président de la République qui en a dit beaucoup?
Mohamed BELLEM : LE COMBAT