En plus de ces oiseaux, plusieurs stands sont dédiés à d’autres animaux domestiques comme les chiens, les chameaux, les autruches, les ovins et les chevaux …

La 3è édition de la foire d’exposition des pigeons « Sékou Ly » s’est ouverte ce samedi au palais de la culture Amadou Hampaté Bâ. C’était sous le parrainage de l’ancien président de la République Moussa Traoré qui n’a malheureusement pu faire le déplacement. Organisée par la coopérative multifonctionnelle des colombiculteurs et aviculteurs du Mali (CMCA), cette foire regroupe les intervenants de la colombiculture, mais également d’autres secteurs d’activités de l’élevage.

Des martèlements de marteaux résonnaient encore dans le petit espace boisé où ont lieu les expositions, l’installation effective des stands n’étant pas encore achevée. Le  son des marteaux se mêlait donc aux roucoulements des pigeons et aux cocoricos des gallinacés (coqs et poules principalement). Première remarque : il existe une sorte de solidarité sectorielle dans le domaine de l’élevage au Mali. Celle-ci s’exprimait par la présence de plusieurs stands dédiés à différents animaux : chiens, chameaux, autruches, ovins, chevaux, entre autres.

« Cette  foire des pigeons Sékou Ly n’est pas une foire comme une autre. Elle est chargée de symbole, un symbole qu’a su incarner celui dont elle porte le nom : le général Sékou Ly. Le nom donné à notre foire se justifie surtout par le fait que le général Sekou Ly a voué sa vie à la colombiculture. Nous n’oublierons jamais le général Sékou Ly, pour tout ce qu’il a fait pour l’élevage des pigeons au Mali », assure le secrétaire chargé de l’information de la Coopérative multifonctionnelle des colombiculteurs et aviculteurs du Mali, Adama Sidibé. « La foire donne à la coopérative une grande visibilité. Grâce à elle, le nombre d’adhérents est vraiment à la hausse. Je rappelle que lors de la première édition nous étions une centaine de participants, aujourd’hui nous en sommes à la 3è édition et 5 00 participants sont attendus, pour exposer leurs pigeons ou d’autres espèce d’oiseaux », se félicite Adama Sidibé. Le défi pour ce qui concerne le pigeon reste l’amélioration de la production, car le pigeon est un aliment sain. Notre souci, c’est que tout Malien le souhaitant puisse avoir dans son assiette de la chair de pigeon. Dans notre culture, l’élevage de pigeons était plutôt réservé aux enfants. Avant, dans quasi chaque maison, il y avait un pigeonnier pour les enfants. Au-delà de cela, dans certaines cultures de notre pays, comme à Tombouctou, la chair de pigeonneau est réservée aux hôtes, a-t-il expliqué.

Autre participant, autre vision. Pour Yaya Bagayogo, représentant le stand du groupe Syby Center : « les pigeons servent à embellir nos maisons, nos rues. J’espère que les Maliens comprendront toute l’importance des pigeons dans notre vie. Ces éditions de la foire, nous ont permis de remarquer que l’élevage est un secteur peu connu des Maliens. Pourtant c’est un secteur qui représente de l’espoir. A travers ces foires, nous espérons faire comprendre aux Maliens toute l’importance que revêt le secteur de l’élevage. Malheureusement, les intervenants dans le domaine de l’élevage font face à un manque de financement pour faire de bons investissements à long terme. Il est donc très important qu’il y ait des réflexions par rapport à cela et qu’il y ait des structures qui puissent aider les éleveurs sur le plan technique et financier ».

Boubacar Faye est un participant de la foire. Il est éleveur de chiens bergers. L’homme assure que les chiens bergers sont très sollicités par les Maliens. Si le chien est très fidèle, constate-t-il, l’homme l’est moins : «  Si tu renvoies un gardien, il peut revenir un jour, mais en tant que voleur. Connaissant bien la maison, il peut facilement faire des dégâts considérables. Je produis environs  60 chiots par an, tous des bergers allemands. Ce sont des chiens bergers allemands qui peuvent être des chiens de dissuasion, de protection, d’attaque. Ils sont prêts à mourir pour leur maître. Le chiot berger allemand coûte 300. 000 Fcfa. Je les nourris de pain et de lait, pas besoin de leur donner de la viande. »

« En tant que docteur vétérinaire, cette foire m’intéresse à plus d’un titre. J’ai des produits vétérinaires, des aliments pour les pigeons, pour les poulets et beaucoup d’autres animaux domestiques. Cette foire est d’autant plus importante qu’elle réunit les différents intervenants de la filière. Nous vétérinaires, ça nous permet de non seulement de présenter nos produits, mais aussi d’appuyer les colombiculteurs à travers les échanges. Cela est très important pour le développement de la filière », explique Damène Keïta Sèje.

K. DIAKITE 

Source : Essor