Hier jeudi, le secrétaire permanent de l’Espace d’interpellation démocratique (EID), en la personne de M. Adama Tièmoko Traoré, a animé une conférence de presse. C’était dans le cadre du lancement de la 23e session de l’EID. Cette rencontre avec la presse a eu lieu dans les locaux de la Médiature de la république, à l’ACI 2000.
Impliquer la presse nationale et internationale dans bonne tenue de la 23e session de l’EID était l’objectif visé par cette initiative du Bureau du Médiateur de la république.
M. Adama Tièmoko Traoré, secrétaire permanent de l’EID, principal conférencier, a fait savoir que l’institution entend renforcer la communication autour de la 23e session et d’en faire un forum d’échanges fructueux entre les Maliens, le 10 décembre prochain. Selon M. Traoré, tous les canaux de communication seront mis à contribution au cours de cette campagne y compris la presse en ligne. Au-delà de la conférence de presse de ce jeudi 28 juin, d’autres activités de communication seront organisées dans différentes langues parlées, en fonction des réalités ethniques, de chaque localité du pays.
Parlant de l’EID 2017, le secrétaire permanent de l’EID a rappelé que les services du médiateur de la république ont enregistré 290 dossiers durant la campagne 2017 contre 234 en 2016. Il a informé que sur les 290 dossiers, 41 ont été retenus pour la lecture, le 10 décembre 2017 ; 147 ont été classés pour suite à donner ; 102 non retenus pour non-conformité avec les critères de recevabilité fixés par le règlement intérieur de l’EID.
Adama Tièmoko Traoré a fait savoir que sur les 188 dossiers retenus, 112 ont fait l’objet de réponse, soit 59,57 % à la date du 31 mai 2018. Ensuite, il a dit que 10 dossiers ont reçu des réponses satisfaisantes et 76 dossiers sont en cours de traitement. Pour le secrétaire permanent de l’EID, la saisine est simple ; directe, gratuite et s’effectue du 1er juillet jusqu’au 30 septembre prochain. Il n’est pas exigé que l’interpellateur soit de nationalité malienne, a-t-il précisé. Dans ses propos, M. Traoré a indiqué que l’espace d’interpellation démocratique offre un cadre d’échange dynamique, au cours duquel, les ministres sont interpelés par des citoyens sur des questions qui révèlent de la bonne gouvernance en matière de droits et libertés publiques. Selon lui, le médiateur de la république établit deux organes temporaires pour chaque session de l’EID qui sont nécessaires à la bonne organisation et au bon déroulement de ladite session : une commission préparatoire et un Jury d’honneur. S’agissant de la commissaire préparatoire, Adama Tièmoko Traoré a expliqué qu’elle conseille et assiste le secrétariat permanent dans la préparation matielles et le bon déroulement des sessions de l’EID.
Selon les explications du conférencier, cette commission préparatoire est composée des collaborateurs du médiateur de la république ; des représentants des départements ministériels ; des représentants de la société civile œuvrant pour la promotion des droits humains et partenaires du médiateur de la république ainsi que les représentants des confessions religieuses. Il a rappelé qu’au terme de l’article 16 du règlement intérieur relatif à la préparation des sessions de l’Espace d’Interpellation démocratique, le Médiateur de la république informe six mois avant la tenue de la session de l’EID, à travers des moyens appropriés, sur les objectifs et sur les modalités de participation aux travaux de l’espace d’interpellation démocratique. À titre de rappel, le conférencier a soutenu que l’EID était placée sous la responsabilité du ministère de la Justice jusqu’en 2011. En 2012, l’organisation des sessions de l’espace d’interpellation démocratique est revenue, selon Adama Tièmoko Traoré au Médiateur de la république par le décret N 02012 -117/P-RM du 24 février 2012.
Parlant des modalités de participation à l’EID, le conférencier a fait savoir que le secrétariat permanent assure la réception des interpellations et arrête la liste des dossiers à soumettre à l’examen de la commission préparatoire. Selon lui, pour qu’un dossier soit recevable, il faut qu’il soit conforme aux critères. S’agissant des conditions et la forme de l’interpellation, le principal conférencier a informé qu’elle doit être écrite langue officielle ; être lisible ; observer les formes de la politesse démocratique ; avoir un intérêt individuel ou collectif ; mettre en cause une administration de l’État, des collectivités territoriales, des établissements publics ou tout organisme investi d’une mission de service public ; avoir été examinée au préalable par la structure incriminée ou ses démembrements. Quant aux conditions de fond, Adama Tièmoko Traoré a enfin expliqué que l’objet de l’interpellation doit concerner des actes attentatoires aux droits de la personne humaine (atteintes à la vie, aux libertés, à la sécurité, à l’intégrité physique…) ; des cas d’injustice (actes discriminatoires, inégalités…) ; des cas de dysfonctionnement de l’Administration (non-respect de la légalité, la violation du principe de bonne gouvernance…)
Le conférencier a mis l’accent sur le caractère démocratique de l’EID qui remonte aux premières heures de notre processus démocratie.
SABA BALLO
Info-matin