Au plan économique, les chefs d’État ont acté la création d’une banque d’investissement AES et d’un fonds de stabilisation, lesquels instruments visent à promouvoir une politique économique endogène et à soutenir le développement des pays membres.
En rupture avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, depuis leur départ «sans délai»d’une organisation qu’ils taxent d’être aux ordres par la France, les Etats de l’AES ont confirmé leur décision de non-retour. Devant ses homologues burkinabè, Ibrahim Traoré, et malien, Assimi Goïta, le chef d’Etat du Niger a appelé à faire de l’AES une «alternative à tout regroupement régional factice en construisant une communauté souveraine des peuples, une communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères».
Les Etats de l’AES, tout en réaffirmant leur attachement aux principes des Nations Unies et de l’Union africaine, ont souligné leur volonté de refonder leurs États sur la base de valeurs historiques et socioculturelles propres.
Sur les questions politiques, les chefs d’État ont souligné la nécessité d’une coordination de l’action diplomatique ainsi que l’importance de parler d’une seule voix.
S’agissant de la libre circulation des personnes et des biens, le sommet a instruit les ministres compétents d’élaborer urgemment de protocoles additionnels en vue de faire face aux implications liées au retrait des pays membres de l’AES de la Cédeao.
Sur les questions de développement, ils ont insisté sur la nécessité de renforcer la mutualisation des moyens en vue d’élaborer des projets structurants et intégrateurs dans les secteurs stratégiques comme l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’eau et l’environnement, l’énergie et les mines, etc., ainsi que les échanges commerciaux et la transformation industrielle. S’y ajoutent les infrastructures et les transports, la communication et la télécommunication, l’économie numérique.
Enfin, la rencontre a été sanctionnée par l’adoption du règlement intérieur du Collège des présidents de l’organisation de la déclaration dite «la déclaration de Niamey» et du traité de confédération des trois Etats. Cette nouvelle entité, dont la présidence sera tournante aux termes du communiqué final, vise à approfondir l’intégration entre les trois pays, en coordonnant les politiques dans divers domaines tels que la diplomatie, l’économie, le développement et la sécurité. Choisi par ses pairs pour un mandat d’une année, c’est le Col Assimi Goita qui a en charge de présider aux destinées de l’alliance.
Amidou Keita