Il y a un an, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en vue de mutualiser leurs efforts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. A l’occasion du 1er anniversaire de cette Alliance qui a franchi une nouvelle étape dans l’histoire de nos trois nations en devenant le 6 juillet 2024 la Confédération des États du Sahel. En tant sa qualité du président de cette confédération, Assimi GOITA, dans une adresse, télévisée ce dimanche 15 septembre, aux peuples de ces trois pays, a fait le bilan de l’organisation, qui au lancement de ses activités, avait été taxée de fantoche par le président du Nigéria.
Le traité instituant la confédération est une décision stratégique, selon son président, en vue d’élargir leur coopération à deux autres piliers essentiels à savoir : la diplomatie et le développement. Loin d’être un choix fortuit, cette orientation découle de notre volonté de bâtir une union politique forte, ancrée dans la paix, la sécurité, le développement durable et permettant d’agir de manière coordonnée sur la scène internationale.
En un an, a relevé le président Assimi GOITA, le chemin parcouru est encourageant dans le domaine de la défense et de la sécurité. En effet, depuis plusieurs mois, les trois Etats mènent souvent des opérations militaires concertées contre les terroristes. Les frappes de drones de la localité de Tinzawaten par le Burkina Faso est une illustration. Plus que jamais, selon Assimi, l’AES est déterminée à lutter contre les terroristes et à relever les défis majeurs face à des adversaires soutenus par des États tiers, à l’image de l’Ukraine qui a ouvertement choisi de se ranger du côté du terrorisme au Sahel.
Après avoir souligné les succès des forces de défense et de sécurité des trois pays dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, le président de la Confédération annonce l’élargissement de la coopération sécuritaire à la diplomatie et au développement. Le clou de l’adresse aux populations : l’annonce surprise par le président Assimi GOÏTA de la mise en circulation dans les jours prochains d’un passeport de l’AES tournant ainsi la page de la CEDEAO. Parmi les annonces phares du président en exercice, on peut aussi citer l’opérationnalisation prochaine d’une banque d’investissement, d’un fonds de stabilisation, d’une chaîne d’information commune est également prévue afin de promouvoir une diffusion harmonieuse des informations dans nos trois États, et d’infrastructures pour renforcer la connectivité de nos territoires à travers les moyens de transport, les réseaux de communication et les technologies de l’information.
Nous vous proposons la transcription libre de l’adresse du colonel Assimi GOÏTA, président de la transition du Mali, Président de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel sur le 1er anniversaire de la création de l’AES.
Chère population de la Confédération des États du Sahel,
C’est avec un profond sentiment de responsabilité et de fraternité que je m’adresse à vous en ce jour de commémoration de la date qui a changé le cours de notre histoire commune. Il y a un an, avec mes frères, les Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, et le Général de Brigade Abdrahman Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef d’État du Niger, nous avons pris une décision résolue : franchir une étape historique dans la consolidation des relations fraternelles qui lient nos trois nations, le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Le 16 septembre 2023, nous avons adopté la Charte du Liptako-Gourma, donnant naissance à l’Alliance des États du Sahel. Cet acte fondateur marque une nouvelle ère géopolitique dans la région, instaurant un mécanisme de défense collective et d’assistance mutuelle afin de combattre le terrorisme sous toutes ses formes et de lutter contre la criminalité organisée qui mine nos sociétés. Grâce à cette alliance stratégique, nos forces de défense et de sécurité ont enregistré d’importantes victoires sur le terrain, affaiblissant considérablement les groupes armés terroristes. Elles continuent avec abnégation le processus d’établissement de la souveraineté de nos États sur l’ensemble de leur territoire. Ces avancées significatives ont renforcé notre détermination à aller encore plus loin.
Chère population de la Confédération des États du Sahel,
Nous avons franchi une nouvelle étape dans l’histoire de nos trois nations. En effet, le 6 juillet 2024, lors du premier sommet de l’Alliance des États du Sahel, nous avons signé le Traité instituant la Confédération des États du Sahel. Ce traité marque notre engagement irréversible vers l’intégration de nos États et de nos populations avec une vision partagée de fraternité, de solidarité et de complémentarité. Avec la Confédération, nous avons pris la décision stratégique d’élargir notre coopération à deux autres piliers essentiels : la diplomatie et le développement. Loin d’être un choix fortuit, cette orientation découle de notre volonté de bâtir une union politique forte, ancrée dans la paix, la sécurité, le développement durable et permettant d’agir de manière coordonnée sur la scène internationale.
La célébration de ce premier anniversaire de l’Alliance est l’occasion de faire le point sur le chemin parcouru. Dans le domaine sécuritaire, nos forces armées ont relevé des défis majeurs face à des adversaires soutenus par des États tiers, à l’image de l’Ukraine qui a ouvertement choisi de se ranger du côté du terrorisme au Sahel. Nous continuons de lutter sans relâche contre toutes les formes de terrorisme et pour défendre l’intégrité de nos territoires et notre souveraineté.
Chère population de la Confédération des États du Sahel,
Dans notre dynamique d’indépendance et de souveraineté recouvrée, nous restons ouverts à la coopération internationale avec les peuples frères et amis, dans un esprit de fraternité et de respect mutuel. Fidèle à notre engagement en faveur de l’intégration africaine, la Confédération demeure ouverte à tous les partenariats sous-régionaux et régionaux respectant le principe de non-ingérence et de souveraineté. Nous prenons une AES qui n’est pas seulement une alliance d’États, mais avant tout une alliance des peuples. Nos efforts visent prioritairement à protéger nos populations et à améliorer leur bien-être à travers des actions concrètes.
La feuille de route validée par le collège des chefs d’État de la Confédération nous permettra de créer des opportunités d’échange, de stimuler les investissements et de promouvoir un développement durable dans nos pays. Le Sahel est riche de ressources naturelles et de potentialités inexploitées. Nous nous engageons à investir dans des projets structurants et intégrateurs qui favoriseront la croissance économique, la création d’emplois et l’accès aux services sociaux de base pour tous nos citoyens. Nous portons une attention particulière à la jeunesse et aux femmes, véritables moteurs de notre développement. Leur dynamisme et leur créativité sont des atouts majeurs pour l’avenir de la Confédération. Je tiens également à saluer nos diasporas qui, par leurs engagements et leurs soutiens indéfectibles, constituent un levier solide pour l’AES.
Chères populations de la Confédération des États du Sahel,
Le chemin parcouru est encourageant. Les succès enregistrés dans le domaine de la défense et de la sécurité sont indéniables et ont permis d’élargir notre coopération à d’autres secteurs clés. Nous travaillons désormais à renforcer notre intégration économique et sociale en favorisant la libre circulation des biens, des services et des personnes. Nos économies sont complémentaires, mais elles font face à des défis. C’est pourquoi nous avons pris l’initiative de mutualiser nos efforts dans des domaines stratégiques tels que les investissements, la fiscalité et l’exploitation des ressources naturelles.
La création d’une banque d’investissement et d’un fonds de stabilisation est en cours, et nous nous attellerons à mettre en place les infrastructures pour renforcer la connectivité de nos territoires à travers les moyens de transport, les réseaux de communication et les technologies de l’information. Dans les jours qui suivent, il sera mis en circulation un nouveau passeport biométrique de l’AES dans le but d’harmoniser les documents de voyage dans notre espace commun et de faciliter la mobilité de nos citoyens à travers le monde. Des projets culturels, sportifs et éducatifs sont également en cours pour renforcer l’unité de nos peuples. La création d’une chaîne d’information commune est également prévue afin de promouvoir une diffusion harmonieuse des informations dans nos trois États.
Chères populations de la Confédération des États du Sahel,
Nous réaffirmons aujourd’hui notre volonté de consolider chaque jour les liens de coopération, d’intégration et de solidarité entre nos populations et d’œuvrer ensemble pour que le Sahel devienne un espace de paix, d’entente et de prospérité. Je voudrais donc vous exhorter à vous investir davantage pour la réussite de la Confédération, à soutenir les actions des États et à œuvrer pour la réussite ce projet historique qui conditionnera notre avenir commun. Ensemble, nous ferons de la Confédération des États du Sahel un modèle d’intégration et de développement pour toute l’Afrique. Vive la Confédération des États du Sahel, vive la solidarité entre nos peuples, et que la paix et le progrès rayonnent sur notre région. Je vous remercie.
Transcription libre