Depuis le 25 novembre dernier et jusqu’au 10 décembre prochain, le monde vit au rythme de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Dénommée 16 jours d’activisme cette campagne annuelle est aussi mondiale. Cette année, le thème international est « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! ». La MINUSMA et le Système des Nations Unies ne sont pas en reste et apportent leur soutien à la lutte du Gouvernement, des associations et des ONG contre ce fléau.
Décrétée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1991, cette quinzaine permet de mener des actions mondiales en faveur de la prévention et de l’élimination des violences faites aux femmes. Les dates du 25 novembre et du 10 décembre n’ont pas été choisies par hasard. Le 25 novembre est la date à laquelle, en 1960 est survenu l’assassinat brutal des sœurs Mirabel, des militantes des droits des femmes en République Dominicaine. Le 10 décembre quant à elle, est la journée internationale des droits de l’homme.
Au Mali, la situation reste préoccupante…
La Mission de paix des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, est dotée d’une Unité Genre et d’un Bureau de Protection de la Femme. Ces deux entités travaillent quotidiennement, à travers des formations, des appuis techniques et logistiques et des plaidoyers, à la fois pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG), y compris les violences sexuelles liées au conflit. Elles agissent aussi pour une meilleure prise en compte de la dimension genre dans les différents processus en cours au Mali et dans le cadre de l’exécution du Mandat de la Mission.
Le 26 novembre dernier, invités du point de presse bimensuel en ligne de la MINUSMA, animé par son porte-parole Olivier Salgado, Catherine Andela, Cheffe de l’Unité Genre et Oshcard Kouadio, Chef par intérim du Bureau de la Protection des Femmes, ont dépeint un tableau de la situation des VBG au Mali et de la contribution de la MINUSMA pour y faire face.
Répondant aux questions des journalistes, Mme Andela a illustré l’ampleur des violences contre les femmes au Mali par quatre données statistiques sérieuses provenant du système de Gestion des informations sur les VBG (GBVIMS). Pour l’année 2019, ce sont 2021 cas de violences basées sur le genre qui ont été rapportés. En 2020 ce chiffre a augmenté de 47%, le portant à 2981 cas. Au cours de cette même année, 4617 incidents ont été enregistrés, dont 36% sont des violences sexuelles, et 99% de personnes survivantes sont des femmes, dont 45% d’entre elles, des filles de moins de 18 ans. Ces données sont disponibles dans le rapport du Secrétaire Général 2019 publié sur le site de la MINUSMA, et le rapport à venir qui sortira en janvier 2020.
La MINUSMA apporte son soutien à la lutte
En rappelant le thème national de la campagne « Investissons dans la lutte contre les VBG pour une participation inclusive au développement », Oshcard Kouadio a exposé quelques actions coordonnées et fédérées de la MINUSMA, menées à l’échelle nationale. Il s’agit notamment des formations des Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM) pour l’accueil des victimes et le suivi de leurs plaintes, la désignation et la formation de points focaux dans les commissariats et légions de gendarmerie du pays, ou encore, le soutien au Gouvernement et aux leaders de la lutte. Il a aussi fait mention de l’appui aux organisations de la sociétés civile à travers le financement d’un débat télévisé sur le thème national de la campagne et animé par quatre organisations de défense des droits des femmes.
M. Kouadio a également rappelé que dans ce cadre, Joane ADAMSON, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU et Cheffe du Pilier politique de la MINUSMA, a participé à la cérémonie d’appui à la campagne nationale, le 26 novembre dernier au ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Mme ADAMSON a officiellement remis à la Ministre Bintou Founé SAMAKE, un lot de matériel promotionnel comprenant des trophées, des T-Shirts, des sacs ou encore des casquettes… Répondant aux journalistes sur une questions concernant la loi contre les VBG, M. Kouadio a rappelé l’initiative coordonnée par le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et celui de la Justice pour ce projet de loi, qui bénéficie de l’appui de la MINUSMA. Celui-ci consistant à garantir des actions de sensibilisation aux organisations de la société civile et un plaidoyer auprès des ministères.
La responsable de l’Unité Genre, Mme ANDELA a elle aussi rappelé les réalisations palpables de la MINUSMA menées notamment dans le centre du Mali. Dans la région de Mopti, son unité a appuyé techniquement et financièrement l’APDF (Association pour le Progrès et la Défense des Femmes Maliennes) dans le cadre d’un projet de sensibilisation des populations au VBG. Il s’agit d’une émission radio qui fait intervenir des spécialistes en genre, en psychologie, et médecine. En partenariat avec la Direction régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille des séances de sensibilisation sur les VBG et les voies de recours ont été organisées. L’une à l’intention des enseignants et des élèves de l’école secondaire Robert Cisse à Mopti et l’autre, à l’endroit de 100 adolescentes non-scolarisées qui sont vendeuses ambulantes ou aide-ménagères.
Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique de la MINUSMA