Devant ses pairs francophones, le chef de l’Etat a assuré que notre pays est en passe de stopper la propagation du virus Ebola sur notre sol. Il a réitéré aussi sa conviction que le dialogue est la seule voie vers la réconciliation nationale.
Le 15è Sommet de la Francophonie s’est achevé hier au Centre international de conférences de Dakar à Diamniadjo, situé à environ 40 km de l’hôtel King Fahd Palace où le président de la République Ibrahim Boubacar Keita avait pris ses quartiers pour un séjour de trois jours. Le chef de l’Etat, arrivé dans la capitale du pays de la Téranga vendredi après-midi en compagnie de son épouse Mme Keita Aminata Maïga, a pris part aux travaux de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.
Avec pour thème : « Femmes et jeunes en francophonie : vecteur de paix et acteur de développement », le sommet a enregistré près de 2000 participants et 50 délégations conduites par des chefs d’Etat, des chefs de gouvernements, des ministres. Quelques 700 journalistes étaient accrédités pour la couverture de l’événement.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Ibrahim Boubacar Keita s’est exprimé à la tribune pour livrer des informations sur l’évolution des pourparlers inter maliens à Alger et la situation de l’épidémie Ebola dans notre pays. Sur le premier sujet, le président de la République a soutenu que c’est un devoir de « réconcilier le citoyen et l’Etat, réconcilier les communautés entre elles, bref réconcilier la nation malienne avec elle-même». Le dialogue inclusif engagé en terre algérienne, a-t-il poursuivi, est le socle de son engagement à gérer et réussir le processus de paix et de réconciliation dans notre pays.
« zéro cas d’infection ». Parlant du terrorisme qui s’est malicieusement greffé à la crise socio sécuritaire dans notre septentrion, Ibrahim Boubacar Keita a rappelé que cette force du mal n’est pas invincible. Mais, pour le déraciner, il faut que la mobilisation soit totale et que le combat soit sans merci.
Au sujet de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola, le président Keita a assuré à la tribune que le Mali connait à ce jour « zéro cas d’infection » par le virus Ebola. La révélation faite par le chef de l’Etat a suscité un tonnerre d’applaudissements dans la salle. Signe que notre pays est en train de parvenir à contenir la propagation du virus sur notre sol, les récents cas suspects se sont soldés par une guérison ou des tests négatifs.
Le péril Ebola annihile les efforts de développement des pays de l’Afrique de l’Ouest en proie à cette épidémie. La maladie a déjà fait près de 5.700 morts en presque un an, essentiellement dans trois États : Liberia, Sierra Leone et Guinée.
Outre le président Keita, se sont succédés à la tribune le président sénégalais Macky Sall, le président congolais Joseph Kabila, la vice-présidente du Vietnam Nguyen Thi Doan, le président français François Hollande, le Premier ministre canadien Stephen Harper, le président guinéen Alpha Condé, le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahlab, le président ivoirien Alassane Ouattara, le président tchadien Idriss Déby Itno, le prince Albert II de Monaco, le président camerounais Paul Biya et le président gabonais Ali Bongo.
Tous les intervenants ont tenu à rendre un hommage appuyé au secrétaire général sortant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’ancien président sénégalais Abdou Diou. Le président Macky Sall est allé plus loin en annonçant que le centre où se tenait l’événement s’appellera désormais « Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) ».
Le président Hollande a évoqué la récente crise burkinabè pour encourager les chefs d’Etat à respecter les constitutions de leurs pays. Pour lui, « ce qu’a fait le peuple burkinabè doit faire réfléchir ». François Hollande s’est par ailleurs félicité des interventions militaires françaises réussies dans plusieurs pays francophones dont le Mali.
LA FORCE DES VALEURS UNIVERSELLES.
Pour la succession de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, l’ex président burundais Pierre Buyoya, l’ex Premier ministre mauricien Jean-Claude de Lestrac, l’écrivain congolais Henri Lopes et l’Equato-Guinéen Agustin Nze Nfumu étaient les candidats africains en lice. La seule candidate non africaine et seule femme, c’était la Canadienne d’origine haïtienne, Michaelle Jean. C’est cette dernière qui a été choisie pour succéder à Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie.
A Diamniadjo, Abdou Diop a prononcé son dernier discours en qualité de secrétaire général de la francophonie. Moment d’émotion, mais surtout sentiment de devoir accompli pour celui qui a fait 12 ans à la tête de l’organisation des pays ayant la langue française en partage. Il s’est dit convaincu que la Francophonie peut répondre aux périls du moment « grâce à la force des valeurs universelles qu’elle promeut dans le respect de la diversité et de l’égale dignité de toutes les cultures ».
Les travaux en plénière ont été marqués par la passation des pouvoirs entre la République démocratique du Congo et le Sénégal hôte du sommet qui assure la présidence de l’organisation jusqu’à la prochaine conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. En huis clos, les dirigeants ont examiné les demandes d’adhésion avant d’étudier le rapport du président de la conférence ministérielle et celui du secrétaire général de la Francophonie.
Un autre huis clos restreint a permis aux membres de plein droit de passer en revue la situation politique internationale et l’état de l’économie mondiale. Le deuxième et dernier jour du sommet a été consacré à l’adoption de la déclaration de Dakar ainsi que la lecture des résolutions.
Fort de 57 États membres et 20 pays observateurs représentant 274 millions de locuteurs dans le monde, l’espace francophone se construira incontestablement avec l’Afrique, qui en 2050, atteindra 2 milliards d’habitants. Avec une croissance soutenue, des ressources naturelles à exploiter, l’Afrique est une chance pour la Francophonie.
Avec Essor
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FRANCOPHONIE : La Canadienne Michaëlle Jean nommée nouvelle secrétaire générale
La Canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean a été nommée au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) lors d’un huis clos des dirigeants dimanche à Dakar, a annoncé l’OIF.
Il s’agit de la première nomination d’une personnalité non africaine, modifiant une règle non écrite selon laquelle le secrétaire général vient d’un pays du Sud – certains revendiquaient même une chasse gardée africaine – tandis que l’administrateur appartient à un pays du Nord.
Cette ex-gouverneure générale du Canada, âgée de 57 ans, a été désignée par consensus et non à l’issue d’un vote des 53 pays membres de plein droit de l’OIF, a indiqué à l’AFP une source proche des discussions.
L’OIF a annoncé cette nomination sur son compte Twitter, précisant que Mme Jean prendra ses fonctions en janvier 2015.
“Je remercie les chefs d’Etat et de gouvernement de la confiance qu’ils me témoignent en me désignant secrétaire générale de la Francophonie”, a déclaré Mme Jean dans un communiqué transmis à l’AFP par son équipe de campagne.
Elle a rendu hommage à son prédécesseur, l’ex-président sénégalais Abdou Diouf, qui quittera ses fonctions fin décembre, après avoir dirigé l’OIF pendant 12 ans.
“Je mesure la tâche qui m’attend et je veillerai à prendre grand soin de l’héritage que nous lègue le président Diouf”, a ajouté Michaëlle Jean.
“J’entends répondre aux besoins et aux attentes des Etats et gouvernement.
Source: L’Informateur