Un mois après la démission du président Abdoulaziz Bouteflika suite à des manifestations soutenues par l’armée le 2 avril dernier, la rue maintient toujours sa pression hebdomadaire derrière le régime transitoire jugé d’être complice des vingt ans de Bouteflika au pouvoir.
Ils étaient encore des milliers de manifestants devant la grande poste d’Alger, lieu stratégique de ralliement des manifestants venus un peu partout à l’intérieur d’Algérie. Après la démission du président du Conseil constitutionnel, M. Tayeb Belaiz, peu de temps après Bouteflika, aucune autre revendication ne semble porter fruit. Alors qu’ils étaient trois personnalités visées par les contestations d’après Bouteflika parmi lesquelles le président par intérim Bensalah lui-même et son Premier ministre Bedoui restés discrets ces dernières semaines. Les manifestants refusent que les futures élections soient organisées par ceux qui ont véritablement « truqués » des scrutins au profit du président Bouteflika durant son règne comme déclare cet étudiant, à Jeune Afrique, venu de Tizi Ouzou depuis la veille pour éviter les barrages filtrants mis en place chaque vendredi aux entrées d’Alger : « Nous refusons ce système, il faut qu’ils partent . Ce gouvernement ne peut pas assurer la transition ». Et un autre commerçant venu de Jijel, situé à 350 km de la capitale ajoutera : « On marchera jusqu’à ce que toute la bande des hommes de bouteflika parte ».
Présentement, la seule autorité qui bénéficie de l’attention des manifestants est le chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu l’homme fort selon Jeune Afrique depuis qu’il a cessé de suivre le président déchu Abdoulaziz Bouteflika aux débuts des contestations.
Dernier vendredi avant le mois béni de ramadan, les manifestants promettent de maintenir la même pression durant le mois de carême. « On continuera à marcher durant le ramadan pour exiger une période de transition avec des personnes propres, on ne va rien lâcher », a déclaré à Jeune Afrique, une femme comme beaucoup d’autres manifestants venus de Boumerdès, une localité située à 40 km à l’Est de la capitale.
ISSA DJIGUIBA