Le Coordinateur de C4 a espéré que la rencontre de Buenos Aires sera un tournant important pour un début de solution à la question de l’or blanc. « Les échanges mondiaux des biens et des services entre les pays du sud et du nord », c’est le sujet dominant de la 11ème conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui regroupe 164 pays membres et les institutions internationales impliquées dans ce secteur. C’est une tribune saisie par les pays africains producteurs de coton pour attirer l’attention sur la dissension nord-sud qui affecte négativement la filière cotonnière.
Présent à cette conférence, le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, Coordinateur de C4 (Initiative sectorielle en faveur du coton mise place par 4 pays, à savoir : le Mali, le Burkina Faso, le Benin et le Tchad) a plaidé devant les personnalités dont le Directeur général de l’OMC, pour une solution équilibrée et acceptable pour tous à la question du coton africain.
Depuis 14 ans, aucun résultat significatif n’a été enregistré dans les discussions autour de l’or blanc (coton) qui représente pourtant 70% des recettes d’exportation de certains pays africains producteurs a souligné Abdel Karim Konaté. Pour le ministre ‘’ Nonobstant les efforts somme toute louables de tous ces intervenants, nous notons que depuis quatorze longues années, aucun résultat significatif n’est encore obtenu. C’est pour cette raison que le Premier ministre de la République du Mali est intervenu à Genève devant le Conseil général de l’OMC le 30 novembre 2017 pour rappeler tout l’intérêt du coton africain dans la consolidation de nos économies si fragiles’’.
La production, la transformation et la commercialisation de cette matière occupent 20 millions de foyers en Afrique, a-t-il dit. Les statistiques du commerce international démontrent, selon le ministre Konaté, une stagnation de la production cotonnière en Afrique, alors que ce produit représente environ 70% des recettes d’exportation de certains de nos pays avec une transformation locale de moins de 2%.
Ce qui traduit, à l’en croire, une présence très infime de ces pays dans le système commercial multilatéral. Face à ce constat, le ministre Konaté soutient : ‘’ il est indéniable que nos pays bénéficient beaucoup de l’assistance de leurs partenaires au développement à travers l’aide bilatérale et multilatérale. Cependant, nous restons convaincus que la meilleure façon de nous aider aujourd’hui est de favoriser l’accès de nos produits au marché international, et à terme, d’abandonner totalement toute forme de subvention à l’exportation et de soutien interne conformément aux décisions, sur l’agriculture et le coton, adoptées à la 10ème Conférence de 2015 à Nairobi.
C’est seulement ainsi que nous permettrons à nos populations de tirer un meilleur profil de leur labeur et d’en vivre dignement et décemment’’. En tant que Coordinateur du C4, le ministre Konaté a invité les pays membres de l’OMC à concrétiser l’engagement de la précédente conférence, relatif au volet développement de la filière cotonnière en réalisant les programmes et projets intégrateurs d’envergure nationale et/ou régionale tel que le Programme Route du Coton initié par C-4.
Il a enfin espéré que la 11ème conférence de l’OMC à Buenos Aires sera un tournant important pour un début de solution à la question du coton.
AMTouré
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Encadré : Ce qu’il faut savoir
La conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce donne les grandes orientations sur les relations commerciales mondiales. Elle s’assure de la bonne application des Accords de l’OMC et propose la révision de certaines règles.
Y participent les 164 pays membres et les Institutions internationales impliquées dans les échanges mondiaux. Le Mali s’est fait représenter par une forte délégation. Celle-ci est conduite par M. Abdel Karim Konaté, ministre du Commerce /Porte-parole du Gouvernement. Elle est ainsi composée : Mamadou Henri Konaté, Ambassadeur du Mali auprès de l’OMC et des Institutions des Nations Unies à Genève ; Tabara Keita, Conseillère technique au Ministère du Commerce ; Modibo Keita, Directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence ; Cheick Tidiane Doucouré, DGA de la CMDT; Cheick Omar Camara, Conseiller des Affaires étrangères ; et Mohamed Sidibé, Coordonnateur national du Cadre intégré.
Ce qu’il faut savoir également, c’est que les centres d’intérêt de la délégation du Mali sont focalisés sur les négociations sur le Coton et les programmes de développement, en l’occurrence les Programmes d’aide pour le commerce dont le Cadre intégré.
Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que quatre Présidents d’Amérique Latine ont pris part à cette rencontre. Deux discours ont marqué l’évènement. Le premier, celui du Directeur de l’OMC, M. Azovedo qui a reconnu les problèmes qui existent et semblent persister au niveau de l’application de l’Accord sur la Propriété Intellectuelle (ADPIC) et sur l’Agriculture avec les subventions internes illustrées par le cas du coton. Il a demandé aux protagonistes plus d’efforts de part et d’autre. Il a ensuite invité les uns et les autres à aplanir les problèmes, afin que tous les pays puissent tirer meilleur parti du Système Commercial Multilatéral.
Le second discours est celui de Monsieur Macri, le Président de l’Argentine. Ce dernier a abondé dans le même sens que son prédécesseur et a exhorté les pays membres à œuvrer pour plus d’équité. Aussi, a-t-il souhaité que tous respectent les engagements en donnant plus de force à l’OMC qui, selon lui, n’est certes pas parfaite mais reste essentielle et importante.
Il est bon de savoir que la plénière de cette instance est le plateau consacré aux discours des représentants des pays membres. Sur cette tribune, ils évoquent leur appréciation de la situation du commerce mondiale et les perspectives à envisager mais c’est surtout l’occasion d’exposer leurs préoccupations.
C’est ainsi que le ministre du Commerce, dans son adresse, au cours de la première session de la plénière, a rappelé avec «force» la question du coton qui, selon lui, reste pendante depuis plus d’une décennie (voir notre papier ci-dessus).
Notons que le portail du coton, crée pour la circonstance, donne les informations sur les productions, c’est à dire l’offre, sur la demande, les importateurs et les exportateurs, ainsi que les prix, la réglementation par pays ou groupe de pays aussi bien commerciales, douanières que phytosanitaires et sanitaires etc.
Les ministres se rencontrent tous les soirs depuis mercredi autour du ministre Coordonnateur M. Abdel Karim Konate pour affûter leur démarche. Il faut rappeler que notre Premier ministre, Idrissa Abdoulaye Maiga, s’était rendu à Genève pour prononcer un discours le 30 novembre 2017, en vue de solliciter le soutien des pays même de l’OMC et toute la communauté internationale pour le règlement de la question du coton.
Au Mali, tout le monde sait que le coton, c’est 4 millions de personnes, la deuxième exportation du pays, les emplois et le socle d’une agriculture intégrée (cultures vivrières et cultures magnétisables ou monétaires).
Une synthèse de Chahana Takiou
Diakalia M Dembélé
22 Septembre