La 10e édition de la Rentrée littéraire a été lancée officiellement lancée, le mardi soir, au Musée national. La cérémonie était présidée par le ministre de la Culture, N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO. C’était en présence des invités d’honneur de cette édition, à savoir l’artiste ivoirien, Seydou KONE dit Alpha Blondy, et l’écrivain ghanéen, Thierno MONENIMBO. L’on a également noté la présence de plusieurs diplomates accrédités dans notre pays ; des dizaines d’écrivains venus du Mali, de l’Afrique et à travers le monde et les inconditionnels du livre.
Le thème de cette 10e édition de la Rentrée littéraire est : « L’humanité est un lien ». Elle se veut un grand espace de retrouvailles et une communion entre les amoureux du livre. En plus de Bamako, les activités se déroulent dans les villes jumelles de Djenné et de Tombouctou.
Depuis le 17 février, et ce jusqu’au 24 février, les événements de la Rentrée littéraire se dérouleront à la Bibliothèque nationale, au Musée national, au Palais de la culture, au Blonba, au Ciné Babemba, à la Médina, à la Gare Bla-Bla, à l’Espace culturel Santoro et au sein de plusieurs universités et lycées à Bamako.
L’événement est marqué par des tables rondes, des cafés littéraires, des hommages, des lectures publiques, des ateliers d’écritures, des conférences-débats, des spectacles…
Dans son allocution, le chef de la délégation de l’Union européenne au Mali, Allain HOLLEVILLE, a affirmé que la condition humaine est ce qui relie les êtres humains. Il a paraphrasé une personnalité célèbre qui déclarait : ‘’la culture, c’est ce qui nous lie, ce qui fonde notre humanité’’. Pour M. HOLLIVILLE, la culture permet de voir l’autre, de reconnaitre son humanité dans la différence. Il s’agit, dit-il, à travers la culture, de partager les savoirs entre tous, d’explorer les potentialités et les faiblesses de nos sociétés pour maitriser les enjeux de demain et exercer pleinement sa part de responsabilité aujourd’hui.
‘’C’est refuser le fanatisme et l’ignorance, prendre le risque de la fraternité’’, a affirmé l’Ambassadeur de l’Union européenne, avant d’ajouter que la rentrée littéraire est un espace de mobilisation, de rencontres et de débats et constitue un lieu d’expression structuré et ouvert de la culture, de la société civile et de l’éducation, du savoir, de l’échange, un moment de contact privilégié et de libre expression.
« Le lien avec l’extérieur sera également à l’honneur, à travers des ‘’ponts littéraires’’ établis avec les écrivains, les intellectuels et les artistes de plusieurs pays. La participation de ces personnalités traduit, dans le contexte particulier que traverse le Mali, une marque d’amitié, de confiance et de solidarité de la communauté internationale de la culture, mais aussi un encouragement à l’endroit du Mali », a apprécié Alain HOLLEVILLE.
Le chef de la délégation de l’Union européenne a également noté que la Rentrée littéraire témoigne la volonté de partage et de diffusion de valeurs et de principes, en l’occurrence la production littéraire et l’écriture dans le respect de la diversité comme vecteurs de compréhension mutuelle et de solidarité agissante. Il a soutenu que la plupart des thèmes qui seront abordés au cours de l’événement trouvent leur écho et leur place parmi les priorités et les domaines d’intervention de l’appui européen, vu l’importance de la culture pour la réconciliation au Mali.
Pour sa part, madame la ministre de la Culture, N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, a souligné que le besoin de créer du lien apparait comme une nécessité artistique absolue, un moteur essentiel à la création littéraire, et sans doute un des traits les plus caractéristiques de la condition humaine.
Selon elle, à l’heure où les modèles culturels dominants montrent leurs limites à générer une croissance inclusive, et à rendre possible une paix économique durable, il importe de recréer le lien avec les valeurs sociétales, d’avec lesquelles une certaine modernité nous a coupés.
« Là où il y a le lien, la guerre ne saurait durer. Là où il y a le lien, la faim ne saurait perdurer. Là où il y a le lien, la peur disparait », a enseigné madame la ministre de la Culture.
Elle a soutenu que le Mali est un pays de manuscrits et de tradition littéraire multiforme, mais jamais il n’a été aussi urgent de réarmer intellectuellement nos sociétés. Notre défi, affirme-t-elle, c’est d’introduire le livre dans nos familles, et dans nos habitudes de consommation. Pour elle, cela est un enjeu de résistance culturelle en ce sens que l’art reste le meilleur antidote à l’embrigadement idéologique. ‘’L’art fait appel à la capacité d’analyse critique de l’individu, à son sens de la créativité et de l’innovation, toutes facultés qui le prémunissent contre les dangers du dogmatisme et la peur de l’altérité’’, a affirmé N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO.
PAR MODIBO KONE
Info-matin