Ces porteurs d’uniforme qui ont comparu doivent répondre à des infractions criminelles portant sur des cas d’atteinte à l’intégrité physique
La session unique de la Cour d’assises militaire au titre de l’année judiciaire 2021 a débuté hier au tribunal du même nom à Bamako. La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué, en présence de ses collègues de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel major Daoud Ali Mohammedine ainsi que celui de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara. étaient également présents, des représentants des partenaires techniques et financiers, plusieurs membres de la famille judiciaire et une foule de porteurs d’uniforme.
Cette session porte à son rôle trois affaires qui impliquent trois accusés dont deux étaient présents à l’audience. Ils doivent tous répondre à des infractions d’atteinte à l’intégrité physique. Notamment un cas d’assassinat, un de viol et une affaire d’homicide.
D’où ce rappel du président du tribunal Noumadi Kanté quant à la vocation des tribunaux militaires existant pour le moment à Kayes, Mopti et Bamako. Selon le magistrat, ces juridictions ont pour vocation de juger les infractions de droit commun commises par les militaires dans les services, les casernes, quartiers, dépôts, navires et aéronefs ou autres établissements militaires, en bivouac ou en stationnement et les infractions spécifiquement militaires dans les ressorts judiciaires des Cours d’appel de leur siège.
Le Tribunal militaire est composé de cinq magistrats, dont un conseiller de la Cour d’appel de la localité, auxquels s’ajoutent quatre juges militaires, assistés d’un greffier et d’un représentant du ministère public, partie poursuivante. Noumadi Kanté a saisi l’occasion pour donner des détails sur la structuration de la justice militaire de façon générale, son fonctionnement ainsi que les missions qui lui sont dévolues.
Actualité oblige, le magistrat n’a pas passé sous silence la situation politique actuelle du pays. Selon lui, dans le contexte actuel de la Transition où il n’y a pas de place pour l’impunité, chaque autorité à quel que niveau que ce soit, doit jouer sa partition. « C’est pourquoi, la Cour d’assises militaire que nous avons l’insigne honneur de présider ne ménagera aucun effort pour une application saine, rigoureuse, mais clairvoyante de la loi », a-t-il assuré, évoquant au passage certains dysfonctionnements de la juridiction qui, de son point de vue, méritent d’être corrigés.